Amman « œuvre sans relâche » à mettre fin à la guerre – Abdallah II
Le nombre de députés des Frères musulmans a plus que doublé au sein du nouveau Parlement, représentant environ un cinquième du total des sièges - c'est le plus grand groupe d'élus
Le roi Abdallah de Jordanie a inauguré, lundi, le Parlement récemment élu avec un discours qui a adopté une ligne ferme à l’égard d’Israël, signe d’un malaise politique dans ce pays allié des États-Unis qui compte une (très) importante population palestinienne. Le nombre de députés islamistes qui siègent au Parlement a été multiplié par deux lors des dernières élections.
Les autorités jordaniennes ont soigneusement géré les dissidences au sein du royaume – même lorsque la guerre à Gaza et au Liban avait été à l’origine de manifestations massives à l’encontre d’Israël, pays avec lequel la Jordanie a signé un traité de paix en 1994.
La Jordanie s’inquiète depuis longtemps de la perspective d’une recrudescence des violences en Cisjordanie – ce qui pourrait pousser les Palestiniens à tenter de fuir de l’autre côté de la frontière. Des craintes qui ont été renforcées par le retour prochain de Donald Trump – qui avait, dans le passé, indiqué qu’il était favorable à l’annexion par Israël de certains pans de la Cisjordanie – à la présidence des États-Unis au mois de janvier prochain.
L’avenir de la Jordanie « ne sera pas soumis à des politiques qui ne répondent pas aux intérêts du pays », a assuré Abdallah II devant les députés récemment élus pour un mandat de quatre ans, dans un discours qui a été interrompu par de forts applaudissements. « La Jordanie s’oppose fermement aux agressions à l’encontre de Gaza et aux violations israéliennes en Cisjordanie, et nous œuvrons sans relâche à mettre fin à cette guerre dans le cadre des efforts livrés par les pays arabes et autres à l’international ».
Si l’environnement politique en Jordanie reste étroitement contrôlé, le nouveau Parlement a été élu selon des règles qui ont été réadaptées de manière à donner la parole à une gamme plus large de points de vue.
Les Frères musulmans islamistes, dont sont issus les terroristes palestiniens du Hamas, ont plus que doublé le nombre de leurs députés, occupant dorénavant environ un cinquième du total des sièges. Ils deviennent ainsi le groupe le plus important au Parlement, même si la majorité des fauteuils est encore occupée par des personnalités appartenant aux tribus, par des centristes et par des partisans du gouvernement.
« Les élections marquent une nouvelle phase dans le processus de progrès et de modernisation » de la Jordanie, a dit Abdallah.
Les islamistes, portés au pouvoir par la colère des Jordaniens après la guerre de Gaza, ont fait campagne sur un programme de soutien au groupe terroriste du Hamas. Ils disent vouloir remettre en cause la position pro-occidentale de la Jordanie et revenir sur son traité de paix avec Israël.