À Chypre, les Israéliens accusés d’avoir enlevé et collectivement violé une Britannique
L'enquête policière se concentre sur la vidéosurveillance ; 2 des 5 suspects sont accusés de viol, mais tous ont été arrêtés de crainte qu'ils ne quittent le pays
Une Britannique, qui affirme avoir été victime d’un viol en réunion par des Israéliens à Chypre, aurait déclaré à la police qu’elle avait été « violemment » enlevée à proximité de la piscine d’un hôtel lors d’une fête.
Il a été annoncé lundi que cinq hommes âgés de 19 et 20 ans, originaires de la ville de Majd al-Krum, dans le nord du pays, ont été arrêtés, soupçonnés d’avoir participé au viol collectif de la jeune femme.
Selon The Guardian, la jeune ressortissante britannique de 20 ans a déclaré avoir été emmenée de la piscine à une chambre de l’hôtel, où elle a été sexuellement agressée.
Des sources policières ont déclaré au journal que l’enquête se concentrerait sur les images des caméras de surveillance de l’hôtel situé dans la région d’Ayia Napa.
« Les images de vidéosurveillance devraient montrer si elle a été emmenée contre son gré et par la force dans la chambre », a déclaré un fonctionnaire sous couvert d’anonymat.
Selon le site d’information chypriote Philenews, la femme a déclaré avoir rencontré l’un des suspects à la fête qui se tenait à la piscine et qu’il avait commencé à flirter avec elle, avant qu’elle ne soit emmenée « de force » dans la chambre et violée.
La femme a subi un examen médical et ses amis feront des déclarations à la police, selon The Guardian.
Les suspects ont comparu lundi devant la Cour de district de Paralimni, sur la côte sud-est de l’île, où ils ont été placés en détention provisoire pendant huit jours pour suspicion de viol, a indiqué la police.
La police a déclaré que les suspects sont maintenus en détention pour faciliter l’enquête.
L’agence de presse chypriote, financée par l’État, a déclaré que les arrestations ont eu lieu après que la police a obtenu des témoignages à l’appui des allégations portées par la jeune femme.
Tous les suspects ont nié les accusations, et au moins deux d’entre eux ont déclaré n’avoir même jamais rencontré la victime présumée, a rapporté The Guardian.
Le site d’information Ynet a déclaré, dans un article non-sourcé, que seuls deux des hommes étaient soupçonnés de viol, mais que le groupe était détenu pendant que les enquêtes se poursuivaient, car on craignait que les suspects ne tentent de quitter Chypre.
Ce viol présumé fait écho à une affaire qui avait fait les gros titres en 2019. Une femme qui n’a pas été identifiée avait déclaré avoir été violée par 12 touristes israéliens, âgés de 15 à 22 ans, dans une chambre d’hôtel de la station balnéaire d’Ayia Napa. Elle avait 18 ans à ce moment-là.
Les adolescents et jeunes adultes israéliens avaient nié ces accusations et ils avaient finalement été libérés et autorisés à retourner dans le pays.
À leur arrivée, ils avaient été reçus en héros. Ils n’avaient pas nié avoir eu des relations sexuelles avec la jeune femme, mais ils avaient affirmé que ces rapports étaient consentis.
Plusieurs mois plus tard, la jeune femme avait été condamnée pour avoir menti sur l’incident – mais ses avocats étaient parvenus à renverser sa condamnation devant la Cour suprême chypriote, au mois de janvier 2022, affirmant que la reconnaissance de la culpabilité de leur cliente de la part d’une Cour de district avait été une parodie de justice. Elle avait alors écopé d’une peine de quatre mois avec sursis.
À la fin de la même année, la victime présumée avait annoncé qu’elle allait présenter son dossier devant la Cour européenne des droits de l’Homme, les autorités chypriotes ayant exclu toute nouvelle enquête dans le cadre de cette affaire.
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Chypre est une destination populaire pour les touristes israéliens. Les chiffres officiels pour le mois de juillet montrent qu’ils constituent le deuxième groupe de visiteurs, avec 10,2 %, soit plus de 46 400 arrivées, juste derrière le Royaume-Uni, qui représente 34,8 % des arrivées.
L’AFP a contribué à cet article.