5 bombes dans le métro du Caire
Au moins cinq blessés ont été signalés pour le moment
Cinq bombes de faible puissance ont fait mercredi cinq blessés dans le métro du Caire, selon police et secouristes, et une sixième a visé un tribunal de la capitale, de nouveaux attentats en pleine répression sanglante visant l’opposition islamiste en Egypte.
Les attaques dans le métro ont toutes été menées selon le même mode opératoire: des engins explosifs « de confection très primaire » et de « faible puissance » placés dans des poubelles sur les quais des quatre stations visées, de source policière.
Ainsi, tôt mercredi, à l’heure de pointe, quatre bombes ont explosé à intervalles rapprochés dans trois stations de métro –une dans le centre de la capitale et deux autres dans des quartiers périphériques– avant que, quelques heures plus tard, une cinquième n’explose dans une station de l’est du Caire.
Au moins quatre personnes ont été blessées dans la première série d’attaques, a déclaré à l’AFP Ahmed al-Ansari, le chef des services de secours égyptiens. Un peu plus tard, une cinquième personne a été blessée dans la dernière explosion, de source policière.
Le porte-parole du ministère de l’Intérieur Hani Abdel Latif a affirmé à l’AFP que parmi les blessés figurait un homme qui transportait les explosifs, que le général de la police a accusé d’être membre des Frères musulmans « car des symboles pro-Morsi ont été découverts dans son téléphone ».
Dans la matinée également, une autre bombe de faible puissance placée sous une voiture a explosé près d’un tribunal du Caire blessant une passante, a indiqué M. Abdel Latif à l’AFP, ajoutant qu’une seconde bombe avait ensuite été désamorcée à proximité du tribunal.
Cette attaque intervient alors que l’Egypte s’est lancée dans une guerre judiciaire contre les islamistes: elle a récemment confirmé 183 peines de morts, dont celle du Guide suprême des Frères musulmans du président Mohamed Morsi, destitué il y a près d’un an par l’armée, et condamné trois journalistes d’Al-Jazeera à 7 à 10 ans de prison pour soutien à la confrérie.
Ces nouveaux attentats surviennent un mois après l’élection de l’ex-chef de l’armée Abdel Fattah al-Sissi à la tête du pays avec 96,9% des voix, après avoir éliminé toute opposition, islamiste comme laïque et libérale. Le maréchal à la retraite dirige de facto le pays d’une main de fer depuis qu’il a destitué et fait emprisonner il y a un an Mohamed Morsi, premier président élu démocratiquement en Egypte.
Depuis la destitution de M. Morsi, policiers et soldats ont tué plus de 1.400 manifestants qui réclamaient son retour, plus de 15.000 Frères musulmans ont été emprisonnés et des centaines condamnés à mort dans des procès de masse expédiés en quelques minutes et jugés « sans précédent dans l’Histoire » de l’humanité par l’ONU.
Les Frères musulmans, qui avaient remporté toutes les élections entre les chutes de Hosni Moubarak début 2011 et de M. Morsi à l’été 2013, ont été décrétés en décembre « organisation terroriste ».
Selon le gouvernement, plus de 500 policiers et soldats ont péri dans le même temps dans de multiples attentats et attaques dans tout le pays. Ces attentats avaient quasiment cessé depuis plus d’un mois, la police et l’armée ayant assuré avoir démantelé plusieurs « cellules terroristes » au Caire ou ailleurs.
Ils avaient quasiment tous été revendiqués par deux groupes d’insurgés jihadistes, Ansar Beït al-Maqdess et Ajnad Misr, qui se disent liés à Al-Qaïda. Ils affirmaient agir en représailles à la répression sanglante dont sont victimes les islamistes. Mais le pouvoir les attribue aux Frères musulmans, dont quasiment tous les dirigeants sont emprisonnés.