Israël en guerre - Jour 649

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Interview

484 jours en captivité à Gaza: un ex-otage israélien raconte son calvaire

Enlevé du kibboutz Kfar Aza avec sa femme Aviva, Keith Siegel a passé des mois seul après que son épouse a été libérée, fin novembre 2023, lors d'une première trêve dans la guerre

L'otage libéré Keith Siegel à Birkenau lors de la Marche des vivants le 24 avril 2025 (Crédit : Jessica Steinberg/Times of Israel)
L'otage libéré Keith Siegel à Birkenau lors de la Marche des vivants le 24 avril 2025 (Crédit : Jessica Steinberg/Times of Israel)

Plus de quatre mois après sa libération, l’Israélo-américain Keith Siegel, qui a passé 484 jours en captivité, se souvient des pires moments vécus dans les tunnels de Gaza.

« Il y avait des pics d’anxiété, de peur et la torture de ne pas savoir, l’incertitude de ne pas savoir », se souvient M. Siegel.

« Je me suis fait la promesse que je devais revenir et je ne pouvais pas envisager que je ne reviendrais pas. Je pense que cela m’a donné beaucoup de force pour traverser cette période », dit cet homme de 66 ans dans un entretien à l’AFP.

Enlevé du kibboutz Kfar Aza avec sa femme Aviva, Keith Siegel a passé des mois seul après que son épouse a été libérée, fin novembre 2023, lors d’une première trêve dans la guerre déclenchée par la pogrom commis par le groupe terroriste palestinien du Hamas en Israël, le 7 octobre de la même année. 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas avaient pris d’assaut des communautés du sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

Aujourd’hui, il dit n’avoir jamais perdu espoir de la retrouver, avec ses quatre enfants et ses petits-enfants.

Mme Siegel, qui a milité sans relâche pour sa libération et celle des autres otages, avait raconté à l’AFP en novembre 2024 ses craintes pour son mari.

« Je suis en esprit avec Keith tout le temps, je ne peux pas supporter de penser qu’il est, lui et les autres otages, 40 mètres sous terre, qu’ils n’ont pas d’air pour respirer, qu’ils n’ont rien à manger, qu’ils n’ont rien de bien », avait-elle dit.

« Tu es mort »

Vêtu d’un t-shirt sur lequel est écrit « Bring Them Home Now », le slogan du Forum des familles d’otages, il dit avoir été victime de violences physiques et sexuelles, mais aussi témoin de tortures sur d’autres otages.

Un jour, il se souvient comment son ravisseur, sans avertissement, a sorti une arme et lui a dit: « Maintenant, je vais te tuer ».

« Puis il m’a dit: ‘Tu es mort maintenant’ et il a éclaté de rire », poursuit M. Siegel.

A deux reprises, raconte-t-il, ses ravisseurs l’ont battu si fort qu’ils lui ont brisé les côtes. Il se souvient aussi des moqueries graveleuses d’un de ses geôliers à propos de ses organes génitaux ou à l’encontre de sa femme.

Il explique avoir été déplacé 33 fois à travers le territoire palestinien, caché dans des tunnels, des bâtiments détruits par les bombardements israéliens et des maisons de particuliers.

Mais quand il raconte les mauvais traitements infligés aux autres otages, sa voix se brise et les larmes coulent.

« J’ai vu une femme se faire torturer, littéralement », raconte-t-il, précisant qu’il s’agissait d’une « torture médiévale ».

« Elle était allongée sur le dos, les mains et les pieds liés et ils lui avaient mis du ruban adhésif ou un morceau de tissu autour de la bouche pour l’empêcher de crier et un homme debout derrière elle, une tige métallique pointue au bout, posée sur le front de la femme, lui appuyait dessus ».

L’otage Keith Siegel, récemment libéré, remercie le président américain Donald Trump pour son implication dans l’accord de libération des otages et de cessez-le-feu, et l’implore de veiller à ce que tous soient libérés, dans un message vidéo publié le 14 février 2025. (Capture d’écran)

Tunnels irrespirables

Si M. Siegel ne nomme pas la victime de ces tortures, l’otage libérée Amit Soussana a décrit dans des interviews aux médias avoir vécu exactement la même situation, alors que ses ravisseurs tentaient de lui faire avouer qu’elle était soldate.

Cette avocate de 41 ans a également été enlevée à son domicile du kibboutz Kfar Aza et libérée en novembre 2023.

« Je me sentais comme paralysé », a confié Keith Siegel.

Sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, 52 sont toujours retenues dans la bande de Gaza, dont au moins 30 sont mortes, selon les autorités israéliennes.

Autre souvenir douloureux qui hante encore M. Siegel, la détention prolongée dans des tunnels souterrains profonds, quasi irrespirables.

« C’est la situation la plus horrible, ou l’une des plus horribles que j’ai vécues », dit-il. « Nous étions littéralement à bout de souffle ».

Très engagé pour faire libérer les otages toujours retenus à Gaza après plus de 20 mois de guerre, M. Siegel brandit les portraits de ceux avec qui il a vécu en captivité, notamment du soldat Matan Angrest, du père de famille Omri Miran et des jumeaux Gali et Ziv Berman, originaires comme lui de Kfar Aza.

M. Siegel en appelle au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, au président américain Donald Trump et au monde « pour mettre fin à la souffrance, mettre fin à la guerre et ramener les otages à la maison ».

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