A mesure que s’intensifie la guerre contre l’Iran, la Knesset réduit ses activités
Plus de discussions « non essentielles » en commission ; le plénum est réservé aux lois urgentes ou relatives à la guerre

Après consultation des autorités de la sécurité et de la coordinatrice de l’opposition, Meirav Ben Ari, le président de la Knesset, Amir Ohana, a annoncé dimanche que la Knesset se réunirait lundi midi, mais que son ordre du jour se limiterait aux projets de loi urgents ou importants pour la guerre contre l’Iran. Ces projets de loi seront des textes « de consensus uniquement ».
Le parti centriste HaMahane HaMamlakhti a annoncé samedi soir le retrait de l’ordre du jour de la Knesset, pour ce lundi, de la motion de censure habituelle contre le gouvernement, en expliquant qu’Israël était entré dans une période « critique » et qu’il était « approprié d’agir de manière responsable ».
Selon un porte-parole de la Knesset, le Parlement ne tiendra pas de session plénière mardi, tandis que mercredi, les questions et motions parlementaires « urgentes » seront examinées – mais pas les projets de loi d’initiative parlementaire en première lecture.
Parmi les projets de loi mis de côté, on peut citer ceux destinés à vider de leur substance les pouvoirs du procureur général et à priver le président de la Cour suprême du pouvoir de nommer des juges dans des affaires spécifiques.
Ces deux projets de loi sont reportés depuis des semaines en raison d’un boycott législatif partiel organisé par les factions ultra-orthodoxes de la coalition : lorsqu’ils ont finalement été mis à l’ordre du jour de la Knesset la semaine passée, ils n’ont pas été mis au vote.
Il semble que le même sort soit réservé au projet de loi sur la conscription des ultra-orthodoxes – présenté par les partis haredim comme « la loi préservant le statut des étudiants de yeshiva » – qui a fait l’objet d’un compromis, la semaine dernière, entre le Shas, Degel Hatorah et le président de la commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset, Yuli Edelstein.
« Je ne crois pas que cela intéresse les gens en temps de guerre », a déclaré dimanche au Times of Israël un député du Likud au fait de la question.

Selon la chaîne N12, Edelstein et le président du Shas, Aryeh Deri, avaient été informés de la frappe iranienne de vendredi matin, ce qui a facilité leur compromis de toute dernière minute et épargné à la Knesset un vote préliminaire sur un projet de loi visant à la dissoudre. Le porte-parole d’Edelstein a confirmé cette information.
En plus de la limitation des sessions plénières, aucune discussion « non essentielle » ne devra avoir lieu en commission, a indiqué le porte-parole de la Knesset, Shmulik Dahan, par voie de communiqué, en ajoutant que la situation serait suivie heure par heure pour apporter le cas échéant des changements à l’ordre du jour parlementaire.
La députée du parti Les Démocrates, Naama Lazimi, s’est rapprochée d’Ohana pour protester contre cette décision, arguant du fait que la commission des finances de la Knesset devait se réunir pour « s’occuper, entre autres, des impôts fonciers, des subventions pour les entreprises, des dépenses de guerre, etc. »
« Nous avons reçu un avis indiquant que les discussions de la semaine suivante en comité des finances ont été annulées », a-t-elle écrit dans une lettre signée par d’autres membres du comité, eux aussi dans l’opposition. « Nous n’avons jamais eu une coalition aussi déconnectée du peuple. »
Lundi, la commission des Affaires étrangères et de la Défense votera pour autoriser l’état d’urgence national déclaré par le ministre de la Défense, Israel Katz, et prolongé jusqu’à la fin du mois en Conseil des ministres, hier dimanche.

Lors d’une réunion de la sous-commission du renseignement, des services secrets, des otages et des personnes disparues dimanche, les députés ont eu « une discussion approfondie sur la guerre contre l’Iran et le projets d’action ».
La Knesset a pris des mesures pour limiter le nombre de personnes présentes sur site, en mettant par exemple ses employés non essentiels en télétravail, en annulant les visites et en demandant aux députés de ne pas faire venir tous leurs collaborateurs. Par ailleurs, le nombre de journalistes autorisés à la Knesset est limité à deux par organe de presse.