Violence et fusillades font quatre morts en un jour dans la communauté arabe
Suite à une série de meurtres violents, une femme et un adolescent ont été tués lors d'incidents distincts à Baqa al-Gharbiya ; deux hommes ont été tués à Lod et à Tira
Quatre personnes ont été tuées mercredi au sein de la communauté arabe, dont une femme et un adolescent, dans des incidents, semble-t-il, distincts, dans la ville de Baqa al-Gharbiya, dans le nord du pays.
Un homme de 23 ans a été abattu le matin dans la ville à prédominance arabe de Tira, dans le centre d’Israël, et un homme d’une quarantaine d’années a été tué dans une fusillade depuis une voiture à Lod. Un autre homme a été légèrement blessé.
Une femme de 40 ans a été abattue dans le quartier de Bir à Baqa al-Gharbiya dans ce que la police a décrit comme une « violente altercation ».
Les ambulanciers qui ont été appelés sur le lieu de l’incident ont procédé à la réanimation de la femme mais ont été contraints de déclarer sa mort sur place, a déclaré le service d’ambulance Magen David Adom.
Les tireurs ont fui la scène. La police a ouvert une enquête sur l’incident et fouillait la zone à la recherche des auteurs.
Dans ce qui semble être un incident distinct, Magen David Adom a déclaré que 10 minutes avant l’appel concernant la fusillade, ils ont reçu un signalement concernant un jeune de 14 ans se trouvant dans un état grave après avoir été renversé par une voiture à l’extérieur d’une mosquée dans la ville.
Le service d’ambulance a indiqué que les médecins avaient également essayé de le réanimer, mais sans succès.
Peu après l’incident, un homme de 19 ans a été arrêté, soupçonné d’avoir été au volant du véhicule en question, a fait savoir la police.
Juste avant minuit mercredi, deux hommes ont été blessés lors d’une fusillade en voiture à Lod, d’après le Magen David Adom. Tous deux ont été emmenés à l’hôpital, l’un étant dans un état grave et l’autre légèrement blessé.
L’homme grièvement blessé, 42 ans, est mort plus tard de ses blessures, selon le centre médical d’Assaf Harofeh. La police a indiqué qu’elle enquêtait sur le meurtre.
La police enquêtait également sur le meurtre présumé d’un homme abattu plus tôt mercredi à Tira, une ville voisine.
La victime, Nawwaf Haj Ashqarani, 23 ans, a été transportée d’urgence au centre médical de Meir à Kfar Saba dans un état critique et a été déclarée morte peu après son arrivée.
En outre, la police a annoncé avoir ouvert une enquête sur la fusillade mortelle de mardi d’Adam Ziad Amon, un résident de 20 ans de la ville de Yarka, dans le nord du pays. Il a été transporté d’urgence dans un état critique au centre médical de Galil, dans la ville de Nahariyya, au nord du pays, où les médecins ont prononcé son décès.
Samedi, Itai Yitzhak, 17 ans, a été tué lors d’une bagarre dans le village de Muqeible, dans le nord du pays. Selon les médias israéliens, une bagarre a éclaté entre des adolescents de Muqeible et le village voisin de Gan Ner. Il a été mortellement blessé par un objet tranchant pendant la rixe.
Les parlementaires arabes et les organisations de la société civile ont dénoncé à plusieurs reprises la violence mortelle dans leurs communautés, où les armes à feu et le crime organisé prolifèrent. Ils accusent les autorités israéliennes de ne pas avoir réussi à endiguer la vague de violence.
Ces dernières années ont vu une augmentation des meurtres et des crimes commis par armes à feu dans la communauté arabe israélienne. Les dirigeants arabes affirment que la police ignore largement la violence, qui comprend querelles familiales, guerres de territoire de la mafia, violence domestique et crimes d’honneur.
Un certain nombre de manifestations et de grands rassemblements ont été organisés pour protester contre ce que les Israéliens arabes considèrent comme un échec à traiter de manière adéquate la vague de violence criminelle au sein de la communauté.
Seuls 30 % des meurtres présumés dans la communauté arabe israélienne en 2019 – 27 sur 88 – ont été résolus, rapporte le quotidien Haaretz.
Trente-six pour cent des Arabes israéliens éprouvent un sentiment d’insécurité personnelle dans la communauté où ils vivent en raison de la violence, contre 12,8 % chez les Juifs israéliens, selon un rapport de 2019 du Fonds Abraham.
Baladna, une organisation à but non lucratif, a indiqué que les jeunes Israéliens arabes sont les plus susceptibles d’être tués au sein de la communauté – plus de la moitié des personnes assassinées sont âgées de 18 à 34 ans.
Après une série de meurtres en juin dernier, la police avait émis ce communiqué : « La campagne contre la violence dans la communauté ne dépend pas seulement de la police, et seul un changement profond qui vienne de l’intérieur de la communauté arabe israélienne dans l’éducation, la culture et en coopération avec la police, ainsi que la dénonciation de standards non avenus et des mesures proactives de la part des dirigeants conduiront au changement souhaité ».