Allumage de bougies de Hanoukka à l’Élysée: les plaignants déboutés par le Conseil d’État
Lors de l'audience le 26 septembre, le rapporteur public avait souligné que la requête "n'a pas l'objet que les requérants aimeraient lui donner" car "il n'existe pas de décision administrative d'allumer la bougie"
Le Conseil d’État a débouté mercredi, estimant leur demande irrecevable, des associations qui l’avaient saisi après l’allumage de bougies de Hanoukka à l’Élysée, une affaire qui avait suscité une vive polémique sur une possible atteinte à la laïcité en 2023.
La Ligue des droits de l’Homme (LDH) et l’Association des libres penseurs de France demandaient au Conseil d’État « d’annuler la décision par laquelle le Président de la République aurait autorisé la tenue » de cette cérémonie à l’Élysée, le 7 décembre 2023.
Pour la plus haute juridiction administrative, « il n’est pas contesté qu’à l’occasion de l’organisation d’une réception dans le Palais de l’Élysée, […] le grand rabbin de France a allumé une bougie et qu’une partie de l’assistance a entonné un hymne en hébreu ».
Mais « il ne ressort pas des pièces du dossier que le Président de la République aurait pris une décision autorisant la tenue d’une cérémonie religieuse », ajoute le Conseil d’État, selon qui « les conclusions tendant à son annulation sont irrecevables ».
Les requêtes des plaignants « doivent être rejetées », ajoute la décision.
Lors de l’audience le 26 septembre, le rapporteur public avait souligné que la requête « n’a pas l’objet que les requérants aimeraient lui donner » car « il n’existe pas de décision administrative d’allumer la bougie ».
Le 7 décembre 2023, Emmanuel Macron avait reçu un prix récompensant sa lutte contre l’antisémitisme. À cette occasion, le grand rabbin de France, Haïm Korsia, avait allumé la première bougie de Hanoukka dans la salle des fêtes de l’Élysée.
Cette célébration avait suscité de vives critiques, y compris au sein de la communauté juive, sur ce qui a été perçu comme une atteinte à la laïcité, principe hérité de la loi de séparation entre l’État et les Églises au début du XXe siècle.