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Allemagne: perpétuité pour un néonazi après le meurtre d’un élu pro-migrants

Dans la nuit du 2 juin, Walter Luebcke, élu de 65 ans, fume une cigarette sur sa terrasse, lorsqu'il est tué d'une balle dans la tête tirée presque à bout portant par Stephan Ernst

Dans cette photo d'archives du 13 juin 2019, une photo de Walter Luebcke est disposée derrière son cercueil lors de  ses funérailles à Kassel, en Allemagne. (Crédit : Swen Pfoertner / dpa via AP)
Dans cette photo d'archives du 13 juin 2019, une photo de Walter Luebcke est disposée derrière son cercueil lors de ses funérailles à Kassel, en Allemagne. (Crédit : Swen Pfoertner / dpa via AP)

Un néonazi allemand a été condamné jeudi à la réclusion à perpétuité par un tribunal à Francfort pour le meurtre d’un élu pro-migrants du parti d’Angela Merkel, qui avait réveillé en juin 2019 le spectre d’un terrorisme d’extrême droite en Allemagne.

Ce procès a une portée historique car il s’agit du premier meurtre d’un élu depuis 1945 attribué à un sympathisant d’extrême droite.

« La condamnation pour meurtre ne laisse aucune place au doute concernant la culpabilité » de Stephan Ernst, 47 ans, a expliqué le président du tribunal de Francfort, Thomas Sagebiel, lors de l’énoncé du verdict.

« Nous savons que nous pouvons difficilement mesurer votre perte et que le procès a été très douloureux pour vous. Notre tâche consistait à mener une procédure équitable et à juger sans tenir compte des intérêts personnels », a-t-il ajouté à l’intention de la famille de la victime.

Dans la nuit du 2 juin 2019, Walter Luebcke, un élu de 65 ans du parti conservateur CDU de la chancelière Angela Merkel, fume une cigarette sur la terrasse de sa maison à Cassel en Hesse, lorsqu’il est tué d’une balle dans la tête tirée presque à bout portant par Stephan Ernst.

Après deux semaines d’enquête, M. Ernst, proche de la mouvance néo-nazie, est interpellé. Il accuse aussi un complice présumé, Markus Hartmann, également jugé dans ce procès qui a débuté le 16 juin.

Stephan Ernst a présenté ses excuses à la famille de la victime pour ce meurtre « cruel et lâche » mais visant un « objectif politique », selon son avocat.

Son complice présumé est accusé de l’avoir entraîné au tir en forêt, « y compris avec l’arme utilisée » pour le meurtre, sans pour autant être « au courant des plans réels » de Stephan Ernst. Il a finalement écopé d’une peine d’un an et six mois avec sursis pour possession prohibée d’armes.

La chancelière allemande Angela Merkel pendant une conférence de presse conjointe avec le Le Premier ministre Benjamin Netanyahu à l’hôtel King David de Jérusalem, le 4 octobre 2018 (Crédit : Hadas Parush/Flash90 )

Les deux suspects avaient, selon l’accusation, assisté ensemble, ulcérés, à une réunion publique au cours de laquelle Walter Luebcke avait apporté son soutien à la politique migratoire généreuse décidée par la chancelière Angela Merkel.

Plus d’un million de réfugiés ont été accueillis en Allemagne entre 2015 et 2016. Dans la foulée, le parti d’extrême-droite, Alternative pour l’Allemagne (AfD), a fait une entrée fracassante au Parlement lors des élections législatives de 2017.

Stephan Ernst était connu des autorités depuis la fin des années 1980 comme un sympathisant néo-nazi au potentiel violent.

Dès 1993, il est ainsi suspecté d’avoir planifié un attentat à la bombe contre un foyer de demandeurs d’asile. En 2009, il participe à une émeute raciale à Dortmund.

Malgré ce passé chargé, les services de renseignements avaient cessé ces dernières années de le surveiller.

Spectre du « terrorisme brun »

L’enquête a révélé une autre erreur de la police, déjà souvent accusée dans le passé de complaisance à l’égard des néo-nazis : elle n’a pas signalé à l’autorité délivrant des permis de port d’armes que le complice présumé était un membre toujours actif de l’ultra-droite. Cela lui a permis de se procurer pistolets et fusils.

Le parlement de Hesse va mener des investigations sur les dysfonctionnements et ratés de l’enquête.

Le meurtre de Walter Luebcke a réveillé le spectre du terrorisme « brun » dans le pays.

Sous-estimée dans les années 2000 par les autorités malgré les meurtres à l’époque de huit immigrés turcs, d’un Grec et d’une policière allemande par un groupuscule néonazi NSU, la menace est perçue aujourd’hui comme un défi crucial pour la sécurité intérieure.

Stephan Balliet, accusé d’avoir abattu deux personnes après une tentative d’attentat contre une synagogue à Halle, en Allemagne, est conduit par un policier dans la salle d’audience pour la 24e journée de son procès, le 3 novembre 2020, au tribunal de district de Magdebourg. (Crédit : Ronny Hartmann / AFP)

En décembre, un sympathisant d’extrême-droite a été condamné à la réclusion à perpétuité pour avoir failli commettre un massacre le jour de la fête juive de Yom Kippour, dans une synagogue de Halle, avant de tuer une passante et un homme dans un restaurant fréquenté par des immigrés.

En février 2020, un homme a également tué neuf personnes d’origine étrangère dans deux bars de Hanau, près de Francfort, avant de se suicider.

Enfin mercredi, la justice allemande a ouvert la voie au procès d’une sympathisante d’extrême droite soupçonnée d’avoir envisagé de s’en prendre à des élus et musulmans.

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