Alors que la trêve semble durer, Israël veut négocier une solution à long terme
Empêcher le Hamas de se réarmer est le but principal du gouvernement, en échange, Jérusalem est prête à assouplir le blocus
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Comme la trêve de 72 heures entre Israël et le Hamas semble durer mardi, les responsables israéliens vont au Caire pour des négociations visant à consolider le cessez-le feu. Jérusalem est disposée à assouplir son blocus de Gaza mais exigera un mécanisme de démilitarisation de la bande de Gaza, ont indiqué des responsables.
« Israël soulèvera lors de ces discussions notre priorité principale qui est d’empêcher le réarmement du Hamas », a déclaré un haut responsable israélien au Times of Israel mardi matin, quelques heures après que le cessez-le-feu ne soit entré en vigueur à 8h00. « Leur machine militaire a été en grande partie démantelée, leur réseau de tunnels détruit et leur arsenal de roquettes grandement appauvri ».
Le défi d’Israël est maintenant de trouver un moyen pour démilitariser la bande de Gaza et empêcher le réarmement du Hamas, a expliqué le haut fonctionnaire. « Nous sommes persuadés qu’une coopération régionale et internationale peut être efficace pour empêcher le réarmement du Hamas ».
Le cessez-le-feu met fin à 28 jours de combats dans la bande de Gaza qui a tué plus de 1 800 Gazouis, selon les secours dans la bande de Gaza dirigée par le Hamas. Israël a déclaré mardi qu’environ 900 des personnes tuées dans la bande de Gaza étaient des combattants. Quelques minutes avant que la trêve ne prenne effet, le Hamas a tiré 17 roquettes sur Israël, dont six ont été interceptées par le système de défense antimissile Dôme de fer.
Les demandes précises de Jérusalem pour l’avenir ne sont pas claires, mais il semble que la délégation israélienne au Caire proposera la formule : la « réhabilitation en échange de démilitarisation ». « De toute évidence, les acteurs régionaux ont un rôle majeur », affirme le fonctionnaire, laissant entendre que l’Egypte ou l’Autorité palestinienne, ou les deux, devraient être responsables des passages frontaliers de Gaza pour s’assurer qu’aucune arme ne soit introduite en contrebande dans la bande de Gaza.
Samedi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis de mobiliser le soutien de la communauté internationale dans le but de « lier la réhabilitation et le développement de Gaza à sa démilitarisation ».
Les Américains et les Européens ont compris la nécessité de démilitariser les organisations terroristes de l’enclave côtière et leur soutien a déjà été obtenu, ce qui constitue « une réalisation importante » pour Israël, a-t-il déclaré. Netanyahu a également déclaré que le « lien unique » forgé avec les États arabes de la région était un « atout très important pour l’Etat d’Israël. L’arrêt des combats et la fin de la campagne ouvriront de nouvelles possibilités pour nous ».
Netanyahu est prêt à alléger certaines restrictions sur la bande de Gaza en échange d’un calme durable, a déclaré le haut fonctionnaire lundi mais il a refusé de fournir plus de détails.
« Ces restrictions [sur les passages frontaliers et les importations de marchandises] sont mises en place en fonction de l’hostilité et de la violence. Si l’hostilité et la violence devaient cesser cela donnerait à Israël l’espace nécessaire pour ne placer que des restrictions qui sont principalement liées à des raisons de sécurité ».
L’accord de mardi est basé sur la proposition de cessez-le-feu égyptien proposé à l’origine, qui a été publié mi-juillet. Cette proposition précise, entre autres, que les « passages seront ouverts et que le passage des personnes et des marchandises à travers les postes frontaliers sera facilité dès que la sécurité sera stable dans le territoire ».