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Une enseignante de Columbia, accusée d’avoir discriminé des Israéliens, prend sa retraite anticipée

Une enquête a révélé que Katherine Franke avait enfreint la politique de discrimination de l'université en affirmant que les étudiants israéliens harcelaient les Palestiniens sur le campus

Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël

Katherine Franke, professeure de droit à l'université de Columbia. (Crédit : Capture d'écran Youtube/Democracy Now)
Katherine Franke, professeure de droit à l'université de Columbia. (Crédit : Capture d'écran Youtube/Democracy Now)

NEW YORK – Une professeure de droit de l’université Columbia a quitté l’établissement après qu’une enquête a révélé qu’elle avait fait preuve de discrimination à l’égard d’Israéliens en violation des politiques de Columbia.

Katherine Franke, professeure de longue date à Columbia, a fait l’objet d’une enquête en raison de propos tenus au sujet des étudiants israéliens, l’année dernière. Dans une interview accordée en janvier 2024 à « Democracy Now », un média new-yorkais, Franke avait déclaré qu’elle et d’autres personnes étaient préoccupées par le programme d’études supérieures de Columbia destiné aux étudiants israéliens.

« Un grand nombre de ces étudiants israéliens, qui viennent ensuite sur le campus de Columbia, sortent tout juste de leur service militaire », a-t-elle déclaré.

« Ils sont connus pour harceler les étudiants palestiniens et d’autres étudiants sur notre campus. »

D’autres professeurs de la faculté de droit avaient déposé une plainte interne contre Franke le mois suivant en raison de ses propos tenus au cours de l’interview, a indiqué Franke au média Inside Higher Ed. La plainte, déposée auprès du bureau de l’égalité des chances et de l’action positive de l’université, indiquait que Franke « a harcelé des membres de la communauté de Columbia en raison de leur origine nationale », a-t-elle ajouté.

Franke avait confirmé l’enquête sur les réseaux sociaux, affirmant qu’elle était « infondée et politisée », et Minouche Shafik, alors présidente de Columbia, avait également reconnu que des investigations étaient en cours devant le Congrès, l’année dernière.

Minouche Shafik, présidente de l’université de Columbia, témoignant lors d’une audition de la commission de l’Éducation de la Chambre des représentants des États-Unis sur l’antisémitisme dans les campus universitaires, au Capitole, à Washington, le 17 avril 2024. (Crédit : Drew Angerer/AFP)

Dans un courriel adressé jeudi à la faculté et consulté par le Times of Israel, le doyen de la faculté de droit, Daniel Abebe, a déclaré que Franke « accélérait son départ à la retraite » et qu’elle quitterait Columbia vendredi. Le courriel indique qu’elle avait rejoint la faculté de droit en 2000.

Franke a répondu à ce courriel en indiquant aux autres membres de la faculté que le courriel d’Abebe « reflétait des inexactitudes significatives » et contenait des « informations erronées », sans toutefois nier explicitement son départ à la retraite.

Une enquête menée par un cabinet d’avocats indépendant a révélé que Franke avait violé la politique anti-discriminatoire de l’université lors de l’entretien accordé à l’émission « Democracy Now » , ainsi qu’au mois de novembre. La professeure avait également enfreint les politiques de l’université interdisant les représailles en fournissant à un journaliste le nom d’un professeur qui avait porté plainte contre elle. Elle s’en était aussi pris, sur les réseaux sociaux, aux plaignants, selon une copie des conclusions de l’enquête obtenue par le Times of Israel.

Columbia a déclaré, dans un communiqué, que l’université « s’engageait à être une communauté accueillante pour tous et que [ses] politiques interdisaient la discrimination et le harcèlement ».

Illustration : Des manifestants anti-Israël et pro-Israël s’affrontant devant l’université de Columbia, le 2 février 2024. (Crédit : Luke Tress)

« Comme l’ont fait savoir les parties concernées par cette affaire, une plainte pour harcèlement discriminatoire en violation de nos politiques a été déposée. Une enquête a été menée et un rapport a été émis. Comme nous l’avons toujours affirmé, l’université s’engage à traiter toutes les formes de discrimination conformément à nos politiques », précise le communiqué.

Franke avait tenu ces propos au micro de l’émission « Democracy Now » après que des manifestants anti-Israël sur le campus ont affirmé que des anciens combattants de Tsahal les avaient aspergés de skunk spray, un liquide nauséabond utilisé par la police israélienne pour disperser les manifestants en Israël. Certains manifestants avaient déclaré qu’ils avaient dû être soignés à l’hôpital à la suite de cette « attaque chimique ».

« Les étudiants ont pu identifier trois de ces étudiants en échange, en réalité, d’Israël, qui venaient de terminer leur service militaire, et qui aspergeaient les étudiants pro-palestiniens avec cette eau nauséabonde », a déclaré Franke dans l’interview accordée à « Democracy Now ».

Les allégations étaient toutefois fausses : au lieu d’un skunk spray, il s’agissait d’un gag non toxique, le fart spray, acheté sur Amazon. Columbia a versé 395 000 dollars à un étudiant juif après l’avoir suspendu injustement pour cet incident, selon un rapport publié en novembre par la commission de l’Éducation et du Personnel de la Chambre des représentants des États-Unis.

Des manifestants devant l’université de Columbia, à New York, le 30 avril 2024. (Crédit : Luke Tress via JTA)

Franke a envoyé une déclaration au Times of Israel confirmant qu’elle avait quitté la faculté de droit.

« L’université a permis que son propre processus disciplinaire soit utilisé comme une arme contre les membres de notre communauté, y compris contre moi-même. J’ai été prise pour cible en raison de mon soutien aux manifestants pro-palestiniens », indique la déclaration.

« J’en suis arrivée à la conclusion que l’administration de l’université de Columbia a créé un environnement tellement toxique et hostile au débat légitime sur la guerre en Israël et en Palestine que je ne peux plus enseigner ni faire de la recherche. »

Dans sa déclaration, Franke a indiqué que les étudiants impliqués dans l’incident étaient des membres du programme de double diplôme de Columbia avec l’université de Tel Aviv, bien qu’ils ne soient pas réellement impliqués dans le programme d’échange, et elle a de nouveau qualifié l’incident « d’attaque chimique ».

Militants anti-Israël et pro-Israël, devant l’université de Columbia, le 2 février 2024. (Crédit : Luke Tress/JTA)

La page internet de la faculté de Franke à Columbia indique qu’elle était censée enseigner un cours sur la justice en matière de genre pendant le semestre de printemps.

Franke avait également fait l’objet d’un examen minutieux de la part du Congrès en avril, lorsque Shafik, alors présidente de Columbia, avait comparu devant la commission du Congrès chargée de l’Éducation et du Personnel. Elise Stefanik, représentante de l’État de New York, avait interrogé Shafik sur les propos de Franke concernant les étudiants israéliens.

« Ces propos sont totalement inacceptables et discriminatoires », avait déclaré Shafik, ajoutant que Franke et un autre professeur, Joseph Massad, faisaient l’objet d’une enquête pour remarques discriminatoires.

Après cette audition, dans une interview accordée accordée au mois de septembre à l’émission « Democracy Now », Franke avait déclaré qu’elle risquait d’être licenciée, dénonçant une « militarisation du système disciplinaire » à Columbia. Elle avait affirmé qu’elle n’avait « pas tenu de propos antisémites à l’égard des étudiants israéliens ».

« L’université ne tolérera plus les protestations et l’engagement critique », avait-elle ajouté.

Franke est une militante anti-Israël de longue date qui soutient le mouvement anti-Israël Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS). Elle s’est décrite comme une « universitaire militante » qui se concentre sur des questions telles que la théorie queer, la justice de genre, la justice raciale et le conflit israélo-arabe.

L’année dernière, les manifestations liées au conflit entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas avaient plongé l’université de Columbia dans la tourmente. Cela s’était traduit par l’installation d’un campement de protestation non autorisé sur le campus, la prise de possession par la force d’un bâtiment du campus par les manifestants et par des dizaines d’arrestations. Les étudiants israéliens et juifs avaient déclaré que les manifestations et la rhétorique utilisée – y compris de la part du corps enseignant – avaient créé un environnement hostile et dangereux pour eux sur le campus.

L’administration de l’université a tenté d’apaiser les tensions en mettant en œuvre certaines contre-mesures, avec notamment la création d’un groupe de travail sur l’antisémitisme.

Les manifestations n’ont pas été aussi perturbantes cette année – bien que les étudiants activistes aient intensifié leur rhétorique, notamment en lançant des appels à la violence, ce que l’université a condamné.

« Comme nous l’avons dit à maintes reprises, la discrimination et la promotion de la violence ou de la terreur sont inacceptables et contraires aux valeurs de notre communauté », a déclaré l’université vendredi.

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