A l’AIPAC, Netanyahu remercie Trump et promet d’arrêter l’Iran
Le Premier ministre affirme qu'Israël et d'autres pays soutiendront la décision des États-Unis de se retirer de l'accord nucléaire et boycotteront les pays qui isolent Israël
Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël

WASHINGTON – Prenant une pause dans les nombreux scandales qui l’entourent, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, dans un discours prononcé devant le lobby pro-israélien de l’AIPAC mardi, a promis de contrecarrer les ambitions nucléaires de l’Iran et a vanté les relations américano-israéliennes avec le président américain Donald Trump
S’exprimant lors de la conférence politique annuelle de l’AIPAC, Netanyahu a également remercié Trump d’avoir reconnu Jérusalem comme la capitale d’Israël et a déclaré qu’Israël boycotterait chaque pays qui tenterait de l’isoler.
« Si j’ai un message pour vous aujourd’hui, c’est celui-ci: nous devons arrêter l’Iran, nous arrêterons l’Iran », a déclaré le Premier ministre à près de 18 000 personnes rassemblées dans un centre de congrès de la capitale nationale.
Le discours du Premier ministre a été ponctué par plusieurs applaudissements – et une femme a même crié « Je t’aime » à un moment donné.
Netanyahu s’est engagé à soutenir l’ultimatum de Trump à savoir que le Congrès et les alliés européens modifieraient l’accord nucléaire de 2015 – mettant fin à une certaine temporisation, interdisant des essais de missiles balistiques et augmentant l’accès aux sites militaires iraniens – si ce n’est pas le cas il abrogerait l’accord historique.
« Le président a également précisé que si les failles fatales de l’accord nucléaire ne sont pas fixées, il renoncera à l’accord et rétablira les sanctions », a déclaré le Premier ministre. « Israël sera là à ses côtés, et permettez-moi de vous le dire, tout comme les autres pays de la région. »
Sans surprise, Netanyahu n’a pas abordé la menace grandissante à l’égard de son mandat, la police israélienne ayant récemment recommandé que le procureur général l’inculpe de fraude, de corruption et d’abus de confiance, alors qu’il fait également l’objet d’une enquête dans deux autres affaires et qu’un autre de ses anciens collaborateurs, Nir Hefetz, est devenu témoin d’Etat dans l’une des enquêtes lundi.
M. Trump a abondamment remercié Trump pour son annonce du 6 décembre, dans laquelle il reconnaissait officiellement Jérusalem comme capitale d’Israël, puis son programme d’ouverture de la nouvelle ambassade américaine en mai, coïncidant avec le 70e anniversaire de la fondation d’Israël.
« Comme je l’ai dit au président Trump hier », a-t-il annoncé, se référant à leur réunion bilatérale à la Maison Blanche, « c’est particulièrement agréable d’être dans la capitale américaine maintenant qu’il a reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël ».
« Merci, président Trump, pour cette décision historique », a-t-il poursuivi. « Merci d’avoir annoncé une autre décision – celle de déplacer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem le jour de l’indépendance. »
Parlant pendant plus de 30 minutes, Netanyahu a passé peu de temps sur la pression de l’administration Trump pour consolider un accord de paix entre Israël et les Palestiniens.
« Israël reste déterminé à parvenir à la paix avec tous nos voisins, y compris les Palestiniens », a-t-il déclaré. « Nous apprécions les efforts de la superbe équipe du président Trump », qui comprend le gendre et conseiller principal de Trump, Jared Kushner, son envoyé au Moyen-Orient, Jason Greenblatt, et l’ambassadeur américain en Israël David Friedman.
Le dirigeant israélien a profité de l’occasion pour plaider en faveur d’une législation qui sera présentée au Congrès et qui couperait l’aide à l’Autorité palestinienne si elle ne cessait pas de verser des prestations sociales aux familles des terroristes qui assassinent les Israéliens.
Si l’Amérique adoptait le Taylor Force Act, du nom d’un Américain qui avait été tué par un terroriste palestinien lors d’une visite à Tel Aviv, cela enverrait le message que « l’Amérique n’a aucune tolérance pour la terreur ».
« Pour obtenir la paix, le président Abbas doit embrasser la paix et cesser de soutenir la terreur », a déclaré M. Netanyahu à la foule.
« Levez la main si vous êtes d’accord avec moi pour dire que le président Abbas doit arrêter de payer les terroristes qui assassinent les Juifs ».
« J’ai un message pour le président Abbas : ‘Arrêtez de payer des terroristes’. Parce que quel message cela envoie aux enfants palestiniens ? Ils se disent : ‘Tuer des juifs et devenir riche.’ Je crois que le président Abbas devrait mieux utiliser cet argent », a-t-il poursuivi, énumérant les projets d’infrastructure potentiels et d’autres initiatives visant à améliorer la qualité de vie en Cisjordanie.
À un moment donné, Netanyahu a quitté le podium, a marché autour de la scène en parlant du succès économique et des innovations technologiques d’Israël, qui renforcent sa position autour du globe alors que de plus en plus de pays comptent sur les produits israéliens.
« Vous vous souvenez de tous ceux qui parlaient de l’isolement d’Israël ? » demanda-t-il.
« Bientôt les pays qui n’ont pas de relations avec Israël seront isolés ! Tous ces pays qui parlent de boycotter Israël – nous les boycotterons ! »