À Londres et Berlin, des dizaines de milliers de manifestants en soutien à Gaza
"L'Iran n'a pas la bombe (nucléaire), Israël le sait", affirme une étudiante iranienne de 31 ans, qui vit à Londres depuis sept ans

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à Londres et Berlin en soutien aux Palestiniens à Gaza, appelant le gouvernement britannique à « arrêter d’armer Israël » et exprimant leur crainte d’une escalade au Moyen-Orient en raison de la guerre entre l’Iran et Israël.
« Ne touchez pas à Gaza ! », « Ne touchez pas à l’Iran ! », indiquent des pancartes brandies par les manifestants, dans la capitale britannique. Beaucoup scandent « Libérez la Palestine ! »
Le groupe anti-Israël Palestine Solidarity Campaign, organisateur de la manifestation, exhorte le gouvernement à « cesser d’armer le génocide ».
Nicky Marcus, une éditrice de 60 ans, a déjà participé à plusieurs manifestations de soutien à Gaza pour « montrer aux Palestiniens qu’ils ne sont pas seuls ».
Elle s’inquiète que « l’attention de tout le monde » se concentre désormais sur la guerre entre l’Iran et Israël, au détriment des habitants de Gaza, en proie à plus de vingt mois de guerre.
À Berlin, où plus de 10 000 protestataires ont fait le déplacement selon la police, Gundula, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille, craint elle aussi « une manœuvre de diversion » du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
« C’est vraiment le moment où nous devons tous parler haut et fort. On ne peut pas rester assis sur son canapé et se taire », dit-elle au milieu d’une foule scandant « L’Allemagne finance, Israël bombarde ! »
Marwan Radwan, jeune homme portant un keffieh palestinien sur la tête, dit être venu pour s’opposer au « génocide en cours » et au « sale boulot » du gouvernement allemand.
« Eviter une autre guerre »
La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle. Le Hamas a été équipé et financé par l’Iran.
Plus de 55 700 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ne font pas de distinction entre civils et terroristes.
Harry Baker, un Londonien de 34 ans, déplore que « la situation s’aggrave encore à Gaza, sous les yeux du monde entier ».
« Il est important d’éviter une autre guerre au Moyen-Orient », dit-il, à propos de la guerre Iran-Israël, qui en est samedi à son 9ème jour. « Je n’aime pas le régime iranien, mais la situation est maintenant très dangereuse ».
Affirmant que l’Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque aérienne massive sans précédent contre son ennemi juré.
Téhéran, qui riposte avec des tirs de missiles et de drones vers Israël, dément vouloir fabriquer l’arme atomique.
« L’Iran n’a pas la bombe (nucléaire), Israël le sait », affirme une étudiante iranienne de 31 ans, qui vit à Londres depuis sept ans. « Je sais que le régime iranien n’est pas bien mais cela reste mon pays et j’ai peur pour ma famille sur place », confie cette manifestante, en préférant ne pas donner son nom.
Par ailleurs, selon des médias britanniques, le gouvernement britannique va interdire le groupe propalestinien Palestine Action dont des militants se sont introduits vendredi sur une base de la Royal Air Force en Angleterre et ont aspergé deux avions militaires de peinture rouge.
Le groupe serait classé « organisation terroriste » et il serait ainsi illégal d’en devenir membre.
« Le gouvernement essaie désormais de proscrire des militants pacifistes qui tentent d’agir contre le génocide […] C’est absolument horrible », a estimé Hannah Woodhouse, une manifestante de 61 ans.
Contacté par l’AFP, le ministère de l’Intérieur n’a ni infirmé ni confirmé cette information.