Abbas maintiendra les liens sécuritaires de l’AP avec les Etats-Unis
Le chef de l'AP a indiqué que les Palestiniens ne participeront pas la prochaine conférence sur le Moyen-Orient co-organisée par les Etats-Unis et la Pologne à Varsovie

Dans un entretien publié mercredi, le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas a confirmé que l’AP continuerait à maintenir ses liens sécuritaires avec les Etats-Unis, une semaine après que le Département d’état américain a cessé de fournir de l’aide aux forces de sécurité de l’AP à la demande de Ramallah.
« Nous avons toujours des relations avec les services de sécurité [américains] afin de lutter contre le terrorisme dans le monde », a déclaré le président de l’AP dans un entretien accordé à Sputnik, un site d’information dirigé par l’État russe.
Saeb Erekat, le secrétaire général du Comité exécutif de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), a déclaré que les Palestiniens ne pouvaient plus accepter l’aide de la part des Etats-Unis à cause de la Loi de Clarification anti-terrorisme, une nouvelle loi américaine qui pourrait soumettre l’AP à des millions de dollars d’amendes si elle accepte l’assistance de Washington.
La Maison Blanche a coupé la plupart de l’aide financière octroyée à l’AP au cours de l’année dernière en réponse au boycott par Ramallah de l’administration américaine depuis qu’elle a reconnu Jérusalem comme la capitale d’Israël en décembre 2017.
Pourtant, les Américains continuaient à accorder une aide sécuritaire aux Palestiniens pour un montant total de 53 millions d’euros sur l’année passée – une aide qui était cruciale pour financer les opérations de l’AP contre des groupes terroristes en Cisjordanie.
La nouvelle loi est entrée en vigueur le 31 janvier. La Maison Blanche et certains membres du Congrès pro-Israël ont cherché à trouver des moyens pour maintenir l’aide sécuritaire. Mais le récent « shutdown » d’un mois du gouvernement américain a retardé leurs efforts, ce qui implique qu’il n’y aura probablement pas de solutions avant plusieurs semaines ou plusieurs mois.

Des officiels israéliens et palestiniens ont indiqué que la coordination sécuritaire entre les deux camps va également se poursuivre, malgré l’arrêt de l’aide américaine.
Abbas a répété ce point mercredi, déclarant à un rassemblement d’activistes palestiniens et israéliens que le gouvernement de Cisjordanie disposait d’un « accord commun [avec Israël] pour combattre le terrorisme » et qu’il « n’allait pas le violer » – parce que s’il le faisait, « il ne resterait plus rien ».
Le chef de l’AP a aussi indiqué que les Palestiniens ne participeraient pas à une conférence co-organisée par les Etats-Unis et la Pologne à Varsovie la semaine prochaine, qui doit se focaliser sur l’influence régionale de l’Iran.
En annonçant le sommet au début janvier, le Secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a déclaré qu’il traiterait principalement de l’Iran. Mais la réaction de la communauté internationale a été assez fraiche, et des officiels américains ont souligné que la conférence aborderait des questions variées sur la « sécurité et la prospérité » du Moyen Orient en général, plutôt que de cibler uniquement l’Iran.
Concernant la guerre civile syrienne et la possibilité de réintégrer le régime du président Bashar Assad dans la Ligue arabe, Abbas dit qu’une telle décision serait, en principe, soutenue par l’AP.
Le statut de membre de la Syrie dans la Ligue arabe a été suspendu en novembre 2011 après l’éclatement de la guerre civile dans le pays. Mais alors que la situation semble pencher en faveur d’Assad et que ses troupes ont repris les principaux centres de population du pays, les relations de la Syrie d’Assad avec le monde arabe semblent se réchauffer.
Plus de 360 000 personnes ont été tuées dans la guerre et Assad a été accusé de crimes de guerre.

Abbas a également déclaré qu’il n’avait pas l’intention de se rendre immédiatement en Syrie.
A la mi-janvier, Azzam al-Ahmad, un officiel de l’OLP, a déclaré à un journal syrien qu’il pensait qu’Abbas irait bientôt en Syrie.
Le président de l’AP ne s’est pas rendu en Syrie ni n’a rencontré Assad depuis le début de la guerre civile.
L’AFP a contribué à cet article.