17 000 cas quotidiens et de nouvelles règles de dépistage
Les moins de 60 ans et les personnes vaccinées peuvent maintenant effectuer seulement un test antigénique - moins précis que le test PCR
Les chiffres publiés vendredi par le ministère de la Santé confirme la hausse constante de malades du COVID-19 observée ces dernières semaines. Jeudi, 17 000 nouveaux cas ont été confirmés, nombre record du plus grand nombre de nouvelles infections signalées en une seule journée depuis le début de la pandémie.
En cause, le variant Omicron. 16 830 cas ont été diagnostiqués porteurs de ce variant jeudi. Vendredi, à 8h du matin, 4 032 autres cas ont été identifiés ainsi. Toutefois, une nouvelle réglementation entrée en vigueur prévoit que les personnes âgées de plus de 60 ans ou à haut risque soient prioritaires dans les centres de dépistage. Les autres sont encouragés à effectuer un test antigénique, soit à domicile, soit dans un centre de test, et peuvent utiliser ces résultats pour être exemptés de quarantaine. Cette modification fait ainsi craindre une hausse de cas non signalés.
L’afflux a augmenté dans les pharmacies, les Israéliens se pressant pour acheter des tests antigéniques à faire chez eux. Inquiets, certains experts de la santé réitèrent que ce type de test est beaucoup moins précis que les tests PCR – en particulier lorsqu’il s’agit de détecter le variant Omicron.
La Treizième chaîne israélienne a déclaré avoir reçu ces derniers jours des chiffres internes du ministère de la Santé suggérant que seules 50 % des personnes atteintes d’Omicron obtiendraient un résultat positif aux tests antigéniques, avec des taux de faux négatifs encore plus élevés chez les personnes non vaccinées. Ces chiffres n’ont pas pu être vérifiés de manière indépendante.
Un responsable de la santé a déclaré à la Douzième chaîne que les anciennes règles exigeant que les Israéliens exposés passent un test PCR n’étaient plus viables en raison de l’augmentation du nombre de cas, mais il a prévenu que les tests antigéniques négatifs n’étaient pas précis et faussaient les chiffres.
Par ailleurs, jeudi, les ministères de la Santé et de l’Éducation ont convenu de mettre fin au programme dit de « feux de circulation » dans les écoles, qui déterminait si les écoles pouvaient organiser des cours en présentiel en fonction des taux de vaccination dans chaque classe.
Les responsables de la santé et de l’éducation ont déterminé que les taux de vaccination en classe ne devraient plus être un facteur décisif pour les cours en personne, car un faible taux de vaccination pourrait forcer une classe entière à étudier à distance.
Cette décision a pour but de faciliter la capacité des écoles à organiser des cours en présentiel pendant la vague d’infection provoquée par Omicron.
Selon ce nouvel accord, les élèves et employés vaccinés exposés à un malade du COVID-19 devront effectuer un test antigénique et se placeront en quarantaine jusqu’à l’obtention d’un résultat négatif. Les résultats positifs nécessiteront 10 jours de confinement.
Les non-vaccinés, eux, devront rester en quarantaine pendant une semaine après l’exposition et ne pourront en sortir qu’après avoir obtenu un résultat négatif à un test antigénique réalisé dans un centre de test.
Si cette nouvelle politique scolaire est ratifiée par la commission de l’éducation du Parlement, toutes les écoles et garderies reprendront leurs activités en présentiel dimanche. Les directives limitant les contacts étroits entre les étudiants et plafonnant la taille des classes à 70 % de la capacité seront levées.
La nouvelle politique autorisera également les médecins du district scolaire à décider s’il est nécessaire de fermer une école.
Les enseignants et les visiteurs de l’école devront présenter un pass vert montrant qu’ils sont protégés contre le virus pour entrer dans l’enceinte de l’école, bien que les enseignants non vaccinés puissent fournir des résultats de tests négatifs.
Les élèves, quant à eux, devront toujours porter des masques à l’école.
Le précédent record de cas quotidiens a été atteint jeudi avec 16 240 infections.
Dimanche, le Premier ministre Naftali Bennett a averti qu’Israël verrait probablement 20 000 nouveaux cas quotidiens d’ici la fin de la semaine, et pourrait atteindre 50 000 cas quotidiens au plus fort de la vague.
Omicron, détecté pour la première fois en Afrique du Sud, est plus contagieux mais semble causer moins de cas de maladie grave et de décès que les variants précédents – en particulier chez les personnes vaccinées.
Alors qu’Omicron est à l’origine de la cinquième vague d’infections, le taux de tests positifs a atteint jeudi 8,22 % sur les quelque 320 000 tests effectués.
Le ministère de la Santé a déclaré que le taux de transmission du virus, le taux R, indiquant le nombre de personnes à qui chaque malade transmet le virus, avait légèrement baissé, passant de 1,99 à 1,96. Le taux de transmission est basé sur les données des 10 jours précédents et les valeurs supérieures à 1 indiquent que les infections se propagent – plus le chiffre est élevé, plus la transmission est importante.
L’augmentation du nombre de cas s’est accompagnée d’une augmentation du nombre de personnes gravement malades. Selon les chiffres du ministère de la Santé, 143 patients étaient dans un état grave vendredi matin, contre 134 la veille. 56 personnes se trouvaient dans un état critique. La grande majorité des personnes dans un état grave ne sont pas vaccinées. Au plus fort de la précédente vague provoquée par le variant Dela, Israël comptait quelque 700 patients dans un état grave.
Selon la Douzième chaîne israélienne, les experts ont indiqué à Naftali Bennett que la vague devrait atteindre son point culminant dans trois semaines. Le rapport de mercredi, sans source communiquée, indique que les experts de la santé s’attendent à ce que le nombre de cas graves atteigne un pic d’environ 1 200, semblable au pic précédent enregistré lors de la quatrième vague et causée par le variant Delta.
Mais selon la Treizième chaîne, qui n’a pas communiqué sa source, les experts de la santé israéliens pensent qu’il pourrait y avoir jusqu’à 2 500 cas graves dans les semaines à venir.
Avec un nouveau décès enregistré au cours des dernières 24 heures, le nombre de morts s’élevait à 8 259 vendredi.
En Israël comme ailleurs, le variant se propage si rapidement – mettant à rude épreuve les capacités de tests, les écoles, les hôpitaux et les compagnies aériennes – que certains experts préconisent de se concentrer plutôt sur les hospitalisations. Celles-ci, ainsi que les décès dus au coronavirus, n’augmentent pas aussi rapidement – le résultat, selon les experts, de la protection offerte par la vaccination.
Le nombre de personnes vaccinées augmente, mais il est en partie limité par les segments de la population qui ont été plus lents à se faire vacciner, notamment à cause des mouvements anti-vaccination.
Environ 63 % des Israéliens ont été vaccinés deux fois, 46 % ont reçu trois injections et seulement 2 %, soit 195 000 personnes, ont reçu une quatrième dose en date de vendredi matin.
Israël est le premier pays à généraliser une quatrième dose de vaccin aux personnes de 60 ans et plus, ainsi qu’aux immunodéprimés.