Israël en guerre - Jour 560

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À l’occasion du Dimanche des Rameaux, des bénévoles escortent une procession chrétienne pour signaler les incidents racistes

Des bénévoles du Religious Freedom Data Center ont accompagné des hommes d'églises arméniens et latins à l'église du Saint-Sépulcre pendant leur rituel annuel marquant le début de la semaine sainte

Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

  • Des chrétiens arméniens, accompagnés par des bénévoles israéliens, entrent dans l'église du Saint-Sépulcre à l'occasion du Dimanche des Rameaux, le 13 avril 2025. (Sue Surkes/Times of Israel)
    Des chrétiens arméniens, accompagnés par des bénévoles israéliens, entrent dans l'église du Saint-Sépulcre à l'occasion du Dimanche des Rameaux, le 13 avril 2025. (Sue Surkes/Times of Israel)
  • À l'intérieur de l'église du Saint-Sépulcre, dans la Vieille ville de Jérusalem à l'occasion du Dimanche des Rameaux, le 13 avril 2025. (Sue Surkes/Times of Israel)
    À l'intérieur de l'église du Saint-Sépulcre, dans la Vieille ville de Jérusalem à l'occasion du Dimanche des Rameaux, le 13 avril 2025. (Sue Surkes/Times of Israel)
  • Des chandelier en or dans la section grecque orthodoxe de l'église du Saint-Sépulcre, dans la Vieille ville de Jérusalem à l'occasion du Dimanche des Rameaux, le 13 avril 2025. (Sue Surkes/Times of Israel)
    Des chandelier en or dans la section grecque orthodoxe de l'église du Saint-Sépulcre, dans la Vieille ville de Jérusalem à l'occasion du Dimanche des Rameaux, le 13 avril 2025. (Sue Surkes/Times of Israel)
  • Yisca Harani se tient aux côtés d'un garde au Patriarcat latin de Jérusalem, dans la Vieille ville à l'occasion du Dimanche des Rameaux, le 13 avril 2025. ( Sue Surkes/Times of Israel)
    Yisca Harani se tient aux côtés d'un garde au Patriarcat latin de Jérusalem, dans la Vieille ville à l'occasion du Dimanche des Rameaux, le 13 avril 2025. ( Sue Surkes/Times of Israel)

Les rues pavées de la Vieille Ville de Jérusalem vibrent depuis des siècles au son des crosses brandies par les « gardes », ou kavasses, des patriarcats latin, grec et arménien, qui se rendent à l’église du Saint-Sépulcre et en reviennent.

Le 13 avril dernier, à l’occasion du Dimanche des Rameaux, qui marque le début de la semaine sainte précédant Pâques, la procession arménienne s’est déroulée cette année comme à son habitude. Les kavasses, coiffés de fez et portant des cimeterres de cérémonie — un retour à leur origine à l’époque ottomane — ont pris la tête du cortège, suivis par des hommes d’église en soutane noire à capuchon.

Mais cette année, la marche s’est enrichie de deux éléments modernes : un policier à l’avant et un autre à l’arrière, ainsi qu’un groupe de bénévoles israéliens portant des gilets jaunes et des gilets verts, munis de téléphones portables prêts à documenter tout incident fâcheux survenant en cours de route.

Il y en a eu un.

Immédiatement après avoir quitté le patriarcat, Yisca Harani, qui a créé le « Religious Freedom Data Center » il y a trois ans pour documenter, rapporter et soumettre des plaintes sur les attaques racistes contre les communautés chrétiennes, a repéré un jeune juif religieux qui crachait en direction d’un prêtre.

Elle s’est précipitée vers un groupe de quatre jeunes et a enregistré une conversation (en hébreu) au cours de laquelle elle a demandé pourquoi l’un d’entre eux crachait.

Deux jeunes ont été arrêtés pour interrogatoire dans une station de police de la Vieille ville de Jérusalem, après avoir été accusé d’avoir craché sur un prêtre arménien durant le Dimanche des Rameaux, le 13 avril 2025. (Autorisation : Yisca Harani)

« J’ai du flegme », a-t-il dit. Un autre a ajouté : « Parce qu’ils sont chrétiens ». Elle a expliqué que cracher était contraire à la loi, ce à quoi l’un d’eux a répondu : « Attendez qu’on vienne tous vous brûler ».

Harani a immédiatement appelé la police et, en quelques minutes, des agents ont arrêté les jeunes et les ont emmenés dans une station proche de la Tour de David.

Un porte-parole de la police a déclaré plus tard au Times of Israel que les deux jeunes avaient été interrogés et relâchés, mais que l’incident faisait l’objet d’une « enquête active ».

La procession arménienne s’est poursuivie sans autre incident dans l’intérieur caverneux de l’église, qui, selon les chrétiens, contient les sites de la crucifixion, de l’enterrement et de la résurrection de Jésus. Là, leurs voix se sont élevées dans une célébration cacophonique de récitations et de chants de multiples confessions.

À l’intérieur de l’église du Saint-Sépulcre, dans la Vieille ville de Jérusalem à l’occasion du Dimanche des Rameaux, le 13 avril 2025. (Sue Surkes/Times of Israel)

Dans un coin, des fidèles de la communauté syriaque s’inclinent tandis que leurs prêtres, vêtus de galons dorés chatoyants, récitent des prières.

Au même moment, des chrétiens orthodoxes, dont beaucoup semblent venir de l’ex-Union soviétique, s’alignent dans une grande salle couronnée de lustres ornés.

Des chandelier en or dans la section grecque orthodoxe de l’église du Saint-Sépulcre, dans la Vieille ville de Jérusalem à l’occasion du Dimanche des Rameaux, le 13 avril 2025. (Sue Surkes/Times of Israel)

Sous les arcs de pierre, les chants des clercs catholiques vêtus de rouge retentissent. Les croyants forment une file d’attente pour recevoir la Sainte Communion.

Certains visiteurs tenaient des branches d’olivier, d’autres de palmier. Beaucoup portaient des palmes tressées sur la tête, en souvenir des branches de palmier que les foules ont brandies lorsque Jésus est entré à Jérusalem.

Les bénévoles dévoués ont attendu pour escorter les catholiques jusqu’au patriarcat latin, cette fois sans incident.

Une bonne sœur reçoit l’hostie à l’église du Saint-Sépulcre, dans la Vieille ville de Jérusalem, à l’occasion du Dimanche des Rameaux, le 13 avril 2025. (Sue Surkes/Times of Israel)

Les chrétiens représentent moins de 2 % de la population

Selon le Bureau central des statistiques (CBS), quelque 180 300 chrétiens vivent en Israël, soit environ 1,8 % de la population israélienne. Près de 80 % d’entre eux sont arabes.

Harani, un expert du christianisme qui travaille beaucoup avec des guides touristiques, a créé le Religious Freedom Data Center, un organisme entièrement bénévole, il y a trois ans, à la suite d’une vague importante de tourisme chrétien en Israël et d’une augmentation concordante des comportements hostiles de la part de certains juifs religieux.

Deux chrétiennes éthiopiennes avec des palmes tressées sur la tête pour marquer le Dimanche des Rameaux, à l’église du Saint-Sépulcre dans la Vieille ville de Jérusalem, le 13 avril 2025. (Sue Surkes/Times of Israel)

Le centre dispose d’un groupe d’environ 70 bénévoles, dont certains ont accompagné les processions de dimanche.

Le centre fournit également une ligne téléphonique d’urgence par laquelle les chrétiens peuvent signaler des incidents, et il publie des rapports.

Au cours du premier trimestre de cette année, le centre a recensé 44 cas de harcèlement, dont 26 étaient liés à des crachats, six à des agressions verbales et cinq à des actes de vandalisme.

Plus d’un tiers (36 %) des cas survenus dans la Vieille Ville se sont produits dans le quartier arménien, qui constitue une voie de passage populaire et tranquille entre le quartier juif de la Vieille Ville, le mur Occidental et le mont Sion.

« Ces 44 incidents sont ceux que nous avons documentés », a expliqué Harani.

« Je dépose des plaintes. Dans 99 % des cas, elles sont classées. »

Yisca Harani se tient aux côtés d’un garde au Patriarcat latin de Jérusalem, dans la Vieille ville à l’occasion du Dimanche des Rameaux, le 13 avril 2025. (Sue Surkes/Times of Israel)

Harani travaille avec le Jewish People’s Policy Institute et Window on Zion, une initiative du Centre interculturel de Jérusalem qui fournit également des volontaires pour les processions du Patriarcat arménien.

L’année dernière, elle a commencé à travailler en partenariat avec le Rossing Center for Education and Dialogue sur la collecte de données, fournissant de nombreuses informations pour son récent rapport sur les communautés chrétiennes.

Depuis cette année, elle fait appel au service juridique du Reform Center for Religion and State (IRAC) pour l’aider à assurer le suivi des dossiers.

« Si nous ne restons pas actifs, personne n’est au courant [de ces incidents]. Les chrétiens ne les signalent pas, ils sont tellement épuisés », a déclaré Harani, ajoutant que pour repérer les abus, il fallait souvent « l’œil d’un chasseur expérimenté ».

La police arrête un mineur soupçonné d’avoir craché en direction d’une église dans la Vieille ville de Jérusalem, le 27 février 2025. (Police israélienne)

« Nous sommes leur seul espoir d’ordre. Ce dégénéré pourrait passer quatre heures au poste de police de la Vieille Ville, et un autre, recevoir l’ordre de ne pas s’approcher de la Vieille Ville pendant 15 jours. Avec un peu de chance, maintenant que nous avons un avocat, ils seront également inculpés », a-t-elle déclaré.

Comme l’a expliqué Lazar Berman, journaliste au Times of Israel, dans un récent podcast, ceux qui veulent justifier l’insulte des chrétiens — souvent des jeunes en marge de la société religieuse — citent des sources juives qui encouragent les crachats contre les adorateurs d’idoles, qu’ils étendent aux chrétiens. Mais, ajoute Berman, au lieu de justifier ce type de comportement, il existe de nombreuses preuves textuelles montrant qu’il s’agit d’une violation de toute une série de lois religieuses juives.

La police israélienne a déclaré avoir détenu ou arrêté « de nombreux suspects » à Jérusalem au cours de l’année écoulée pour des délits commis à l’encontre de chrétiens et considère « toute forme de violence, de crimes de haine, de vandalisme ou d’actes d’intimidation avec le plus grand sérieux ».

Elle a par ailleurs déclaré qu’elle « condamne sans équivoque le comportement honteux de tout individu […] qui nuit ou tente de nuire aux chrétiens ou à toute autre personne. La sécurité des communautés chrétiennes de Jérusalem est un engagement que nous respectons avec la plus grande priorité ».

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