Amir Ohana appelle à reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental
L'ancienne colonie espagnole est considérée comme un "territoire non autonome" par l'ONU et un conflit y oppose Rabat aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger
Le président du Parlement israélien a estimé jeudi que son pays « devrait aller vers une reconnaissance » de la souveraineté du Maroc sur le territoire disputé du Sahara occidental, lors de sa première visite officielle au royaume.
« Je l’ai déjà dit et je le redis très clairement en tant que président de la Knesset, Israël devrait aller vers une reconnaissance du Sahara marocain, tout comme l’a fait notre plus proche allié les Etats-Unis en signant les accords d’Abraham. J’ai soutenu et poussé vers cet objectif », a déclaré Amir Ohana, durant une conférence de presse à Rabat.
« Il y a actuellement des discussions sérieuses entre nos gouvernements sur cette question, et je crois que le Premier ministre (Benjamin) Netanyahu annoncera sa décision dans un avenir proche », a précisé le responsable israélien en marge d’une rencontre avec son homologue marocain Rachid Talbi Alami.
Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est considéré comme un « territoire non autonome » par l’ONU en l’absence d’un règlement définitif. Depuis près de 50 ans, un conflit y oppose le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger.
יו"ר הכנסת אמיר אוחנה: "על ישראל להכיר בריבונות מרוקו בסהרה."
Speaker of the Knesset @AmirOhana: "Israel must recognize Moroccan sovereignty over the Sahara." @Peace_Accords pic.twitter.com/V8DVMc7H1P
— David Aaronson (@Aaronson_David) June 8, 2023
Rabat, qui contrôle près de 80 % de ce vaste territoire, prône un plan d’autonomie sous sa souveraineté. Le Polisario réclame le référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU, qui avait été prévu lors de la signature en 1991 d’un cessez-le feu, mais jamais concrétisé.
Le Maroc et Israël ont normalisé leurs relations diplomatiques en décembre 2020 dans le cadre des accords d’Abraham, un processus entre Israël et plusieurs pays arabes, soutenu par Washington. En contrepartie, Rabat a obtenu de Washington la reconnaissance de la « souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental.
La coopération israélo-marocaine – sécuritaire, commerciale et touristique – se poursuit à un rythme soutenu depuis la normalisation.
Le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita s’est entretenu mercredi à Rabat avec le conseiller à la Sécurité nationale d’Israël, Tzachi Hanegbi, selon l’agence de presse marocaine MAP. Les deux responsables « se sont félicités de la dynamique soutenue de renforcement de la coopération » bilatérale, selon MAP.
Toutefois ce rapprochement tous azimuts se heurte dans une partie de l’opinion publique marocaine à l’accession au pouvoir en Israël de courants ultra-nationalistes, hostiles à tous pourparlers avec les Palestiniens.
Mercredi, une cinquantaine de personnes ont manifesté devant le Parlement à Rabat contre la venue du président de la Knesset à l’appel du Front marocain de soutien à la Palestine.