Une mère était au téléphone avec son fils soldat lorsqu’il a été abattu
Meirav Shynes parlait avec Eyal, 19 ans, lorsqu'il a soudainement été touché par un sniper, lors d'une attaque filmée par le Hamas
La mère d’un soldat abattu à Gaza la semaine dernière a raconté dimanche qu’elle était au téléphone avec lui lorsqu’il a été tué par balle, et qu’elle l’a écouté, impuissante, de loin, alors qu’il appelait à l’aide avant de succomber à ses blessures.
Le sergent Eyal Shynes, 19 ans, a été tué jeudi alors qu’il servait dans le sud de la bande de Gaza. Il a vraisemblablement été touché par un tireur embusqué alors qu’il parlait à sa mère au téléphone. Il a été enterré vendredi près du kibboutz d’Afik, sa ville natale, dans le sud du plateau du Golan.
Meirav Shynes a déclaré à la radio de l’armée qu’elle était en « pleine conversation avec lui » lorsque les tirs ont commencé.
« Nous avons parlé pendant quelques minutes. Il m’a dit qu’il rentrerait chez lui, qu’il serait là le 8 juillet, et qu’il avait demandé à son commandant s’il pouvait prolonger sa permission jusqu’à samedi pour assister à un concert », a-t-elle raconté, en pleurant.
« Et soudain, j’ai entendu qu’ils lui tiraient dessus, et c’est ainsi que la conversation s’est terminée. Mais nous avons quand même tout entendu et c’était terrible. »
Meirav a expliqué qu’elle avait immédiatement compris que son fils, qui a été élevé au rang de caporal à titre posthume conformément à la procédure habituelle de l’armée israélienne, avait été touché et blessé, mais qu’elle ne pensait pas qu’il avait été tué.
« Je ne l’ai pas vraiment entendu tirer, je l’ai entendu crier et appeler son sergent », a-t-elle déclaré. « Et quand je l’ai entendu appeler son sergent, j’étais certaine qu’il était juste blessé. »
Elle a immédiatement téléphoné à l’officier de liaison des services sociaux de son fils pour l’informer de ce qui se passait, dans l’espoir d’obtenir des informations sur l’endroit où il était transporté pour être soigné.
« J’étais sûre que nous allions bientôt le chercher dans un hôpital. Je ne pensais pas que j’allais apprendre [la mauvaise] nouvelle », a-t-elle poursuivi.
Elle a noté qu’elle a commencé à comprendre la gravité de son état lorsqu’elle et son époux ont commencé à rouler vers Tel Aviv, pensant qu’ils allaient devoir aller vers le sud et ne voulant pas attendre d’avoir des nouvelles de l’hôpital où il se trouvait. Mais après n’avoir reçu aucun message ou appel de l’armée, ni aucune réponse à ses propres tentatives d’obtenir des informations, ils ont commencé à soupçonner le pire.
« Quand ils ont demandé si nous étions à la maison, j’ai vraiment compris », a-t-elle déclaré.
Eyal servait dans le 931e bataillon de la Brigade Nahal du Corps d’Infanterie, qui opérait dans la ville de Rafah, au sud de Gaza, où Tsahal affirme s’attaquer au dernier grand bastion du groupe terroriste palestinien du Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza.
L’attaque meurtrière a été revendiquée jeudi après-midi par la branche armée des Brigades Ezzedine al-Qassam du Hamas, qui a ensuite diffusé des images censées montrer un tireur d’élite en train de cibler Eyal.
Dans la vidéo, on peut voir un soldat debout à l’extérieur d’un bâtiment, parlant au téléphone tout en faisant les cent pas, lorsqu’un tir semble l’atteindre à l’arrière de la tête et qu’il disparaît du champ de vision. On voit alors d’autres personnes se précipiter à son secours. Selon le Hamas, l’attaque a eu lieu à l’est de Rafah.
Dans la vidéo, Eyal ne semble pas porter de casque, bien qu’il se tienne relativement à découvert.
La veille, Eyal avait été interviewé par un journaliste du magazine Mishpacha, dans le même bâtiment que celui à côté duquel il se tenait lorsqu’il a été abattu semble-t-il, selon la radio de l’armée. La présence d’un journaliste, généralement encadré par Tsahal pour de courtes entrées dans la bande de Gaza dans des conditions très strictes, peut indiquer que l’armée estimait que la zone était relativement sûre, et peut fournir des indices sur le laxisme manifeste du soldat alors en communication téléphonique.
Ce décès a porté à 316 le nombre de soldats tués au cours de l’opération terrestre contre le Hamas et lors des opérations menées le long de la frontière de Gaza. Samedi, ce bilan s’est alourdi lorsque l’armée a annoncé que deux autres soldats – le sergent-chef Yaïr Avitan, 20 ans, et le sergent de première classe (Rés.) Yakir Shmuel Tatelbaum, 21 ans – avaient été tués un jour plus tôt lors de la reprise des combats dans la zone de Shejaiya, dans le nord de Gaza.
Tsahal devrait terminer les raids à Rafah d’ici quelques semaines, a déclaré le commandant de l’une des brigades du Corps d’Infanterie participant à l’opération de Rafah au Times of Israel et à d’autres journalistes au début du mois.
Les combats se sont déplacés vers le nord, où l’armée a lancé jeudi une nouvelle opération ciblée à Shejaiya après avoir repéré que des terroristes du Hamas se regroupaient dans ce quartier de l’est de Gaza City.
Tsahal a opéré pour la première fois à Shejaiya au cours des premiers mois de l’incursion terrestre contre le Hamas, annonçant qu’elle y avait démantelé le bataillon local du groupe terroriste palestinien en décembre. Les troupes y sont retournées pour la dernière fois en avril, l’armée ayant réorienté ses opérations dans la bande de Gaza vers des raids ciblés fondés sur des renseignements.
Tsahal a indiqué dimanche que des dizaines de sites du Hamas à Shejaiya ont été frappés par des drones au cours de la journée précédente, dans le cadre d’opérations menées par la 98e division.
Les troupes de la 98e division ont localisé des armes, effectué des raids sur des « complexes de combat » du Hamas – dont certains étaient piégés – et abattu plusieurs terroristes armés.
À Rafah, Tsahal a déclaré que plusieurs terroristes avaient été tués et que des tunnels avaient été démolis au cours de la journée.
Des combats se poursuivent également dans le corridor de Netzarim, au centre de la bande de Gaza, où l’armée a établi une base d’opérations destinée à maintenir le contrôle de la sécurité sur le territoire et à stopper les mouvements du Hamas entre les parties sud et nord de la bande de Gaza.
Des responsables israéliens ont déclaré que l’armée avait vaincu tous les bataillons du groupe terroriste palestinien dans la bande de Gaza, à l’exception de quatre d’entre eux : deux dans la ville méridionale de Rafah et deux autres dans le centre de la bande de Gaza.
La guerre a éclaté lorsque quelque 3 000 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tuant près de 1 200 personnes, principalement des civils, tout en prenant 251 otages de tous âges, en commettant de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
Plus de 37 800 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël dit avoir tué 15 000 terroristes au combat. Tsahal affirme également avoir tué un millier de terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre.