Affaire des passeports français : la mention « Israël / territoires palestiniens » abandonnée ?
Le Crif et les services consulaires se disputent une victoire en demi-teinte : le registre des Français de l'étranger reste indisponible
La découverte avait révolté de nombreux Français vivant en Israël, ainsi que Meyer Habib et Roger Cukiermann : selon le Crif, le nouveau logiciel du ministère des Affaires étrangères français apposerait la mention « Israël / Territoires palestiniens » comme lieu de résidence sur les nouveaux passeports et autres documents officiels, au lieu de « Israël » actuellement, une information confirmée par un communiqué sur le site de l’ambassade de France en Israël.
Mais ce système a été abandonné, assure-t-il sur Twitter le 6 juin : « J’ai eu l’assurance par l’Elysée que le nouveau système informatique du ministère des Affaires étrangères était abandonné », ajoutant : « Les français d’Israël seront bien identifiés comme résidents d’Israël, pas d’Israël / Territoires palestiniens ».
Les français d'Israel seront bien identifiés comme résidents d'Israel, pas d'Israel/territoires palestiniens
— Roger Cukierman (@RogerCukierman) 6 juin 2016
Meyer Habib, député juif français des Français à l’étranger (UDI), s’en était également ému sur Facebook, et avait promis d’écrire une lettre au ministre des Affaires étrangères français, un geste désormais inutile.
Ce n’est pas d’ailleurs la première fois que le statut d’Israël pose problème aux citoyens étrangers vivant dans le pays : aux Etats-Unis, un jeune Américain né à Jérusalem avait dû batailler en justice pour pouvoir définir son pays de naissance comme Israël.
La réaction agacée des conseillers consulaires
Mais l’appropriation de cette victoire par le Crif et le député Habib a fait grincer des dents deux conseillers consulaires de la liste Agir : Daphna Poznanski-Benhamou, par ailleurs conseillère à l’Assemblée des Français de l’étranger, et Claude Levy ont fait parvenir à la rédaction du Times of Israel un communiqué de presse le 8 juin. Ce communiqué aurait également été envoyé le 2 juin aux Français ayant donné leur adresse mail à leur consulat.
Ayant pris conscience le 1er juin de cette modification informatique dans l’exercice de leurs fonctions de conseillers, Daphna Poznanski-Benhamou et Claude Levy affirment avoir contacté l’ambassadeur de France en Israël dès le 1er juin au soir, « dans laquelle ils protestent fermement contre les conséquences de cette réforme informatique ainsi que contre la succession d’erreurs et de faux pas récents de la diplomatie française. Ils proposent également de revenir à « la présentation de l’adresse de résidence telle qu’elle prévalait auparavant, à savoir, le rattachement au Consulat concerné », selon la chronologie jointe à ce communiqué.
Les conseillers auraient poursuivi leurs efforts et, le 3 juin, « reçoivent des assurances des Autorités consulaires selon lesquelles une solution satisfaisante au problème va être trouvée, allant dans le sens de la suppression de la mention « Israël/ Territoires Palestiniens » ». Mais, le 8 juin en fin de soirée, le registre des Français de l’étranger était toujours inaccessible en Israël.