Accord sur la question des fonds pour Ofakim et Netivot : vers l’approbation de la loi sur l’après-7 octobre
5 milliards de shekels sur une enveloppe de 19 milliards qui étaient destinés à reconstruire et à développer les communautés situées à moins de 7 kilomètres de Gaza ont été gelés, sous la pression des villes plus éloignées

Après des débats houleux, les députés ont conclu dimanche un accord pour permettre au projet de loi Tekuma de passer en deuxième et troisième lectures en séance plénière de la Knesset, ce qui l’autorisera à acquérir force de loi.
Ce projet de loi détaille les responsabilités de la direction Tekuma, mise en place pour reconstruire la zone frontalière de Gaza qui avait été envahie le 7 octobre 2023 par les terroristes du Hamas, qui y avaient massacré plus de 1 200 personnes, essentiellement des civils, et qui avaient pris en otage 251 personnes. Il fait de la zone frontalière de Gaza une région d’intérêt national auprès de laquelle l’État s’engage à apporter un soutien financier de 18 milliards de shekels d’ici 2028.
L’avancement de ce projet de loi a été retardé, le gouvernement n’ayant pas examiné les décisions remontant à 2004, lesquelles n’accordaient d’aide spéciale qu’aux communautés se trouvant à moins de sept kilomètres de la frontière de Gaza.
Cette ligne de partage des sept kilomètres avait été établie sur la base de la portée des différents types de missiles tirés depuis Gaza. Mais dès avant le 7 octobre, ces projectiles allaient au-delà de cette ligne de démarcation symbolique.

Le 7 octobre, des terroristes du Hamas avaient tué 47 personnes à Ofakim, à 21 kilomètres de la frontière de Gaza, et ils s’étaient approchés de Netivot (à 11 kilomètres), où une force civile entraînée les avait arrêtés aux portes de la ville.
Sous la pression d’Ofakim et Netivot, deux villes plutôt dans la mouvance du Likud, le gouvernement a gelé 5 milliards de shekels sur un montant initial de 19 milliards destiné à la ceinture de communautés de Tekuma, jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée.
Dimanche, la commission économique de la Knesset a convenu qu’un milliard – sur ces 5 milliards de shekels – irait aux communautés touchées le 7 octobre qui se trouvent au-delà de la ligne des sept kilomètres. Le ministère des Finances a accepté d’abonder ce milliard de 600 millions de shekels sur deux ans. Par ailleurs, la ceinture de Tekuma sera à l’abri des coupes budgétaires généralisées prévues pour le budget 2025.
La commission a convenu de laisser au gouvernement le soin de décider de la liste des récipiendaires dans les 14 jours suivant l’adoption du projet de loi.

Ofakim et Netivot sont sûrs d’être sur la liste mais le sort de quatre moshavim situés à un peu plus de sept kilomètres de la frontière de Gaza demeure incertain.
Moshav Mavki’im, dont les habitants avaient été évacués après le 7 octobre, et que le gouvernement avait initialement inclus dans l’aide de Tekuma avant de l’en sortir, sera réintégré.
Le nouveau chef de Tekuma, Aviad Friedman, a déclaré par voie de communiqué : « Nous avons beaucoup de travail devant nous, et notre intention n’est pas seulement de rétablir la situation d’avant, mais de rendre cette partie du pays meilleure encore, plus prospère, plus florissante et à la pointe du développement sur tous les plans. »
Zeev Elkin, le ministre du Trésor chargé du développement du sud, a déclaré dans un communiqué que le projet de loi « accroitra grandement l’aide prévue pour la région de Tekuma, promouvra de nombreux projets gelés jusqu’à présent et témoignera de l’engagement de l’État à l’égard de la reconstruction et du développement de la région de Tekuma ».

Lors du pogrom, plus de 5 000 hommes armés avaient semé la désolation dans le secteur en massacrant tous ceux qui avaient eu le malheur de croiser leur route. Au sein des communautés frontalières, les terroristes avaient couru de bâtiment en bâtiment pour massacrer les familles et mettre le feu.
Outre les différends portant sur les communautés situées un au-delà de la limite, la question du kibboutz Nir Oz, qui jouxte la clôture frontalière et qui a été l’une des communautés les plus durement touchées par l’attaque du Hamas, reste entière.
Friedman s’est d’ailleurs entretenu ce dimanche des membres de Nir Oz pour tenter de trouver le moyen de pallier le manque de fonds publics pour la reconstruction consécutive au 7 octobre, a déclaré la direction dans un communiqué.
Le kibboutz a été en grande partie détruit le 7 octobre 2023 – les terroristes étaient entrés dans la quasi-totalité des 100 maisons de la petite communauté, n’en épargnant que six – et Nir Oz affirme que le bilan extrêmement lourd implique d’importants besoins, à commencer par le domaine de la santé mentale et de l’éducation.
Toutefois, faute de fonds suffisants – il y 200 millions de shekels de différence entre ce que le kibboutz revendique et ce que la direction de Tekuma se dit en capacité de fournir – Nir Oz est la seule communauté sans projet de reconstruction validé. En attendant, il finance lui-même les travaux.

Une grande partie du kibboutz est encore à l’état de gravats et les survivants de Nir Oz vivent actuellement à Kiryat Gat.
Les habitants ont souligné les conclusions d’une enquête de l’armée selon laquelle il y avait eu des « défaillances massives » de la part des forces de défense israéliennes dans la protection du kibboutz, ce qui est la preuve, selon eux, des besoins exceptionnels de la communauté, a rapporté Haaretz.
Le kibboutz a fait savoir par voie de communiqué que 44 % des bâtiments d’habitation devaient être démolis et que 136 autres nécessitaient des rénovations. Par ailleurs, 12 bâtiments publics doivent être démolis et 58 requièrent des réparations.
Plus d’un quart des habitants du kibboutz – soit 117 personnes, parmi lesquelles 13 enfants – avaient été assassinés lors de l’attaque ou pris en otage dans la bande de Gaza. Parmi eux, 14 adultes sont toujours en captivité.