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Virus: Netanyahu fustige l’opposition qui appelle à ne pas respecter les règles

Probable pic des cas graves; Aucun cas n'a été recensé dans les manifestations car les participants ont coupé leurs téléphones, selon le Premier ministre

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'exprime lors d'une conférence de presse dans une base militaire appartenant au Commandement du front intérieur de Tsahal le 7 septembre 2020. (Capture d'écran/YouTube)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'exprime lors d'une conférence de presse dans une base militaire appartenant au Commandement du front intérieur de Tsahal le 7 septembre 2020. (Capture d'écran/YouTube)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a fustigé les chefs de l’opposition lundi, disant qu’ils encourageaient les Israéliens à ne plus suivre les directives du gouvernement visant à freiner la propagation du coronavirus.

« Malheureusement, les politiciens exploitent la pandémie à des fins politiques et appellent au non-respect de ces directives », a déclaré le Premier ministre lors d’une conférence de presse, alors qu’il visitait une base en construction pour le programme de géolocalisation du commandement du front intérieur de l’armée israélienne. « C’est l’anarchie. »

« Faites preuve de responsabilité, arrêtez ce comportement inapproprié », a-t-il dit, en faisant apparemment référence aux remarques du président d’Yisraël Beytenu, Avigdor Liberman, quelques heures plus tôt, dans lesquelles il a exhorté les Israéliens à ne pas se conformer aux règlements « illégaux » du gouvernement, prétendant qu’ils étaient purement politiques et non dans l’intérêt des citoyens.

« L’anarchie entraînera une hausse de patients gravement malades et malheureusement beaucoup de gens mourront aussi. C’est pourquoi je dis [aux députés de l’opposition] : Prenez vos responsabilités. Mettez fin à ce comportement inapproprié et dangereux », a poursuivi Netanyahu. « Vous devez écouter les instructions. Aucune rébellion… n’est une réaction à ce qui se passe en Israël.”

Le chef du parti Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman (à droite), s’entretient avec le chef de Yesh Atid, Yair Lapid, à la Knesset le 16 novembre 2015. (Miriam Alster/ Flash90/Fichier)

Pendant qu’il parlait, le compte Twitter du Premier ministre a publié une lettre qu’il a envoyée à quatre des cinq présidents des partis d’opposition, disant qu’il s’attendait à ce que les politiciens « clarifient auprès du public que les règles doivent être suivies dans leur intégralité ».

La lettre était adressée à Liberman, au chef de Yesh Atid, Yaïr Lapid, au chef de Yamina, Naftali Bennett, et au chef de la Liste arabe unie, Ayman Odeh. Un responsable du Likud a déclaré au site d’information Walla que le président du Meretz, Nitzan Horowitz, n’était pas inclus, car il n’avait pas fait de remarques exhortant le public à désobéir aux directives de santé publique.

Lapid a publié une déclaration en réponse aux allégations qui s’adressaient directement à Netanyahu. « Vous avez échoué lamentablement dans la gestion de la crise, tant sur le plan de la santé que sur le plan économique. Vos déclarations dangereuses, arrogantes et irresponsables, et celles de vos proches collaborateurs, ainsi que l’absence de décisions, ont entraîné plus de 1 000 décès dus au coronavirus », a-t-il écrit.

Lapid a écrit qu’il s’attend à ce que Netanyahu « prenne ses responsabilités, admette son échec et démissionne ».

De même, Liberman n’a pas cédé, déclarant à la Douzième chaîne dans une interview que Netanyahu « prend des décisions sur une base uniquement politique », après que les dirigeants politiques ultra-orthodoxes Aryeh Deri et Yaakov Litzman ont « censuré » les informations sur la santé.

« Le Premier ministre provoque l’anarchie – le gouvernement ne se réunit pas, il n’y a pas de budget », a-t-il déclaré.

Il a de nouveau insisté sur le fait que les Israéliens devraient faire preuve de bon sens, plutôt que de suivre les règles de santé du gouvernement.

Des travailleurs du Magen David Adom escortant un patient à l’unité des coronavirus de l’hôpital Shaare Zedek à Jérusalem le 20 avril 2020. Photo illustrative (Nati Shohat/Flash90)

« J’ai beaucoup plus confiance dans le bon sens des citoyens israéliens que dans la petite politique nocturne entre Bibi [Netanyahu] et les Haredim », a déclaré Liberman.

Liberman a ensuite comparé sa position au mépris d’Ariel Sharon pour les ordres du gouvernement à la veille de la guerre du Kippour de 1973, qui, selon lui, a sauvé Israël.

Netanyahu a catégoriquement nié avoir permis aux pressions exercées par les députés ultra-orthodoxes pour influencer la politique du gouvernement en matière de coronavirus, rejetant à plusieurs reprises les questions des journalistes suggérant le contraire lors de la conférence de presse de lundi.

Netanyahu s’est dit « très impressionné » par la coopération interministérielle et a ajouté que le programme visant à couper la chaîne d’infection pourrait être « le meilleur en son genre au monde ».

Il a salué les efforts du gouvernement pour contenir le virus et réhabiliter l’économie, même si Israël a connu certains des pires taux d’infection au monde.

« L’économie israélienne a contracté la moitié de ce que les économies européennes ont connu », a-t-il affirmé.

Mais le Premier ministre a poursuivi en admettant que les taux de COVID-19 en Israël sont troublants : « Nous avons un taux d’infection élevé » et il pourrait s’accélérer, a-t-il reconnu.

Les chiffres augmentent parce que les gens ne portent pas de masques et qu’il y a des rassemblements, a-t-il poursuivi, blâmant le public pour cette hausse continue. « Les experts s’inquiètent d’un pic surprise dans les cas graves » et de décès, a-t-il dit.

Plus tard au cours de la conférence de presse, Netanyahu a affirmé que les manifestants de Balfour qui réclamaient son expulsion avaient éteint leurs téléphones portables pour éviter le traçage du Shin Bet qui les aurait mis en quarantaine suite à une exposition au coronavirus lors de rassemblements de masse.

Interrogé sur les données du ministère de la Santé indiquant que les manifestations hebdomadaires n’ont pas provoqué d’infections, il a répondu : « Permettez-moi de sourire. »

« Ils ont éteint leurs téléphones », a déclaré le Premier ministre, ajoutant que d’autres gens font de même pour éviter d’être localisés.

Les Israéliens s’affrontent avec la police lors d’une marche de protestation contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Jérusalem, en route vers la résidence officielle du Premier ministre Netanyahu rue Balfour. Le 5 septembre 2020. (Yonatan Sindel/Flash90)

Cependant, Haaretz a signalé que le fait d’éteindre son téléphone ne permettait pas d’échapper au traçage du Shin Bet.

On a également demandé à Netanyahu si les Israéliens seront placés en confinement à Rosh HaShana. « Je l’ignore », a-t-il répondu, ajoutant que le gouvernement fait tout pour éviter – ou du moins retarder – une telle mesure.

Le ministre de la Défense Benny Gantz, le ministre de la Santé Yuli Edelstein et le responsable, Ronni Gamzu, ont également visité le programme de commandement du front intérieur – qui ne sera pas opérationnel avant novembre au moins.

S’adressant aux habitants des zones fortement infectées, Gamzu a déclaré que les décisions du gouvernement d’y imposer des restrictions n’ont rien de personnel.

« Je n’ai certainement rien contre vous. Nous sommes tous responsables les uns des autres », a-t-il déclaré.

Il s’est à nouveau excusé auprès de la communauté ultra-orthodoxe « si elle a le sentiment que nous les étiquetons » spécifiquement comme des zones hautement infectées. La plupart des localités soumises à des règles plus strictes sont à majorité arabe ou ultra-orthodoxe.

« Arrêtez les mariages, arrêtez les rassemblements. Nous savons qu’ils provoquent des infections », a-t-il déclaré.

Gamzu a également affirmé qu’il ne démissionnerait pas, malgré les récents appels à son éviction lancés par les députés ultra-orthodoxes.

« Le gouvernement est uni. Je suis soutenu – que personne ne pense le contraire », a-t-il déclaré.

Au milieu d’une seconde vague d’infections, le nombre de morts en Israël a dépassé le millier ce week-end. Il y a un peu plus d’un mois, le 6 août, le nombre de morts s’élevait à 565.

Le gouvernement de transition a imposé de sévères mesures de confinement pendant la première vague du virus, parvenant à ramener le nombre de cas quotidiens à quelques dizaines en mai. Le pays a rapidement rouvert ses portes et, depuis lors, a vu la pandémie se propager à un rythme sans précédent. Israël est actuellement l’un des pays où le nombre d’infections quotidiennes par habitant est le plus élevé au monde.

Les responsables ont porté le blâme sur la réouverture rapide des écoles et d’autres services, un faible système de géolocalisation et un manque de volonté générale de maintenir des lignes directrices pour faire face à la hausse de ces derniers mois.

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