1942, un jeune Juif sauvé par un collège d’Ath : bientôt reconnu Juste parmi les Nations ?
Alors que les persécutions nazies s’intensifiaient à Bruxelles, Schumel Breschler a trouvé refuge au collège Saint-Julien d’Ath, protégé par son directeur et un abbé

L’histoire se déroule de 1942 à la libération de la Belgique en 1944. Alors que les persécutions contre les Juifs s’intensifient à Bruxelles, Schumel Breschler est envoyé par sa mère à Ath pour se cacher. À son arrivée, le jeune homme frappe à la première porte qu’il trouve : celle du collège Saint-Julien. Le directeur de l’école, Robert Haustrate, et l’économe, l’abbé Laurent, décident de lui offrir leur protection. Ils lui proposent un emploi dans l’équipe pédagogique, et Schumel Breschler change alors d’identité pour devenir Willy Laurent.
« Le principal et l’économe ont couru ce risque. Rien n’a jamais filtré. C’est remarquable de se dire qu’il a pu avoir la vie sauve grâce à ce geste, et que personne d’autre n’en a jamais rien su », estime Fabrice Canfin, l’actuel principal du collège.
Après la Libération, l’adolescent quitte la Belgique en direction d’Israël, où il participe à la guerre d’indépendance. Il perdra un bras au cours des combats.
Aujourd’hui, l’historien Sébastien Morancé a pris contact avec les enfants de Schumel pour déposer une demande de reconnaissance auprès du mémorial de Yad Vashem à Jérusalem. « J’ai mis sept mois pour retrouver leur trace, en Israël. Seul le sauvé ou la famille du sauvé peut déposer une demande », dit-il.