Vandalisme d’un monument érigé en mémoire d’un rabbin tué en Cisjordanie
Une grande pierre commémorative à l'avant-poste de Havat Gilad où une fusillade a eu lieu en 2018 a été dégradée par des graffitis
Un monument érigé à la mémoire d’un rabbin tué dans une fusillade terroriste en Cisjordanie a été retrouvé vandalisé jeudi matin.
Raziel Shevach, un père de six enfants, âgé de 35 ans, rentrait chez lui en janvier 2018 lorsqu’il a été tué lors d’une fusillade en voiture à l’extérieur de l’avant-poste de Havat Gilad où il vivait.
Des images de l’extérieur de Havat Gilad jeudi ont montré la grande pierre commémorative vandalisée avec de la peinture rouge en aérosol, que des vandales ont apparemment dégradé pendant la nuit.
Plus d’une dizaine d’habitants de Havat Gilad ont tenu un service de prière sur le site jeudi matin en l’honneur de Shevach.
Dans un message plein d’émotions sur Facebook, la veuve de Shevach, Yael, a exprimé au combien cet acte de vandalisme l’avait fait souffrir, tout en rappelant qu’elle ne partirait nulle part.
« Je ne voulais pas être affectée. Je n’avais pas prévu que ça me fasse un tel nœud dans le ventre. J’aurais préféré que ça me passe au-dessus pour que je puisse continuer ma vie et mes préparatifs des fêtes comme si je n’étais pas concernée », a-t-elle écrit.
« Mais ça ne s’est pas passé comme ça. Ça m’a retourné l’estomac, ça a perturbé ma journée, ça m’a ramené là-bas, à cette nuit, à la grande et épaisse obscurité qui s’est abattue sur moi il y a quatre ans et demi. »
« Nous ne les laisserons pas gagner, nous ne nous soumettrons pas à la terreur », a-t-elle poursuivi. « Mais oui, ils m’ont battu. C’est un fait. Je suis cassée, brisée, saignant des gouttes de spray rouge achetées pour quelques shekels. Je ne veux pas me sentir vaincue. Je ne veux pas leur donner ce plaisir. Mais je ressens de nouveau aujourd’hui ce même sentiment. »
« Mais ce qu’ils n’ont pas pris en compte, c’est que je sais déjà comment mon cœur réagit lorsqu’il est brisé. J’ai appris à utiliser cette douleur comme une force pour me tirer vers l’avant, vers le haut. Nous avons appris à tirer parti de ce sang et à le transformer en une force, une image qui leur montrera, ainsi qu’au reste du monde, qu’ils nous ont peut-être blessés, mais que nous sommes toujours là ; peut-être sommes-nous tombés, et même assassinés. Mais nous sommes encore là, et ce pour toujours. »