Après sa libération, un ex-prisonnier de sécurité palestinien s’en prend au Hamas
Critiquant le lourd bilan de la guerre suite au 7 octobre, Mohammed al-Tous, 69 ans, a dit à des médias arabes qu'il met en garde ses petits-enfants contre la résistance armée

Mohammed al-Tous, prisonnier palestinien incarcéré pour atteinte à la sécurité en Israël récemment libéré, s’est élevé contre le pogrom du 7 octobre perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas dans deux entretiens distincts accordés à des médias arabes la semaine dernière, évoquant le coût humain de la guerre de Gaza qui s’en est suivie.
« Aujourd’hui, je dis à mes petits-enfants de ne pas suivre la voie des attaques et de la résistance [nom que se donnent les groupes terroristes anti-Israël] », a déclaré cet ancien détenu, âgé de 69 ans, dans une interview accordée vendredi à la chaîne saoudienne al-Arabiya.
« Nous ne voulons pas que notre liberté se fasse au détriment de la vie de nos enfants. »
Al-Tous est le plus ancien prisonnier de sécurité libéré à ce jour dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu à Gaza.
Dans le cadre des Accords d’Oslo de 1993, il était l’un des rares prisonniers détenus avant ces accords à ne pas avoir été libérés.
Mercredi, al-Tous a accordé une interview au média émirati al-Mashhad, dans laquelle il a critiqué les dirigeants du Hamas lorsqu’on l’a interrogé sur les massacres du 7 octobre qui ont finalement conduit à sa libération.
« Si j’avais connu le prix de ma liberté, je serais resté en prison […] Un dirigeant qui envisage de mener une attaque de grande envergure doit être conscient du prix à payer. Il est inacceptable que le prix de notre libération soit une goutte de sang d’un enfant palestinien », a-t-il affirmé.
Al-Tous a ajouté qu’il avait rencontré Marwan Barghouti, leader de la Seconde Intifada, à maintes reprises au cours de sa détention.
« J’ai rencontré Marwan Barghouti plus d’une fois. La dernière fois, c’était il y a deux ans. Il était en bonne santé », a-t-il déclaré au média.
Barghouti, figure emblématique du Fatah qui purge cinq peines de prison à vie pour avoir planifié des attentats pendant la Seconde Intifada, est considéré par de nombreux Palestiniens comme un successeur potentiel de l’actuel dirigeant de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas.
Dans une autre interview accordée vendredi à The Independent, al-Tous s’est prononcé en faveur de négociations politiques en vue d’une solution à deux États afin « d’éviter une effusion de sang des deux côtés ».
Il a également exhorté à l’unité au sein du mouvement national palestinien, appelant le Hamas à se réconcilier avec le Fatah et à accepter la direction d’Abbas, aujourd’hui âgé de 89 ans.