Un prince saoudien et un ex-chef du Mossad discuteront de la solution à 2 états dans une synagogue à New York
Une organisation juive organise 5 évènements aux Etats-Unis pour “se saisir” du processus de paix et de la tiédeur de Trump pour un état palestinien
Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël
WASHINGTON – Si tout le reste échoue, ils pourront toujours prier pour la paix. Un prince saoudien et un ancien espion israélien vont discuter de la solution à deux états dans une synagogue de New York ce mois-ci, à l’invitation d’une organisation pacifique pro-israélienne.
La rencontre sera l’un des cinq rassemblements organisés ce mois-ci dans quatre grandes villes américaines. Chacune tentera de trouver des accords sécuritaires viables pour une solution à deux états au conflit israélo-palestinien.
L’organisation libérale Israël Policy Forum (IPF), qui défend une solution à deux états pour deux peuples, organisera deux conférences à New York (le 22 octobre) et à Los Angeles (le 29 octobre), un panel de discussion à Washington, D.C. (le 24 octobre), et deux panels de discussions à Chicago (les 25 et 26 octobre). Les sommets tenteront d’éduquer les communautés juives sur les questions qui sont au cœur de la résolution du conflit.
Toutes ces conférences accorderont une « importance particulière » à une solution à deux états qui garantit la sécurité d’Israël, a dit au Times of Israël lundi le directeur exécutif d’IPF, David Halperin. Elles rassembleront également des responsables israéliens, palestiniens et arabes.
L’évènement de New York, qui aura lieu au centre Streicker du temple Emanu-El, comprendra un panel de discussion avec Efraim Halevy, ancien directeur du Mossad, le prince Tourki ben Fayçal Al Saoud, ancien responsable des renseignements saoudiens et ambassadeur aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, et Michèle Flournoy, ancienne sous-secrétaire américaine à la Défense.
Le prince a déjà participé à une conférence avec un responsable israélien. L’année dernière, il avait discuté avec le général de division (à la retraite) de l’armée israélienne Yaakov Amidror à propos d’un évènement organisé par l’Institut de Washington pour la politique proche-orientale. Sa conversation de cette année avec Halevy fournira cependant une « chance de discuter des intérêts de plus en plus partagés par Israël et le monde arabe », a dit Halperin.
D’autres orateurs participeront au panel de discussion, notamment le général retraité du Corps des Marines américains John Allen, Nimrod Novice, ancien conseiller en politique étrangère de Shimon Peres, et Rolly Gueron, ancien responsable du Mossad.
Halperin voit ces évènements comme l’apogée d’un partenariat de deux ans entre l’IPF et l’association Commandants pour la sécurité d’Israël, une organisation d’anciens responsables israéliens de la sécurité, et avec Center for New American Security, un think-tank progressif de Washington. Ensemble, ils ont mis l’accent sur les préoccupations sécuritaires entourant le retrait israélien des territoires nécessaires à la création d’un état palestinien.
Beaucoup de leurs propositions s’appuient sur un plan global que le général Allen a développé à la demande de Barack Obama, alors président américain, pendant son initiative de paix, ainsi que sur des idées des anciens responsables israéliens.
Les panels de discussion prévus ce mois-ci comprendront des discussions non seulement sur le conflit israélo-palestinien, mais aussi sur l’accord iranien, les relations croissantes entre Israël et le monde arabe, le conflit syrien et la menace du groupe terroriste Etat islamique.
Au-delà de la mise en place d’accords sécuritaires qui pourraient permettre la mise en place d’une solution durable à deux états, les discussions porteront sur les mesures qui peuvent être prises à court terme pour préserver la possibilité d’une solution à deux états sur le long-terme.
Ce qui sera évidemment discuté, a indiqué Halperin, sera la tentative du président américain Donald Trump de négocier un accord de paix israélo-palestinien, et sa volonté de ne pas soutenir l’objectif d’une solution à deux états, contrairement à ses trois prédécesseurs.
En août, Heather Nauert, porte-parole du département d’Etat, a déclaré qu’adopter cette position rendrait les Etats-Unis « partiaux », un message cohérent avec celui transmis par Trump lui-même en février, quand il avait dit, aux côtés du Premier ministre Benjamin Netanyahu, « je regarde [les solutions à] deux états et un état, et j’aime celle que les deux parties aiment. »
Un changement si spectaculaire de l’approche américaine du conflit israélo-palestinien ne peut être ignoré, a dit Halperin.
« Il y aura certainement une discussion sur la voie que peuvent suivre les Etats-Unis, et la manière dont le silence américain sur la question à deux états impactera notre mission cruciale de progresser, a-t-il dit. C’est une question qui sera discutée et que nous devons saisir. »