Accord entre les enseignants et le ministère des Finances pour mettre fin à la grève
Selon les termes de cet accord, qui requerra une disposition de loi pour entrer en vigueur, les salaires enseignants diminueront de 0,95 % au lieu des 3,3 % prévus

Le syndicat des enseignants israéliens et le ministère des Finances ont fait savoir jeudi matin qu’à l’issue de pourparlers menés durant toute la nuit, ils étaient parvenus à un accord sur les baisses de salaire, lesquelles avaient déclenché des grèves cette semaine et occasionné la fermeture de centaines d’écoles maternelles et d’autres établissements scolaires.
Selon les termes de cet accord, le salaire mensuel sera réduit de 0,95 % au lieu des 3,3 % initialement prévus et les enseignants bénéficieront de deux jours de vacances de plus au moment des fêtes de Lag B’Omer, cette année et la suivante.
Contrairement à ce qui avait, un temps, été envisagé pour mettre fin à la grève, le gel, durant quatre mois, de l’avancement à l’ancienneté des enseignants, sunonyme de meilleurs salaires, a été annulé. Par ailleurs, il n’y aura ni baisse des primes allouées aux enseignants ni conséquences sur leur régime de retraite.
« Ce nouvel accord est une nouvelle importante pour les personnels de l’éducation nationale », ont déclaré le syndicat et le Trésor dans une déclaration commune, en ajoutant qu’il donnera lieu à « une baisse nettement moindre » des salaires.
La déclaration précise que la mise en œuvre de l’accord requiert des modifications législatives. Selon le précédent projet d’accord, les salaires mensuels des enseignants devaient baisser de 300 à 860 shekels : le nouveau prévoit une baisse de 86 à 270 shekels.
Le mouvement de grève officiel a commencé dimanche dernier par des retards dans l’ouverture des écoles primaires et maternelles, suite à la décision du ministère des Finances de baisser les salaires du secteur public de 3,3 % pour contribuer au financement de la guerre contre le Hamas à Gaza.
À l’issue d’une audience devant le tribunal du travail, la grève a pris fin à 10 heures du matin et la plupart des enseignants ont repris le travail, mais certains ne se sont pas présentés du tout et de nombreuses écoles sont restées fermées toute la journée. Quelque 25 000 enseignants se seraient joints au mouvement de grève de dimanche.

Le salaire de départ des nouveaux enseignants en Israël n’est que d’environ 9 000 shekels par mois et les enseignants confirmés peuvent gagner presque le double, mais seulement après 30 ans d’ancienneté. Evoquant des salaires déjà bas, les enseignants ont déclaré qu’ils souhaitaient que la baisse de salaire soit totalement annulée.
De nombreux enseignants étaient mécontents des concessions faites par la dirigeante syndicale Yaffa Ben David lors des négociations et ont poursuivi une grève non officielle en se déclarant malades lundi, mardi et mercredi.
Le tribunal du travail de Tel Aviv a ordonné mercredi aux enseignants de cesser leur action et de reprendre le travail.
Dans sa décision, il explique que les groupements d’enseignants, de même que les enseignants individuels ou non syndiqués, ne peuvent pas légalement faire grève et ne peuvent pas prendre de congés de maladie de complaisance. Il ne fait aucun commentaire sur l’ordre donné par le ministère des Finances consistant à retenir le salaire des enseignants qui se sont déclarés malades dans le cadre de ce mouvement de contestation.