Washington qualifie « d’inacceptables » les affiches appelant à tuer Abbas
Jason Greenblatt a condamné l’incitation à la haine de tous les côtés après l’apparition d’une campagne d’affichage organisée par l’extrême droite israélienne en Cisjordanie

WASHINGTON — Mercredi, l’envoyé spécial du président américain Donald Trump pour la paix au Moyen-Orient a condamné un groupe israélien d’extrême droite appelant à l’assassinat du président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas.
Des Palestiniens ont exprimé leur colère et appelé à une condamnation internationale après que des affiches montrant le visage d’Abbas au centre d’une cible et les mots en hébreu « Assassinez les financiers du meurtrier » ont fait leur apparition dans toute la Cisjordanie mardi.
« Tout comme je condamne l’incitation à la haine du côté palestinien, je condamne l’incitation à la haine appelant à assassiner le président Abbas », a déclaré dans un tweet Jason Greenblatt, Représentant spécial de la Maison Blanche pour les Négociations internationales. « C’est totalement inacceptable ! Tous ceux qui veulent la paix devraient aussi condamner ce type d’actions ».
Les affiches ont été collées par Derech Chaim, un groupe d’habitants d’implantations qui appelle à des politiques publiques en respect de la loi religieuse juive. Les affiches sont apparues après que sept personnes ont été attaquées par des terroristes dans l’implantation d’Ofra qui se situe à proximité.
Mardi, une porte-parole de la police du district de Judée et Samarie (Cisjordanie) a déclaré que les autorités étaient au courant de la campagne et qu’elles enquêtaient pour savoir s’il y avait des raisons de retirer les affiches pour cause d’incitation à la haine.
Avec Jared Kushner, beau-fils et conseiller proche du président américain, Greenblatt a été à la tête des efforts de l’administration pour obtenir un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens. Il a fréquemment critiqué le groupe terroriste du Hamas pour ses activités à Gaza, mais aussi l’Autorité palestinienne pour son incitation au terrorisme.
Des critiques libérales ont souvent dit que Greenblatt ne dénonçait pas les mauvais comportements d’Israël, seulement ceux des Palestiniens.
La campagne d’affiche lancée par Derech Chaim faisait référence à la pratique de l’AP de payer les terroristes qui tuent des Israéliens et leurs familles. Selon le Ministère israélien de la Défense, l’AP donne chaque mois 12 000 shekels (2 800 euros) à chaque prisonnier de sécurité condamné à plus de 30 ans de prison.
En mars, Trump a signé la loi Taylor Force, qui gèle le financement américain à l’Autorité palestinienne jusqu’à ce que Ramallah arrête de procéder à de tels paiements.

Mercredi, l’ambassadeur palestinien auprès des Nations unies a dit qu’il ferait circuler une lettre contre la campagne au Conseil de Sécurité.
Israël porte l’entière responsabilité pour « les conséquences concernant les appels clairs à assassiner le président palestinien », a déclaré mardi Saeb Erekat, proche conseiller d’Abbas.
Erekat a déclaré que le dirigeant et le peuple palestiniens prenaient la menace au sérieux et appelait la communauté internationale à condamner les affiches. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a également condamné les affiches et a demandé l’action internationale.
Sur Facebook, Derech Chaim a défendu sa campagne en critiquant la politique sécuritaire du gouvernement. Selon l’organisation, le gouvernement a permis aux attaques terroristes de faire « partie de notre routine ».
La campagne d’affichage est apparue après une attaque à l’arme à feu par un homme armé palestinien dimanche soir. Sept personnes ont été touchées dans l’attaque près d’Ofra, y compris une femme enceinte qui a été sérieusement blessé après avoir été touchée à l’abdomen. Les docteurs ont réussi à accoucher son bébé après l’attaque. Il est cependant décédé mercredi, après avoir passé plusieurs jours en soins intensifs.
Jacob Magid a contribué à cet article.