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À New York, un Saoudien et un Israélien débattent de l’approche iranienne de Trump

Efraim Halevy estime que les Etats-Unis devraient “se concentrer sur l’accord nucléaire et rien d’autre” ; Turki ben Fayçal demande une approche plus radicale en Syrie

Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël

Efraim Halevy, à gauche, ancien chef du Mossad, le prince Turki ben Fayçal al-Saoud, ancien chef des renseignements saoudiens, au centre, et Michèle Flournoy, ancienne sous-secrétaire américaine en charge de la politique de défense, à droite, pendant une table ronde organisée par l'Israel Policy Forum, à la synagogue Emanu-El de New York, le 22 octobre 2017. (Crédit : capture d'écran)
Efraim Halevy, à gauche, ancien chef du Mossad, le prince Turki ben Fayçal al-Saoud, ancien chef des renseignements saoudiens, au centre, et Michèle Flournoy, ancienne sous-secrétaire américaine en charge de la politique de défense, à droite, pendant une table ronde organisée par l'Israel Policy Forum, à la synagogue Emanu-El de New York, le 22 octobre 2017. (Crédit : capture d'écran)

WASHINGTON – Même si l’accord iranien a rapproché Israël et les états arabes Sunnites d’une manière qui était encore inimaginable il y a seulement quelques années, les différences entre d’anciens maîtres espions israélien et saoudien étaient visibles sur la scène qu’ils partageaient dans une synagogue de New York.

Pendant l’évènement sans précédent organisé dimanche, le prince Turki ben Fayçal al Saoud, ancien responsable des renseignements saoudiens et ancien ambassadeur aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, et Efraim Halevy, ancien directeur du Mossad, ont débattu de la nouvelle stratégie du président américain Donald Trump pour amender l’accord nucléaire, et des provocations non nucléaires de Téhéran.

« Si vous voulez faire pression sur l’Iran, vous devez faire ce qu’il faut pour cela, et la décertification est un moyen de faire pression pour qu’ils ne se contentent pas de respecter le texte de l’accord, mais aussi son esprit », a dit Fayçal.

« Les signataires de l’accord, quand ils l’ont signé, ont décrit l’image pieuse d’un [Iran] qui allait devenir un endroit très amical, ouvert et accueillant, où commercer, mais ce n’est pas arrivé. »

Le prince Tourki ben Fayçal Al Saoud à la Conférence de sécurité de Munich de février 2014. (Crédit : Mueller - MSC/CC BY 3.0/WikiCommons)
Le prince Tourki ben Fayçal Al Saoud à la Conférence de sécurité de Munich de février 2014. (Crédit : Mueller – MSC/CC BY 3.0/WikiCommons)

Fayçal s’exprimait à l’occasion d’une table ronde avec Halevy et Michèle Flournoy, ancienne sous-secrétaire américaine en charge de la politique de défense. Organisée par Israël Policy Forum, une organisation libérale, le débat était modéré par le directeur exécutif de l’association, David Halperin.

Fayçal, qui a déjà partagé des scènes avec des responsables israéliens, a dit au public que c’était la première fois qu’il était dans une synagogue. Il a ajouté qu’il espérait que « ce n’est pas la dernière fois. »

Même si l’ancien responsable saoudien a indiqué qu’il pensait qu’il existait un « manque de clarté » de la politique actuelle de l’administration Trump, il a salué sa volonté de s’engager plus directement dans la région, et de confronter les actes iraniens en dehors de la sphère nucléaire.

De son côté, Halevy a mis en garde contre cette approche, et déclaré qu’Israël ne voulait pas que les Etats-Unis suivent cette route.

Il a souligné que l’accord devait rester en place, ne serait-ce que parce qu’il empêche l’Iran de développer un arsenal nucléaire pendant les 13 prochaines années. Pendant ces années intermédiaires, il y aura des opportunités de traiter d’autres sujets.

Efraim Halevy, ancien directeur du Mossad. (Crédit : Eli Itkin/CC BY-SA/Wikimedia Commons)
Efraim Halevy, ancien directeur du Mossad. (Crédit : Eli Itkin/CC BY-SA/Wikimedia Commons)

Les Etats-Unis devraient « se concentrer sur la question nucléaire et rien d’autre, a-t-il dit. L’accord iranien n’est pas un accord idéal. Mais c’est parce qu’Israël ne voulait pas que les négociations incluent tous les sujets à l’ordre du jour. »

Halevy a ensuite souligné qu’Israël pouvait gérer la menace de l’Iran, un pays qui a répété ouvertement qu’il voulait détruire l’Etat juif.

« Israël est indestructible. Nous sommes capables, si nécessaire, de nous protéger et d’en sortir intact, a-t-il dit. Je fais immensément confiance à notre establishment militaire, à notre establishment de défense, et à notre establishment des renseignements. »

Fayçal a également appelé l’administration Trump à adopter une approche plus radicale envers le dictateur syrien Bashar el-Assad, et à persuader la Russie d’abandonner son soutien au régime, responsable de la mort de plus d’un demi-million de Syriens dans la guerre civile syrienne.

« Assad est le plus grand terroriste. Il a tué plus de personnes que le Hamas, l’Etat islamique ou [le Front] al-Nosra, a-t-il dit. Par conséquent, il faut convaincre la Russie, pas nécessairement d’abandonner, mais de garder ses distances vis-à-vis de M. Assad. Et si cela se produit, nous pourrons voir des choses changer en Syrie. »

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