Après avoir dénoncé des tortures, 3 militantes des droits humains libérées
Selon des médias internationaux et ONG, ces militantes sont poursuivies entre autres'avoir milité pour le droit des femmes, y compris la fin du système de tutelle
Des militantes saoudiennes détenues depuis près d’un an et jugées à Ryad ont affirmé mercredi, à la deuxième audience de leur procès, avoir été torturées durant leurs interrogatoires, selon des témoins.
L’Arabie saoudite a libéré jeudi trois des 11 militantes des droits humains détenues depuis l’année dernière à la suite d’une campagne de répression dans le royaume ultraconservateur, ont indiqué un proche des détenues et l’ONG ALQST.
« Annonce de la libération du Dr Rokaya Mohareb et des militantes Aziza al-Youssef et Eman al-Nafjan », a indiqué l’organisation de défense des droits humains ALQSR sur Twitter, précisant que les autres militants devraient être libérés dimanche. Une source proche des détenues a confirmé leur libération à l’AFP.
Ces onze femmes comparaissent depuis le 13 mars devant une cour pénale à Ryad. La presse étrangère et les diplomates n’ont pas le droit d’y assister.
Selon des médias internationaux et ONG, ces militantes sont poursuivies entre autres pour avoir « contacté des organisations internationales, des médias étrangers et d’autres militants ».
Elles sont également accusées d’avoir milité pour le droit des femmes, y compris la fin du système de tutelle en Arabie saoudite, qui oblige ces dernières à obtenir la permission d’un parent masculin pour de nombreuses démarches dans le royaume ultraconservateur.
Lors de l’audience de mercredi, certaines des femmes ont pleuré et se sont prises dans les bras, ont raconté à l’AFP deux personnes ayant assisté au procès.
Elles ont accusé leur interrogateurs d’attouchements, de les avoir électrocutées et fouettées, selon les mêmes sources.
Le gouvernement a fermement démenti que les femmes, parmi lesquelles Loujain al-Hathloul, une militante connue, aient été torturées.
Plus d’une dizaine de militants et militantes avaient été arrêtés en mai 2018, un mois à peine avant la levée historique d’une mesure interdisant aux femmes de conduire en Arabie saoudite.
La plupart de ces militants – ayant défendu le droit des femmes à conduire ou demandé la levée du système de tutelle – ont été accusés de porter atteinte aux intérêts nationaux et d’aider les « ennemis de l’Etat ».
Ils ont été traités de « traîtres » par des médias officiels. Certains ont été relâchés depuis.
Des détenues, dont Mme Hathloul, ont été poussées à signer récemment des lettres demandant la grâce royale, ont indiqué des membres de leur famille à l’AFP.