Une violence évidente : Comprendre le tweet de Kanye déclarant « la guerre aux Juifs »
Ses remarques antisémites sont les dernières d'une série de commentaires controversés de la célébrité, qui a été largement critiquée mais défendue par d'éminents Conservateurs
JTA — Tout a commencé par un tee-shirt et s’est terminé par un embrasement sur les questions de l’antisémitisme et de la politique des Républicains.
Dans l’émission de Tucker Carlson sur Fox News, sur Instagram et sur Twitter, Kanye West, l’artiste et provocateur qui préfère désormais se faire appeler « Ye », a fait une série de commentaires reflétant un éventail de tropes antisémites et de théories du complot.
Le point culminant de cette série de commentaires a été le vœu de West de faire « la guerre aux Juifs« .
Recevez gratuitement notre édition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l’info Inscription gratuite !
« Ce soir, je suis un peu fatigué, mais une fois plus réveillé, les Juifs vont subir la ‘Death con 3′ », a-t-il publié sur Twitter dimanche.
L’expression « Death con 3 » semble être une utilisation erronée du niveau d’alerte élevé DEFCON 3 de l’armée américaine. DEFCON est un acronyme qui fait référence à l’état d’alerte des armées américaines. Il n’en reste pas moins qu’il a été ressenti comme une violence évidente pour ceux qui l’ont vu.
Le message a ensuite été supprimé par Twitter pour avoir enfreint les règles de sa politique en matière de conduite haineuse, mais pas avant qu’il ne soit largement partagé par des Juifs et d’autres personnes alarmées par le comportement de West. Les commentaires sont devenus comme une sorte de test de Rorschach au regard des inquiétudes des Juifs américains. L’antisémitisme est-il toléré ou suffisamment condamné ? La relation historique vantée entre les Noirs et les Juifs s’est-elle effilochée au-delà de toute réparation ? Pourquoi Carlson et d’autres éminents Conservateurs soutiennent-ils West ?
La dernière question n’a fait que prendre de l’ampleur au cours des dernières 24 heures, alors que des images ont été diffusées montrant que West avait fait d’autres commentaires antisémites dans l’émission de Carlson – qui n’ont pas été diffusés – et que les Juifs orthodoxes, qui sont plus susceptibles d’être politiquement conservateurs, ont commencé à se réengager après les deux premiers jours de fêtes de Souccot, qui ont coïncidé avec le pic de la controverse.
After his “White Lives Matter” stunt and going on Tucker Carlson’s show—which is notorious for promoting the white supremacist Great Replacement theory—Kanye goes full antisemitic claiming he’s “going death con 3 on Jewish people.”
This is a full blown embrace of white supremacy pic.twitter.com/yBf3Gpo88C
— Ahmed Baba (@AhmedBaba_) October 9, 2022
« Me voilà de retour suite à la fête juive », a écrit le commentateur de droite, Juif orthodoxe, Ben Shapiro, tôt mercredi matin sur Twitter. « Rien d’étonnant à ce que deux choses soient simultanément vraies. D’une part, les volontés de Kanye en faveur d’un conservatisme pro-vie, la foi et la famille sont encourageantes ; et d’autre part, ses publications ‘death con 3’ et son discours ‘hébreu noir’ sont clairement antisémites et inquiétants. »
Pour les Juifs qui sortent de leur soucca (cabane en hébreu), ou qui veulent simplement comprendre cette saga qui évolue rapidement, voici un récapitulatif du YeGate.
La série de provocations a atteint des sommets avec le vœu de West d’attaquer le peuple juif à coups de « Death con 3 ».
West a un long passé de provocations, ainsi qu’une histoire de trouble bipolaire qui, selon lui, le rend paranoïaque. Il a également déclaré qu’il est « condescendant » de questionner s’il a bien pris ses médicaments lorsqu’il « s’exprime ». Mais le dernier acte a débuté par un tee-shirt.
La semaine dernière, à Paris, pour présenter sa dernière collection, West a porté un tee-shirt « White Lives Matter », une allusion au mouvement « Black Lives Matter » et un reflet de sa politique conservatrice de longue date. L’Anti-Defamation League (ADL), le groupe juif de défense des droits civiques, affirme que « White Lives Matter » est « une expression de suprémacistes blancs ».
Le tee-shirt a suscité la répulsion de nombreux acteurs du monde de la mode, mais aussi l’adhésion des conservateurs politiques, qui considèrent West comme une authentique voix noire partageant leurs valeurs.
Kanye West comments on the “White Lives Matter” shirt blowback: “Everyone knows that Black Lives Matter was a scam. Now it’s over. You’re welcome” pic.twitter.com/XslJBiedw6
— philip lewis (@Phil_Lewis_) October 4, 2022
Jeudi, Carlson a invité West dans son émission, où il l’a félicité pour ses idées « évidemment vraies ». Lorsque leur conversation a abordé les Accords d’Abraham, que l’administration Trump a négociés entre Israël et les pays arabes, West a déclaré qu’il pensait que Jared Kushner n’avait été motivé que par le profit.
« Je pense que c’était simplement pour faire de l’argent », a-t-il dit, dans un commentaire qui faisait écho aux tropes antisémites sur la prétendue cupidité juive.
Puis, vendredi, West a publié des captures d’écran d’une dispute avec la star du hip-hop Sean Combs, également connue sous le nom de Puff Daddy ou Diddy. Après que Combs a demandé à West d’arrêter de promouvoir le tee-shirt, West a répondu : « Je vais t’utiliser comme exemple pour rappeler au peuple juif, qui t’a dit de me contacter, que personne ne peut me menacer ou m’influencer. »
Peu de temps après, la publication – que West avait légendée « Jésus est Juif » et qui faisait référence aux théories du complot antisémites sur le contrôle invisible des Juifs – a été supprimée, et Meta, la société mère d’Instagram, a déclaré qu’elle avait supprimé le contenu car il violait ses politiques.
West a basculé sur Twitter, où il était dernièrement peu actif. Elon Musk, le célèbre entrepreneur et absolutiste de la liberté d’expression, qui pourrait racheter la plateforme de réseaux sociaux, l’a publiquement accueilli.
https://twitter.com/kanyewest/status/1578964763220271105
West a d’abord tweeté au fondateur juif de Meta, Mark Zuckerberg : « À votre avis, qui a créé la cancel culture ? ». Dans un article analysant l’antisémitisme de West, Yair Rosenberg a écrit dans The Atlantic : « Il ne faisait vraisemblablement pas référence aux Mormons. »
C’est sur Twitter que, tôt dimanche matin, West a publié un message sans ambiguïté, qui s’est répandu dans le monde entier.
« Ce soir, je suis un peu fatigué, mais une fois plus réveillé, les Juifs vont subir la ‘Death con 3’ », avait-il écrit.
« Le plus drôle, c’est que je ne peux pas être taxé d’antisémitisme car les Noirs sont, en réalité, également Juifs », a ajouté West, semblant faire allusion à une croyance centrale du mouvement des Black Hebrew Israelites.
Il est ensuite revenu sur l’idée du contrôle juif : « Vous avez joué avec moi et essayé de mettre à l’amende tous ceux qui s’opposent à vos projets. »
Quelques heures après la publication de West, le tweet n’était plus accessible. Il a été remplacé par un avis indiquant : « Ce tweet a violé les règles de Twitter. »
Les critiques des commentaires antisémites de West ont afflué de toutes parts.
« Le jour le plus saint du judaïsme était la semaine dernière. Les mots comptent. Une menace contre le peuple juif s’est déjà soldée par un génocide. Vos mots blessent et incitent à la violence. Vous êtes un père. S’il vous plaît, arrêtez. »
C’était l’une des premières réponses, de la part d’une célébrité, au tweet « Death con 3 » de West, quelques heures seulement après sa publication.
Elle émanait de l’actrice Jamie Lee Curtis, qui a participé à la restauration de la synagogue de la ville hongroise de ses grands-parents juifs et qui a déclaré plus tard avoir pleuré en lisant le tweet « odieux » de West.
D’innombrables personnalités ont fait des déclarations similaires. « Que Kanye West soit ou non atteint d’une maladie mentale, il ne fait aucun doute que c’est un bigot », a écrit l’acteur juif de « Friends », David Schwimmer, dans une publication Instagram, devenue virale. « Son discours de haine appelle à la violence contre les Juifs. »
Des publications de célébrités ont suivi les déclarations de groupes juifs, dont l’American Jewish Committee et l’ADL, condamnant les commentaires de West, avant et pendant l’interview de Carlson.
« Kanye West a plus de followers sur Twitter qu’il n’y a de Juifs dans le monde », a tweeté Carly Pildis, directrice de l’engagement communautaire à l’ADL, dimanche, dans un message qui a été partagé des milliers de fois.
« On estime qu’il y a 14,8 millions de Juifs et il a plus de 30 millions de followers. Les Juifs américains connaissent une hausse historique d’incidents à caractère antisémite. Ses actions sont extrêmement dangereuses et doivent être dénoncées. »
L’épisode a été particulièrement blessant pour les Juifs noirs, dont certains disent avoir du mal à se faire entendre lorsqu’ils repoussent cette perception commune, renforcée par les commentaires de West, selon laquelle les identités noires et juives s’excluent mutuellement.
« Les Juifs noirs ont leur propre histoire à raconter. Nous n’avons pas besoin qu’il en rajoute », a tweeté Michael Twitty, l’auteur de Koshersoul : The Faith and Food Journey of an African American Jew (L’âme cashère : Le parcours de foi et l’alimentation d’un Juif afro-américain).
Alors que certains Juifs, dont la comédienne Sarah Silverman, se sont inquiétés de savoir si les non-Juifs se souciaient des commentaires antisémites de West, il est clair que les critiques à son égard sont venues d’un éventail diversifié de personnalités, dont les Démocrates de New York Ritchie Torres et Alexandria Ocasio-Cortez, le journaliste Dan Rather et le romancier noir, Brandon Taylor.
« Peu importe que #KanyeWest soit un malade mental, une société moralement saine défend les #Juifs des menaces #antisémites », a tweeté Cornell Williams Brooks, professeur à la Harvard Kennedy School et ancien président de la NAACP. « Que quelqu’un soit malade ou sain d’esprit ne rend pas l’antisémitisme moins mortel. Les attaques physiques sont souvent la conséquence d’agressions verbales. #WordsMatter. »
Mais beaucoup de Conservateurs ont soutenu West tout au long de cette affaire.
Black Jews have our own story to tell. We don't need him to say a word. #Koshersoul pic.twitter.com/Nu3GhNl6pd
— Michael W. Twitty (@KosherSoul) October 10, 2022
Un groupe de personnes a semblé soutenir West suite à son interview avec Carlson et les critiques qui ont suivi, à savoir les Républicains de droite, qui ont longtemps considéré West comme un allié idéologique. Le tweet « Death con 3 » les a mis dans une position délicate.
Depuis 2016, West a démontré une relation croissante avec la droite chrétienne américaine.
Cette année-là, il a déclaré à son public, lors d’un concert, qu’il aurait voté pour Donald Trump s’il avait voté, disant qu’il appréciait sa façon « futuriste » de parler. Il a rencontré Trump peu après son élection, puis l’a soutenu publiquement en 2018. Cet automne-là, il avait porté une casquette « Make America Great Again » pour se produire sur le plateau de « Saturday Night Live », où il avait prononcé un discours pro-Trump qui n’a jamais été diffusé, faisant de lui une coqueluche dans un discours émergent autour de la « cancel culture » dans lequel les Conservateurs allèguent que leurs points de vue ne sont pas autorisés.
En 2020, il avait plus ou moins annoncé sa propre candidature à la présidence, lors d’une interview dans laquelle il avait fait de nombreuses références à sa croyance en Dieu – qui animait sa politique. (Il a également exprimé son inquiétude quant à la nécessité de combattre les effets du diable.) Dans la mesure où l’on considère que sa pseudo-campagne était réelle, elle a été soutenue par des Républicains et a été considérée comme un effort potentiel visant à aider la campagne de réélection de Trump ; à un moment donné, West a rencontré Kushner, dans le Colorado, et a déclaré que les deux se parlaient « presque quotidiennement ».
Dans son émission de la semaine dernière, Carlson a fait l’éloge de West, le qualifiant de « sorte d’évangéliste chrétien » et a exhorté les téléspectateurs à ne pas écarter ses idées comme étant celles d’une personne atteinte d’une maladie mentale.
Suite à la diffusion de l’interview, certains Conservateurs, qui avaient auparavant soutenu West, ont rejeté ses commentaires sur les Juifs. Mais beaucoup sont restés silencieux, et d’autres ont continué à le soutenir, suggérant qu’ils ne sont, au mieux, pas dérangés par les commentaires antisémites de West.
« C’est comme si vous ne pouviez même pas dire le mot ‘Juif’ sans que les gens ne s’énervent », a déclaré Candace Owens, l’influenceuse conservatrice noire qui portait une veste « White Lives Matter » aux côtés de West à Paris, pour défendre ce dernier. Owens est employée par la société de médias de Shapiro.
« Kanye. Elon. Trump », a publié jeudi le compte Twitter officiel de la Chambre républicaine des juges.
Le message est resté affiché mardi soir, malgré de nombreuses demandes, y compris de la part de Conservateurs, pour qu’il soit supprimé. Pendant ce temps, le procureur général du Missouri, Eric Schmitt, a tweeté, puis supprimé, mardi soir, le message : « L’Amérique a besoin d’une tournée @kanyewest @KidRock. Allons-y ! » (Le rappeur de White Michigan s’est depuis longtemps positionné à droite.)
Le procureur général de l’Indiana, Todd Rokita, a tweeté que « le message de Kanye, dans ce cas, est juste et précis, et quoi qu’il en soit, il a le droit d’exprimer une opinion », ajoutant que « les médias écrasent quiconque ne se plie pas à leur façon de penser. Selon eux, vous ne pensez pas correctement si vous n’êtes pas complètement d’accord avec eux ». Il a par la suite précisé qu’il ne faisait référence qu’aux critiques de West sur « les médias et les élites d’Hollywood », et non au commentaire « Death con 3 », et a également souligné son soutien à Israël.
Pour de nombreuses personnes préoccupées par l’antisémitisme chez les Républicains, la réponse a été sans équivoque. « Ce qui est frappant dans l’antisémitisme flagrant de Ye, ce n’est pas qu’il ait franchi une ligne, mais que, pour certains de ses puissants alliés, il ne l’ait pas fait », a écrit mardi la chroniqueuse libérale, Michelle Goldberg, dans le New York Times.
Meghan McCain a exhorté ses camarades conservateurs à rompre avec West, affirmant que parce que la gauche peut être critique à l’égard d’Israël, la droite a la responsabilité plus forte d’être un allié fiable pour les Juifs.
Kanye’s message in this instance is fair and accurate, & regardless,
he is entitled to his opinion. The media will steamroll anyone if they do not kowtow to their way of thinking. https://t.co/sR0CfvSonf— AG Todd Rokita (@AGToddRokita) October 9, 2022
« La marque du Parti républicain est censée être anti-célébrité et anti-élite. Pourtant, chaque fois qu’un grand nom montre le moindre intérêt pour les causes conservatrices, il bénéficie d’une interview à une heure de grande écoute et les experts et politiciens s’extasient », a écrit McCain dans le Daily Mail de mardi.
« On ne peut pas compter sur la gauche pour défendre cette cause, donc la droite ne peut pas se compromettre. Si les Conservateurs ne se tiennent pas aux côtés de nos amis juifs, qui le fera ? », a-t-elle ajouté plus tard au sujet de l’antisémitisme.
Carlson a retenu des séquences dans lesquelles West a fait d’autres commentaires antisémites.
Dans l’émission de Carlson, le commentaire de West sur Kushner était l’un des nombreux cas où il a exprimé des opinions extrêmes et controversées. Mais des séquences inédites, publiées mardi par Vice, ont révélé que West avait, en réalité, fait de multiples commentaires antisémites qui ont, par la suite, été supprimés au montage.
Dans l’un de ces commentaires, il a qualifié le « planning familial » comme ayant été créé « pour contrôler la population juive ».
En expliquant ce qu’il voulait dire, il a précisé qu’il abordait le sujet du point de vue des Israélites hébreux : « Quand je dis Juif, je veux dire les 12 tribus perdues de Juda, le sang du Christ, qui sont, en réalité, les gens connus sous le nom de ‘race noire’. »
Le planning familial a effectivement des racines historiques dans l’eugénisme, qu’elle a désavoué ; elle figure également dans les théories du complot qui recoupent souvent les théories antisémites.
West a également déclaré qu’il regrettait que l’école de ses enfants célèbre « Kwanzaa », une fête afro-américaine. « Je préférerais que mes enfants connaissent Hanoukka plutôt que Kwanzaa. Au moins, ils pourraient bénéficier d’une certaine ingénierie financière », a-t-il déclaré, dans un commentaire qui semblait faire allusion aux idées selon lesquelles les Juifs sont doués pour faire de l’argent.
Et lorsqu’il a parlé de la façon dont les Noirs se critiquent mutuellement, il a proposé les Juifs comme analogie. « Pensez que si nous nous jugions les uns les autres sur notre degré de blancheur, ce serait comme, vous savez, une personne juive qui jugerait une autre personne juive sur sa façon de danser ou quelque chose comme ça », a-t-il dit, avant de faire une pause et de dire qu’il pensait qu’il pourrait avoir des problèmes pour avoir dit ça et demander que ce soit retiré du montage final – ce qui a été fait.
D’autres commentaires reflétant la paranoïa à l’égard de ses proches, dont West a déjà dit qu’elle était une caractéristique de sa pathologie, ont également été supprimés du montage final. Ce qui en résulte a attiré l’attention sur le rôle joué par Carlson dans la promotion d’un dangereux antisémitisme.
Carlson est l’un des principaux partisans de la « théorie du grand remplacement », une philosophie anti-immigration qui a uni les suprémacistes blancs au sujet de leur haine des Juifs et des immigrants et qui a inspiré de multiples meurtres de masse, y compris de Juifs.
Au début de l’année, Carlson a produit une émission spéciale visant à condamner le milliardaire et philanthrope juif George Soros, qui figure dans de nombreuses théories du complot d’extrême droite, dont celle du grand remplacement. L’adhésion de Carlson à cette théorie a conduit le directeur de l’ADL à demander son éviction l’année dernière.
Power. Disloyalty. Greed. Deicide. Blood. Denial. Anti-Zionism. All of these are antisemitic tropes that we break down in our #AntisemitismUncovered Guide at https://t.co/1D3LOM8xXQ. Many of these myths have influenced @KanyeWest's comments recently, and it's dangerous. https://t.co/fKQLPFkDR2
— ADL (@ADL) October 9, 2022
« Le problème ici n’est pas que Kanye soit antisémite – nous le savions déjà – mais que Tucker a travaillé pour blanchir cet antisémitisme sous des formes légèrement plus acceptables socialement, pour maintenir un déni plausible auprès des élus », a tweeté Joel Swanson, un doctorant en histoire juive américaine dont l’étude inclut l’antisémitisme. « Ne vous concentrez pas sur Kanye au détriment de Carlson. »
La fixation actuelle de West sur les Juifs fait suite à d’autres commentaires notables à leur sujet au fil des ans.
West a eu une relation avec les Juifs qui a viré de l’admiration à l’hostilité, parfois simultanément.
Il avait proposé de créer un mouvement chrétien pour imiter la solidarité qu’il a ressentie parmi les Israéliens lorsqu’il a visité le pays. Son ex-femme, Kim Kardashian, avait fait baptiser leur fille North West en Israël, où elle avait noué des liens avec l’ancienne communauté arménienne du pays. Bien qu’il semble avoir apprécié le pays, le concert qu’il y avait donné était étrange et aliénant. Il avait déclaré que l’ancien président Barack Obama était frustré dans ses tentatives de légiférer, en partie parce que les Noirs ne sont pas aussi connectés que les Juifs.
Il a, par le passé, travaillé avec d’éminents juifs et a essayé de les imiter ; une sitcom qu’il a tournée en 2008, inspirée en partie de « Larry et son nombril » de Larry David, a été bien accueillie lors des avant-premières mais n’a jamais été diffusée à grande échelle. Autant il reproche aujourd’hui à Kushner d’être un opportuniste, autant il avait travaillé avec son ex-femme, Kardashian, sur l’un des rares succès de politique intérieure de l’administration Trump, à savoir une réforme en matière de justice pénale.
... alors c’est le moment d'agir. Le Times of Israel est attaché à l’existence d’un Israël juif et démocratique, et le journalisme indépendant est l’une des meilleures garanties de ces valeurs démocratiques. Si, pour vous aussi, ces valeurs ont de l’importance, alors aidez-nous en rejoignant la communauté du Times of Israël.
Nous sommes ravis que vous ayez lu X articles du Times of Israël le mois dernier.
C'est pour cette raison que nous avons créé le Times of Israel, il y a de cela onze ans (neuf ans pour la version française) : offrir à des lecteurs avertis comme vous une information unique sur Israël et le monde juif.
Nous avons aujourd’hui une faveur à vous demander. Contrairement à d'autres organes de presse, notre site Internet est accessible à tous. Mais le travail de journalisme que nous faisons a un prix, aussi nous demandons aux lecteurs attachés à notre travail de nous soutenir en rejoignant la communauté du ToI.
Avec le montant de votre choix, vous pouvez nous aider à fournir un journalisme de qualité tout en bénéficiant d’une lecture du Times of Israël sans publicités.
Merci à vous,
David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel