Rechercher

USA: Harvard revient sur son refus de nommer un critique d’Israël comme enseignant

Kenneth Roth s'est dit "très heureux" que l'université ait changé d'avis, après l'avoir accusé d'avoir eu peur il y a quelques semaines de la "réaction" de mécènes pro-israéliens

Kenneth Roth,le directeur exécutif de  Human Rights Watch, pendant une conférence de presse à Séoul, en Corée du sud, le 1er novembre 2018. (Crédit : AP Photo/Lee Jin-man)
Kenneth Roth,le directeur exécutif de Human Rights Watch, pendant une conférence de presse à Séoul, en Corée du sud, le 1er novembre 2018. (Crédit : AP Photo/Lee Jin-man)

La prestigieuse université Harvard, dans le nord-est des Etats-Unis, a finalement proposé jeudi un poste d’enseignant-chercheur à l’ancien patron emblématique de l’ONG Human Rights Watch, Kenneth Roth, connu pour ses critiques d’Israël.

Après avoir provoqué une polémique sur la liberté d’enseigner en refusant il y a quelques semaines la nomination de Kenneth Roth à Harvard, le doyen de la faculté Kennedy School de politiques publiques, Doug Elmendorf, a reconnu jeudi dans un courrier interne consulté par l’AFP qu’il avait fait une « erreur ».

L’ancien directeur de l’ONG Human Rights Watch (HRW) parti à la retraite à l’été 2022 va pouvoir enseigner durant une année au Carr Center for Human Rights de la Kennedy School, a admis M. Elmendorf.

Il s’est dit « désolé » que sa décision première de refus « ait pu jeter un doute sur la mission de l’école et l’engagement à un débat ouvert ».

Tout a commencé il y a plusieurs semaines lorsque le magazine The Nation a révélé que M. Elmendorf avait bloqué la nomination de M. Roth pour les prétendus « préjugés anti-Israël » de HRW et les critiques répétées de son patron contre les politiques de l’Etat hébreu.

De fait, la puissante organisation basée à New York, souvent proche des positions de la diplomatie américaine sous administration démocrate en matière de droits humains, avait accusé en 2021 Israël, allié des Etats-Unis, de « crimes d’apartheid et de persécution » contre les Palestiniens.

Des étudiants marchent près de la bibliothèque Widener dans les jardins de l’université Harvard à Cambridge, dans le Massachusetts, le 13 août 2019. (Crédit: AP/Charles Krupa, File)

Fustigeant ce rapport, nombre d’associations politiques juives aux Etats-Unis avaient dénoncé l’ONG, l’American Jewish Committee estimant que HRW flirtait « parfois avec la frontière de l’antisémitisme ».

Les Etats-Unis comptent la plus importante communauté juive au monde après Israël.

Kenneth Roth, qui a dirigé HRW de 1993 à 2022, s’est déclaré « très heureux » que M. Elmendorf ait changé d’avis, après l’avoir accusé dans le journal britannique The Guardian d’avoir eu peur il y a quelques semaines de la « réaction » de mécènes pro-israéliens de l’université Harvard, qui siège depuis 1636 à Cambridge, près de Boston, dans le Massachusetts.

« Le problème des gens pénalisés pour leurs critiques d’Israël ne se cantonne pas à mon cas, mais la plupart des universitaires et étudiants n’ont pas la même capacité de mobilisation », a encore dénigré M. Roth dans un communiqué jeudi.

Dans sa lettre, M. Elmendorf s’est défendu d’être « influencé par les donateurs » de Harvard et qu’il n’y avait pas selon lui de « limite au débat à la Kennedy School sur les droits humains quel que soit le pays ».

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : [email protected]
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à [email protected].
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.