Israël en guerre - Jour 434

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À Tel Aviv, les manifestants demandent pourquoi il y a des otages après 400 jours ?

Lors du 1e rassemblement du week-end depuis l'éviction de Gallant, l'ambassadeur d'Allemagne a déploré que la libération des otages ne soit pas l'objectif principal de certains élus

Des Israéliens demandant au gouvernement de faire plus pour permettre le retour des otages détenus par le Hamas à Gaza depuis son invasion et son massacre du 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël, lors d'un rassemblement à Tel Aviv le 9 novembre 2024, marquant les 400 jours depuis le pogrom du Hamas et l'enlèvement des otages. Sur la pancarte de droite, on peut lire « 400 jours de trop ». (Crédit : Jack Guez/AFP)
Des Israéliens demandant au gouvernement de faire plus pour permettre le retour des otages détenus par le Hamas à Gaza depuis son invasion et son massacre du 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël, lors d'un rassemblement à Tel Aviv le 9 novembre 2024, marquant les 400 jours depuis le pogrom du Hamas et l'enlèvement des otages. Sur la pancarte de droite, on peut lire « 400 jours de trop ». (Crédit : Jack Guez/AFP)

Des centaines de personnes se sont rassemblées samedi soir devant les quartiers généraux de l’armée de la Kirya, à Tel Aviv, pour la manifestation hebdomadaire réclamant un accord de « trêve contre libération d’otages ». De nombreuses familles de captifs ont pris la tête du cortège pour marquer les 400 jours écoulés depuis l’enlèvement par le groupe terroriste palestinien du Hamas de leurs proches.

La foule semblait légèrement plus nombreuse que ces dernières semaines. Le rassemblement de ce week-end sur la route Begin était le premier depuis celui qui s’est déroulé spontanément mardi, après le limogeage du ministre de la Défense, Yoav Gallant, partisan d’un accord de « trêve contre otages ».

Alors qu’au début de la guerre, les manifestations hebdomadaires attiraient des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes, les restrictions imposées par le Commandement du Front intérieur en septembre limitent ces rassemblements à 2 000 personnes.

Une immense pancarte portant la mention « Pourquoi sont-ils encore à Gaza ? 400 jours » a été suspendue à la passerelle pour piétons jusqu’au niveau de la rue, tandis que de grandes lettres blanches en carton ont été placardées dans la rue « 400 jours – la honte de Netanyahu ».

Des manifestants appelant à la libération des otages israéliens détenus dans la bande de Gaza par le Hamas, devant les quartiers généraux de l’armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 9 novembre 2024. (Crédit : Tal Gal/Flash90)

Bien que la politique ouvertement partisane soit habituellement absente de la manifestation de la rue Begin, l’aile jeunesse du parti d’opposition Yesh Atid a installé un stand d’information en parallèle de la manifestation.

À un pâté de maisons de là, quelque 500 personnes se sont rassemblées sur la Place des Otages pour le principal rassemblement hebdomadaire organisé par le Forum des familles des otages et disparus.

Accompagnée d’un groupe de mères vêtues de blanc, Niva Wenkert, la mère de l’otage Omer Wenkert, a donné le coup d’envoi du rassemblement en appelant à rejoindre « Shift 101 », un groupe de protestation silencieuse.

Après Wenkert, l’acteur Lior Ashkenazi, maître de cérémonie habituel des rassemblements du forum, a dénoncé la politique intérieure du gouvernement alors que les captifs languissent à Gaza. Il a fait remarquer que le rassemblement de samedi coïncidait avec le 86e anniversaire de la Nuit de Cristal, établissant un lien direct entre le pogrom nazi et les actions du groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023.

Des manifestants réclamant la libération des otages israéliens détenus dans la bande de Gaza, à Tel Aviv, le 9 novembre 2024. (Crédit : Itaï Ron/Flash90)

Steffen Seibert, ambassadeur d’Allemagne en Israël, a également pris la parole lors du rassemblement, déclarant en hébreu que pour certains hommes politiques israéliens, « le sort des otages n’est que l’un des objectifs [de la guerre], et certainement pas le principal » – une attaque pas si subtile contre les membres du gouvernement ultra-nationalistes de Netanyahu.

Seibert a ajouté qu’il s’exprimait « en tant que représentant de l’Allemagne et par responsabilité » à l’égard des otages de nationalité allemande.

« Je dois admettre que jusqu’à présent, nous n’avons pas réussi à ramener tout le monde à la maison. Aucun des pourparlers menés avec ceux qui ont une influence sur le Hamas n’a abouti. »

Seibert a cité les otages qui ont la nationalité allemande ou qui ont des liens de parenté avec des citoyens allemands : « Ce sont des Allemands, ou des membres de la famille d’Allemands, et nous voulons qu’ils reviennent. »

Steffen Seibert, ambassadeur d’Allemagne en Israël, prenant la parole lors d’une manifestation pour demander la libération des otages détenus par le Hamas et marquer les 400 jours écoulés depuis le pogrom du Hamas du 7 octobre 2023 et l’enlèvement des otages, sur la Place des Otages, à Tel Aviv, le 9 novembre 2024. (Crédit : Paulina Patimer/Forum des familles des otages et disparus)

Le rassemblement de samedi a réuni un large éventail d’orateurs représentant les différentes factions favorables à un accord pour permettre de faire libérer les otages.

Après Seibert, ce fut au tour de Dolan Abu Salah, maire de Majdal Shams, sur le plateau du Golan, où douze enfants ont été tués lors d’une attaque à la roquette du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah en juillet, du rabbin Avidan Friedman, un résident de l’implantation Efrat qui a mené une grève de la faim devant la Knesset pour exiger un accord, et le journaliste Shaï Golden, dont le départ de la Quatorzième chaîne – ouvertement pro-Netanyahu – a suscité les critiques des proches du Premier ministre.

« Je me considère comme un homme de droite, mais je ne viens pas ici en tant qu’homme de droite – je viens en tant qu’Israélien », a déclaré Golden, affirmant que l’armée israélienne continuera à combattre « les nazis du Hamas » pour les générations à venir, mais que le gouvernement doit signer immédiatement un accord pour les otages, même si cela implique de mettre fin à la guerre.

« Que s’est-il passé avec votre conscience juive, Monsieur le Premier ministre ? », a-t-il demandé.

Manifestants appelant à la libération des otages israéliens détenus dans la bande de Gaza, à Tel Aviv, le 9 novembre 2024. (Crédit : Itaï Ron/Flash90)

« Envoyez votre équipe de négociateurs partout où cela est nécessaire et dites-leur une seule phrase : ne revenez jamais sans un accord pour les otages. »

Friedman a rappelé que dans la paracha – ou partie – de la Torah de la semaine dernière, le patriarche Abraham part en guerre pour sauver son neveu Lot, pris en otage. « À l’époque, comme aujourd’hui, le principal combat de notre lutte existentielle est de sauver tous les otages », a-t-il affirmé.

Des manifestations appelant à la libération des otages ont également eu lieu samedi soir à Jérusalem et à Beer Sheva, rassemblant des centaines de participants dans les deux cas.

On estime que 97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023 se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 34 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne.

Fin novembre, le Hamas avait relâché 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine. Quatre captives avaient été remises en liberté précédemment. Huit otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 37 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui ont été tués accidentellement par l’armée.

Le groupe terroriste palestinien détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats tués en 2014.

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