Une société immobilière de Jérusalem loge gracieusement des familles déplacées du sud
Hutzot Yerushalayim a interrompu ses projets de construction dans la capitale afin de loger les Israéliens déplacés qui en ont besoin
Une entreprise de construction de Jérusalem se mobilise pour aider les Israéliens laissés sans abri par la guerre avec le Hamas.
En temps de paix, Hutzot Yerushalayim construit des immeubles résidentiels pour les populations ultra-orthodoxes à Jérusalem. La société, détenue par les hommes d’affaires haredim Yossi Schwartz et Yaakov Lipshitz, s’est spécialisé des programmes d’évacuation et reconstruction (connus sous le nom de Pinui Binui) via plusieurs entreprises immobilières.
Aujourd’hui que le pays est en guerre, ces hommes ont décidé de loger gracieusement plusieurs familles originaires du sud dans des appartements vides, et ce jusqu’à la fin de la guerre.
L’essentiel de la clientèle de Hutzot Yerushalayim est haredi, mais ses projets immobiliers s’adressent à toute la population.
Avihai Deri, qui a quatre jeunes enfants et dont la femme est enceinte du cinquième, est arrivé de Netivot, dans le sud d’Israël. Il travaille dans une usine qui fabrique de l’artisanat juif, et sa femme est enseignante en maternelle à Beer Sheva. Quelques jours près le début de la guerre, il s’est mis à la recherche d’un endroit plus sûr pour lui et sa famille.
Grâce à ses proches et amis, Deri a entendu parler de Hutzot Yerushalayim, qui l’a installé dans un immeuble à Ramat Eshkol, dans le nord de Jérusalem.
L’appartement se trouve dans un immeuble qui doit être évacué et reconstruit. Généralement, dans pareil cas, les propriétaires sont relogés pendant les travaux.
Dans le cas de l’immeuble dans lequel les Deri ont trouvé refuge, certains appartements ont déjà été évacués par leurs occupants, d’autres pas encore.
L’appartement était complètement vide lorsque les Deri sont arrivés. Lorsque les voisins l’ont su, ils ont apporté des matelas, des draps, des serviettes, des articles ménagers et quelques meubles.
Deri a confié à Zman Yisrael, le site en hébreu du Times of Israël, qu’une fois arrivés à Jérusalem, ils « ont enfin pu se poser ».
« Ma femme est enceinte et anxieuse. Cet appartement nous sauve la mise. Nous sommes dans un appartement sans chambre sécurisée à Jérusalem, mais il y a un abri au rez-de-chaussée. Depuis que nous sommes arrivés, il n’y a eu qu’une seule alerte, et nous nous sentons beaucoup plus en sécurité qu’à Netivot. »
Interrogé sur ce que pouvaient faire les Israéliens pour sa famille et lui, il répond : « Je ne sais pas exactement ce dont nous avons besoin d’autre. Nos voisins se sont organisés et nous ont apporté beaucoup de choses. Nous avons quitté notre maison à Netivot avec seulement nos vêtements et deux ou trois choses. Je dois dire que les gens qui nous ont donné accès à cet appartement sont des hassidim Gur, ils sont exceptionnels. Tout simplement parfaits. »
« Nous avons de la famille à Jérusalem, mon frère et sa famille, et aussi la famille de ma femme. Ma femme est enseignante de maternelle à Beer Sheva : j’espère qu’ils vont continuer à lui verser un salaire. L’usine où je travaille à Netivot est complètement fermée maintenant. Nous attendons que le ministère des Finances dise ce qui va se passer en matière d’aide financière. »
Schwartz, de Hutzot Yerushalayim, a dit à Zman Yisrael que la société avait jusqu’ici mobilisé six appartements pour des Israéliens déplacés.
« Je sais qu’il y a une famille d’un kibboutz et aussi une famille laïque », dit-il.
« Personnellement, je n’ai aucun moyen de joindre les personnes qui ont besoin d’un appartement, alors nous nous sommes tournés vers des courtiers en appartements pour nous aider à trouver des familles. Bien sûr, tout est gratuit. Les courtiers travaillent bénévolement et nous mettons les appartements à disposition gratuitement. »
« Ce que nous faisons, c’est bien le minimum que nous, citoyens de ce pays, puissions faire. J’aimerais pouvoir faire plus », ajoute-t-il.
« Ces bâtiments sont voués à la démolition. L’un des bâtiments dans lequel nous avons placé des personnes déplacées a reçu tous les permis d’évacuation et reconstruction. Nous avons déjà les permis de construire, mais nous avons arrêté le processus pour permettre à des personnes qui en ont besoin de venir y vivre. »
Schwartz dit que son entreprise est bien connue dans la région de Jérusalem, avec un chiffre d’affaires d’environ 100 millions de shekels par an.
« Nous avons des dizaines de projets à différents stades de maturité, à commencer par des appartements déjà évacués ou sur le point de l’être. Nous avons fait une cartographie rapide des propriétés et décidé d’héberger le plus grand nombre possible de personnes évacuées du Neguev occidental.
Schwartz croit en un mode de vie ultra-orthodoxe. Lorsqu’on lui demande une photo de lui et de son partenaire d’affaires, il dit préférer que cette histoire soit publiée sans.
L’histoire de cette entreprise, Hutzot Yerushalayim, est une parmi les milliers de belles histoires qui se déroulent en ce moment en Israël, faites de personnes de tous horizons qui agissent par solidarité envers des Israéliens dans le besoin.