Washington désavoue l’idée de Ben Gvir de frapper les stocks alimentaires à Gaza
La porte-parole du département d’État souligne que ce projet va à l’encontre de l'engagement américain pour l'acheminement de l’aide humanitaire et la libération des otages
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

La porte-parole du département d’État américain, Tammy Bruce, a semblé critiquer, jeudi, l’appel lancé par le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, en faveur de frappes de Tsahal sur des entrepôts alimentaires à Gaza, dans le but de faire pression sur le groupe terroriste palestinien du Hamas pour qu’il libère les otages israéliens.
Interrogée lors d’un point de presse sur un éventuel soutien de l’administration Trump à cette idée – que Ben Gvir affirme avoir reçue avec l’approbation de hauts responsables républicains rencontrés cette semaine à Mar-a-Lago, la résidence de Donald Trump – Bruce a d’abord répondu qu’elle ne ferait aucun commentaire, l’affirmation du dirigeant israélien d’extrême droite n’étant pas confirmée.
Elle a toutefois ajouté que cette proposition était « en totale contradiction avec la nature de notre engagement à acheminer de l’aide alimentaire et humanitaire dans la bande de Gaza. »
« Mon Dieu, les efforts menés depuis cent jours pour obtenir ce premier cessez-le-feu et permettre l’acheminement de l’aide dans cette région ont été extrêmement difficiles », a-t-elle poursuivi..
Il n’était pas clair si cette rare critique publique d’un responsable israélien par l’administration Trump était intentionnelle, car Bruce a souligné par la suite qu’elle ne ferait pas d’autres commentaires sur les remarques de Ben Gvir.
« Ce que je peux faire, c’est réaffirmer, bien sûr, notre engagement envers Israël, notre volonté de bâtir un cadre plus constructif à Gaza, de mettre fin aux tueries, de faire parvenir l’aide et la nourriture ; cela a été notre boussole depuis le début de cette administration », a-t-elle ajouté.
Lorsqu’on lui a demandé si cela signifiait que les États-Unis adoptaient désormais la position israélienne, selon laquelle l’aide ne pourrait reprendre qu’en cas de nouvel accord de cessez-le-feu et de libération d’otages, Bruce a refusé de répondre.
Elle a ensuite lu ce qui semblait être une déclaration préparée et validée par l’administration :
« Les États-Unis soutiennent l’acheminement de l’aide humanitaire, assorti de garanties visant à s’assurer que cette assistance ne soit ni détournée, ni pillée, ni utilisée à mauvais escient par des groupes terroristes tels que le Hamas ou le Jihad islamique palestinien. »
Cette déclaration permettant d’éviter de critiquer explicitement Israël sur ce point.