Unilever gagne le procès concernant le boycott des « Territoires palestiniens »
Selon la Cour, la société mère n'était pas tenue d'avertir les investisseurs de son intention d'interdire la vente dans les implantations, un boycott qui a fait chuter l'action
JTA – Une juge fédérale a rejeté une plainte contre la multinationale alimentaire Unilever liée à l’annonce faite par Ben & Jerry’s en 2021 qu’elle cesserait de vendre des glaces dans ce qu’elle appelle les « Territoires palestiniens occupés ».
Unilever est la société mère du fabricant de crèmes glacées. L’action en justice, qui a été rejetée mardi, affirmait qu’Unilever avait trompé les investisseurs américains en ne les informant pas immédiatement du boycott.
Ce boycott, qui a suscité des discussions dans le monde juif, n’est pas en vigueur. En décembre 2022, à l’issue d’une longue bataille juridique, le conseil d’administration indépendant de Ben & Jerry’s a conclu un accord avec Unilever garantissant que les glaces continueraient à être vendues en Israël et en Cisjordanie.
Le procès qui a été rejeté mardi dans un tribunal fédéral de New York avait été intenté l’année dernière par un fonds de pension de la police et des pompiers de St. Clair Shores, une banlieue de Détroit. Les plaignants demandaient des dommages et intérêts à la société en raison de la chute du cours de l’action Unilever après l’annonce du boycott en juillet 2021.
« Nous pensons qu’il est incompatible avec nos valeurs que les glaces Ben & Jerry’s soient vendues dans les Territoires palestiniens occupés », avait déclaré Ben & Jerry’s dans un communiqué annonçant le boycott. « Nous entendons et reconnaissons également les préoccupations dont nous font part nos fans et nos partenaires de confiance. »
À la suite de cette annonce, plusieurs fonds de pension publics se sont désengagés d’Unilever ou ont réduit leurs activités avec l’entreprise ou avec Ben & Jerry’s. L’action en justice visait à obtenir des dommages et intérêts pour les personnes dont les actions de la société ont chuté après ces désinvestissements et après que certains groupes juifs et pro-Israël ont accusé Ben & Jerry’s d’antisémitisme.
Selon les plaignants, Unilever aurait dû avertir ses actionnaires que Ben & Jerry’s s’apprêtait à prendre une décision susceptible de faire chuter la valeur de l’entreprise. Mais la juge de district américaine Lorna Schofield a estimé qu’Unilever n’était pas tenu de divulguer le boycott lorsque Ben & Jerry’s l’a décidé en juillet 2020, car Unilever conservait le contrôle opérationnel sur l’opportunité d’instaurer le boycott, ce qu’elle n’a pas fait.