Université d’Oxford : 16 manifestants anti-Israël arrêtés lors d’un sit-in « violent »
Les suspects sont détenus pour intrusion aggravée ; les groupes juifs dénoncent une "montée fulgurante de l'antisémitisme" ces dernières semaines
La police britannique a annoncé qu’elle avait arrêté 16 personnes soupçonnées de violation de propriété aggravée à l’université d’Oxford jeudi, à la suite d’un sit-in contre Israël organisé par des manifestants propalestiniens devant le bureau du vice-chancelier de l’université.
Le groupe Oxford Action for Palestine (OA4P) a indiqué que les autorités universitaires ont fait appel à la police peu après le début de la manifestation des étudiants devant les bureaux de l’administration, comme il y en a eu dans d’autres universités en Grande-Bretagne, aux États-Unis et ailleurs en raison de la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza.
« Après avoir reçu des informations selon lesquelles des manifestants avaient pénétré dans un bureau privé de l’un des bâtiments, des policiers se sont rendus à Wellington Square, à l’Université d’Oxford, vers 8 heures ce matin », a précisé la police de la vallée de la Tamise (Thames Valley Police) dans un communiqué.
L’une des 16 personnes arrêtées est également soupçonnée d’agression, a indiqué la police. Il n’y a pas eu d’arrestations lors d’autres manifestations à proximité et ailleurs dans la ville.
« Il ne s’agissait pas d’un sit-in pacifique, mais d’une action violente qui comprenait l’immobilisation par la force de la réceptionniste », a déclaré l’université dans un communiqué. « Il semble évident qu’une faction d’étudiants et de professeurs prétendant représenter l’OA4P ne souhaite aucunement engager un dialogue de bonne foi », a ajouté l’université.
Des images publiées sur les réseaux sociaux par l’OA4P montrent des altercations entre les forces de l’ordre et des étudiants assis sur la route et bloquant un fourgon de police qui, selon eux, transportait des détenus.
Thames Valley Police assault Oxford University students in an attempt to break up their sit-in for Palestine. pic.twitter.com/ydDdBRAjnM
— Lowkey (@Lowkey0nline) May 23, 2024
« Laissez-les partir », ont scandé les manifestants.
Les manifestants avaient demandé à l’université de se désinvestir des sociétés ayant des liens avec Israël, qui est en guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza depuis l’assaut meurtrier du groupe terroriste palestinien le 7 octobre.
« Il est évident que l’administration préfère arrêter, réduire au silence et agresser physiquement ses propres étudiants plutôt que de faire face au fait qu’elle cautionne le génocide israélien à Gaza », a déclaré le groupe sur X.
La police a indiqué que les agents avaient pris « des mesures légales, proportionnées et nécessaires dans les circonstances difficiles auxquelles ils étaient confrontés ».
Selon un étudiant juif d’Oxford, les incidents antisémites se sont multipliés depuis le début de la manifestation organisée sur le campus, avec notamment des graffitis de croix gammées et des autocollants représentant des parapentes comme ceux que le Hamas a utilisés lors de son assaut, ainsi que le slogan « par tous les moyens nécessaires ».
« Depuis le 7 octobre, nous avons assisté à une montée en flèche de l’antisémitisme sur le campus, qui n’a fait qu’augmenter ces dernières semaines », a déclaré l’Oxford Jewish Society et l’Union of Jewish Students dans un communiqué.
« Nos expériences ont été scandaleusement dénigrées et invalidées par des motions nous accusant de ‘militariser l’antisémitisme' », continuait le communiqué, en référence aux résolutions adoptées par diverses associations d’étudiants d’Oxford. « Accuser des groupes minoritaires de militariser leurs expériences ternit la réputation de notre communauté universitaire. Les étudiants juifs ne doivent pas être isolés dans la lutte contre l’antisémitisme ».
Dans un communiqué sur les troubles de jeudi, l’Oxford Israel Society a indiqué qu’au début de la manifestation sur le campus, elle avait « prévenu que les campements organisés ailleurs avaient donné lieu à des violences et à des manifestations d’antisémitisme ».
« Les revendications de ces manifestants sont illégitimes et ne doivent pas être acceptées. Les actions de ces manifestants sont illégales et ne doivent pas être autorisées. L’environnement créé par ces manifestants est hostile et doit immédiatement cesser », a déclaré le groupe.
Des manifestations anti-Israël ont eu lieu dans des universités du monde entier depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas à la suite de de l’assaut perpétré par l’organisation terroriste le 7 octobre, au cours duquel près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées dans le sud d’Israël et 252 autres prises en otage.
Les manifestations sur les campus sont revenues sur le devant de la scène le mois dernier, lorsque des manifestants propalestiniens et anti-Israël ont installé un campement a l’universite de Columbia, à New York, et ont ensuite occupé un bâtiment sur le campus. Cette action a inspiré des manifestations similaires dans des universités à travers les États-Unis et en Europe, entrainant des milliers d’arrestations de manifestants rien qu’aux États-Unis.
Les manifestations ont conduit certaines universités à annuler leurs principales cérémonies de remise des diplômes, tandis que d’autres ont été perturbées par des manifestants pro-palestiniens et anti-Israël.