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A Maale Adumim, des extrémistes veulent réduire la présence des Palestiniens – média

Un groupe WhatsApp, géré par les candidats d'Otzma Yehudit aux élections municipales, exhorte - entre autres - à boycotter les commerces accueillant une clientèle arabe

Des membres d'une patrouille à Maale Adumim, qui ciblent les Arabes errant dans l'implantation pour les interroger, ainsi que les adolescents juifs qui les fréquentent. (Crédit : Capture d'écran de Kan ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)
Des membres d'une patrouille à Maale Adumim, qui ciblent les Arabes errant dans l'implantation pour les interroger, ainsi que les adolescents juifs qui les fréquentent. (Crédit : Capture d'écran de Kan ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)

Certains habitants de l’implantation de Maale Adumim, en Cisjordanie, se sont réunis sur un groupe WhatsApp pour organiser diverses activités visant à réduire la présence des Palestiniens dans la ville, notamment en boycottant et en harcelant les commerces qui leur sont destinés et en organisant des patrouilles pour harceler les Arabes qui se promènent autour de l’implantation, selon un reportage diffusé lundi.

La chaîne publique israélienne Kan a cité le groupe de veille des réseaux sociaux Fake Reporter comme étant le premier à avoir remarqué le groupe Restoring Security (« Nous restaurons la sécurité »), qui est dirigé par des candidats aux prochaines élections municipales – Shiran Mirzaï et Moti Peretz – qui représentent Otzma Yehudit, le parti d’extrême-droite du ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir.

L’un des messages du groupe présenté dans le reportage décrivait une salle de sport qui était en train de « s’islamiser » en accueillant des clients arabes. La salle a ensuite cédé à la pression et annoncé qu’elle n’autoriserait que les résidents de la ville à s’y inscrire, après que le groupe a réussi à ”convaincre” les clients de se rendre dans une autre salle de sport.

« Nous encourageons l’emploi des Hébreux [Juifs israéliens] dans la ville, au bénéfice de nos résidents avant tout », a déclaré Mirzaï, candidate au conseil municipal de Maale Adumim pour Otzma Yehudit, déplorant que certaines entreprises de la ville préfèrent employer des personnes issues des communautés palestiniennes voisines parce que c’est financièrement avantageux.

« Tout d’abord, il y a beaucoup à expliquer : qu’apportent-ils à notre ville ? a-t-elle demandé. « Je sais quoi répondre, mais je sais comment ils vont en faire un gros titre.”

Mirzaï a fait remarquer qu’un terroriste qui a tiré sur six Israéliens et les a blessés dans l’implantation en août était originaire du village voisin d’al-Azariya.

Un autre utilisateur du groupe s’est plaint que la page Facebook d’un centre commercial local qui emploie de nombreux Arabes devrait être supprimée parce qu’elle contenait une traduction en arabe de la page. Les utilisateurs ont averti que si cela n’était pas modifié, il y aurait un boycott de leurs produits, certains ayant qualifié les Arabes de « rats ».

Lorsque le journaliste a suggéré que cette rhétorique reflétait celle des nazis à l’encontre du peuple juif dans la période précédant la Shoah, Mirzaï et Peretz ont déclaré qu’il n’y avait « aucun rapport ».

« Il n’y a pas de racisme chez nous. Nous nous préoccupons uniquement de notre ville », a déclaré Mirzaï.

Un autre utilisateur du groupe a menacé de publier les noms des moniteurs d’auto-école qui ont amené des élèves d’al-Azariya et de Jérusalem-Est dans la communauté.

« Ceux qui se soucient plus de l’argent que de notre ville seront blessés là où ça fait le plus mal. Les moniteurs qui s’engagent à ne pas les prendre comme élèves dans notre ville sont invités à m’envoyer un message et recevront une publicité gratuite sur notre groupe WhatsApp et sur Facebook », a déclaré l’utilisateur.

Dans un message contenant une vidéo d’une salle de sport et s’adressant directement à Mirzaï, un utilisateur a affirmé qu’il n’y avait pas d’Arabes dans l’établissement. La vidéo a, par la suite, été supprimée.

« Nous ne voulons pas entendre parler de cette chose appelée ‘Arabe’ ici », a déclaré la personne qui filmait.

« Suite à quelque chose qui a été dit dans la vidéo et afin d’éviter que nous ne soyons pris en flagrant délit, une nouvelle vidéo sera publiée », peut-on lire dans un message, suite à la suppression de la vidéo. La nouvelle vidéo souligne que la salle de sport accueille des clients des environs.

La police inspectant le site d’une fusillade terroriste dans l’implantation israélienne de Maale Adumim, en Cisjordanie, le 1er août 2023. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Plus tard, Kan a demandé à une femme portant un nom à consonance arabe de contacter l’établissement. L’employé lui a répondu qu’elle ne pouvait pas s’inscrire apparemment parce que l’établissement était complet.

Lorsqu’une femme portant un nom à consonance juive a appelé quelques minutes plus tard, elle a pu s’inscrire.

« Vous avez de la place, n’est-ce pas ? », a demandé la fausse cliente.

”C’est limite, mais comme vous avez dit que vous apparteniez au groupe Restoring Security – ce qui est important pour nous, en tant qu’habitants de Maale Adumim – nous serions heureux [de vous accepter] », a déclaré l’employé de la salle de sport.

Le propriétaire et les administrateurs du groupe WhatsApp ont nié le fait suggérant que la salle exclue les Arabes.

« Ce que nous avons découvert à Maale Adumim est l’une des organisations les plus flagrantes et les plus abusives que nous ayons vues depuis longtemps », a déclaré Achiya Schatz, PDG de Fake Reporter, à Kan, ajoutant que le groupe comptait des centaines de membres qui organisaient des actes dits de ”vengeance” contre des commerces et certaines habitants de la ville parce qu’ils s’adressent à une clientèle arabe.

Schatz a déclaré que des groupes similaires étaient actifs dans d’autres villes, comme Ramle et Lod, des villes mixtes qui ont connu une grave vague de violence inter-communautaire en mai 2021.

Selon Kan, le groupe de Maale Adumim a également organisé des patrouilles de sécurité pour interroger les Arabes errant dans la ville sur ” le pourquoi” de leur présence. Les patrouilles localisent également les adolescents juifs qui fréquentent des Arabes afin de les informer des dangers potentiels de leurs relations et de les convaincre de ne plus les côtoyer.

Mirzaï a déclaré qu’elle avait consulté Bentzi Gopstein – chef du groupe raciste et anti-LGBTQ Lehava, qui a été lié à des violences anti-arabes au fil des ans – lors de l’organisation des patrouilles.

Elle a affirmé que certains Arabes des communautés voisines venaient à Maale Adumim pour avoir des relations sexuelles parce qu’il leur est expressément interdit de pratiquer de tels actes en dehors du mariage dans leurs communautés.

Sur l’un des groupes, une photo a été téléchargée, censée montrer un tel acte dans une voiture. L’éditeur a déclaré avoir approché le couple et lui avoir dit qu’un tel comportement était interdit.

« Il y a quelques jours, un trafiquant de drogue arabe a été arrêté à l’entrée de la ville. Ils apportent de la drogue ici aussi. Il y a beaucoup de harcèlement dans les rues à l’encontre des adolescentes », a déclaré Mirzaï.

« Lorsque je pourrai aller à al-Azariya ou à Issawiya ou dans l’un de leurs villages et me sentir à l’aise, ils pourront venir ici et se sentir chez eux », a-t-elle ajouté.

DCity Piazza, à Maale Adumim, en janvier 2023. (Crédit : Danielle Nagler)

Les Israéliens qui traversent accidentellement des villes ou des camps de réfugiés palestiniens font souvent l’objets de violences collectives. Certains Israéliens se rendent intentionnellement dans ces communautés pour acheter des biens et des services moins chers. Ces visites ont parfois donné lieu à des attaques terroristes.

Mirzaï affirme qu’à Herzliya, une ville côtière au nord de Tel Aviv connue pour ses banlieues aisées, les gens n’acceptent pas que des Arabes se baladent.

« Nous ne pouvons pas nous passer d’eux. Sans eux, la zone industrielle s’éteindrait », a déclaré Peretz, un autre candidat d’Otzma Yehudit, ajoutant toutefois que les employés palestiniens devaient partir après avoir terminé leur travail.

En réponse au reportage, Mirzaï a déclaré que Kan avait tenté de la faire passer pour une raciste, alors que son collègue et elle-même ne faisaient que réclamer l’égalité.

« Les patrouilles n’opèrent que dans le respect de la loi », a-t-elle affirmé, ajoutant que le groupe avait pour but de protéger la ville.

« Nous ne pouvons pas surveiller toutes les remarques faites dans le groupe. Lorsque nous voyons des commentaires illicites, nous les supprimons et les bloquons », a-t-elle déclaré.

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