Israël en guerre - Jour 433

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2 équipes médicales quittent un hôpital de Gaza en raison des opérations de Tsahal

La MAP et l'IRC indiquent retirer leurs équipes d'urgence de l'hôpital Al-Aqsa dans la ville de Deïr al-Balah, Tsahal ayant largué des tracts pour demander aux civils d'évacuer

Palestiniens armés et masqués devant la morgue de l'hôpital Al-Aqsa de Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, après l'explosion d'un tunnel terroriste du Jihad islamique palestinien, le 30 octobre 2017. (Crédit : Mahmud Hams/AFP)
Palestiniens armés et masqués devant la morgue de l'hôpital Al-Aqsa de Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, après l'explosion d'un tunnel terroriste du Jihad islamique palestinien, le 30 octobre 2017. (Crédit : Mahmud Hams/AFP)

Deux organisations médicales ont annoncé qu’elles se retiraient d’un hôpital du centre de Gaza en raison des opérations de l’armée israélienne dans la région, a rapporté CNN lundi.

CNN a cité une déclaration de l’International Rescue Committee et de l’organisation caritative britannique Medical Aid for Palestinians (MAP) selon laquelle les organisations retirent leurs équipes médicales d’urgence de l’hôpital Al-Aqsa dans la ville de Deïr al-Balah, au centre de Gaza, après que Tsahal a largué des tracts dans la région pour demander aux civils palestiniens d’évacuer les lieux.

La MAP et l’IRC ont déclaré qu’elles étaient « profondément consternées par le fait que notre équipe médicale d’urgence ait été forcée de cesser de travailler dans un hôpital où elle sauvait des vies ».

Elles ont indiqué que Tsahal avaient « largué des tracts désignant les environs de l’hôpital comme une ‘zone rouge' ».

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré pour sa part qu’elle avait été contrainte d’annuler une mission d’acheminement de fournitures médicales dans le nord de la bande de Gaza dimanche, faute d’avoir reçu des garanties de sécurité.

C’est la quatrième fois que l’OMS a dû annuler une mission prévue pour apporter des fournitures médicales d’urgence à l’hôpital Al-Awda et à la pharmacie centrale dans le nord de Gaza depuis le 26 décembre, a indiqué l’organisation.

« Cela fait maintenant 12 jours que nous avons pu atteindre le nord de Gaza pour la dernière fois », a écrit l’OMS sur X.

« Les bombardements intensifs, les restrictions de mouvement et les communications interrompues rendent presque impossible la livraison régulière et sûre de fournitures médicales à travers Gaza, en particulier dans le nord », a ajouté l’OMS.

La livraison prévue dimanche, selon l’OMS, avait été conçue pour soutenir les opérations de cinq hôpitaux dans la partie nord de l’enclave.

De retour de Gaza, un médecin raconte un « tsunami » de mort et de douleur

Un médecin britannico-palestinien habitué des guerres et de retour de Gaza a décrit dimanche à l’AFP un conflit meurtrier d’une intensité inédite, espérant que son témoignage auprès de la police britannique donnera lieu à des poursuites pour crimes de guerre.

Ghassan Abu Sitta, un chirurgien plastique de 54 ans spécialisé dans les blessures de guerre, a passé 43 jours en tant que bénévole dans le territoire palestinien, principalement dans les hôpitaux al-Ahli et al-Chifa, dans le nord de la bande de Gaza.

Selon le médecin, l’intensité du conflit dépasse celle des autres durant lesquels il a déjà travaillé, à Gaza, en Irak, Syrie, Yémen et sud-Liban: « c’est la différence entre une inondation et un tsunami, l’ampleur est complètement différente », explique-t-il dans un entretien à l’AFP.

Elle se distingue par « le nombre des blessés », « le nombre d’enfants tués, l’intensité des bombardements, le fait que dans les jours qui ont suivi le début de la guerre, le système de santé de Gaza s’est retrouvé complètement submergé », souligne-t-il.

Une photo prise à Rafah le 6 janvier 2024 montre de la fumée s’élevant au-dessus de Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza lors de frappes israéliennes. (Crédit : AFP)

Le Dr Abu Sitta, né au Koweït et installé au Royaume-Uni depuis la fin des années 1980, est arrivé à Gaza depuis l’Egypte le 9 octobre dans une équipe de Médecins sans Frontières.

« Dès le tout début, la capacité était inférieure au nombre de blessés qu’on avait à soigner. De plus en plus, on avait à prendre des décisions très difficiles pour choisir qui soigner », se souvient-il.

Il évoque le cas d’un homme de 40 ans arrivant à l’hôpital avec des éclats d’obus dans la tête. Il avait besoin d’un scanner et de voir un neurochirurgien, mais ils n’en avaient pas.

« On l’a dit à ses enfants et ils sont restés autour de son brancard cette nuit-là jusqu’à ce qu’il meure dans la matinée », raconte-t-il.

Le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, montrant à la presse un graphique de tirs de roquettes présumés près de l’hôpital al-Ahli à Gaza, lors d’une conférence de presse, à Tel Aviv, le 18 octobre 2023. (Crédit : Gil Cohen-Magen/AFP)

Depuis son retour au Royaume-Uni, il passe dit-il le plus clair de son temps à alerter responsables politiques et organisations humanitaires de l’urgence de l’aide.

« J’essaie d’aider mes patients que j’ai laissés derrière moi autant que je peux en portant leur voix à l’extérieur », relève-t-il.

Le médecin explique avoir raconté à la police de Londres comment il a survécu à l’explosion du 17 octobre sur l’hôpital al-Ahli, due au tir manqué d’une roquette palestinienne défectueuse, selon les pays occidentaux.

Scotland Yard souligne qu’elle a l’obligation de recueillir des preuves de possibles de crimes de guerre des deux côtés pour la justice internationale.

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