Après un tollé, El Al réinstaure son rabais pour le transport de dons de matériel à Tsahal
Les organisations caritatives enregistrées pourront continuer à livrer leurs sacs de dons au prix de 50 dollars l'unité au lieu des 200 dollars habituels
Le rabais consenti sur le transport des dons en Israël dans le cadre de la campagne militaire menée à Gaza a été réinstauré au sein de la compagnie El Al, quelques jours après l’annonce, par le transporteur national aérien, de sa volonté de mettre un terme à ce programme.
Cette décision est survenue après le tollé suscité par l’annonce en Israël et parmi les donateurs juifs de la Diaspora.
Les organisations caritatives enregistrées pourront ainsi continuer à faire partir des sacs de dons au prix de 50 dollars l’unité contre 200 dollars habituellement, ont annoncé El Al et les groupes caritatifs eux-mêmes. Les passagers ne pourront pas individuellement transporter des dons à ce tarif préférentiel.
El Al, qui a récemment déclaré avoir connu des bénéfices records, a transporté des dizaines de milliers de sacs contenant les équipements réclamés par les soldats de combat – bottes, casques, lampes de poche, lunettes de visée, drones, vêtements – depuis que la guerre a éclaté, le 7 octobre, après le massacre commis par les terroristes du Hamas dans le sud d’Israël. La compagnie avait fait part à la JTA de sa décision de mettre un terme à ce programme de rabais dans la mesure où les besoins avaient baissé, ces derniers mois, et que le transport de ces sacs était coûteux pour l’entreprise.
Les dons ont ralenti mais la demande, du côté des soldats, reste élevée. Les bénévoles en charge de ces transports notent que le rabais facilite beaucoup les choses dans leur travail.
Ainsi, une bénévole qui travaille pour un groupe caritatif du New Jersey, Operation Israel, dit être prête à faire livrer 45 sacs de donations. Elle ajoute néanmoins attendre qu’El Al informe ses personnels à l’aéroport international Liberty de New York de sa décision et que l’entreprise réactualise ses systèmes d’enregistrement.
« Si c’est 50 dollars par sac, ça fera 2 250 dollars et si c’est 200 dollars par sac, alors la facture que je vais devoir payer pour faire parvenir ces sacs en Israël sera de 9 000 dollars », explique Adi Vaxman, qui dirige Operation Israel. « Avec la différence, je peux acheter 143 garrots que les soldats pourront s’appliquer pour stopper une hémorragie. Parfois, il y a un seul secouriste pour six blessés ou plus et le secouriste ne peut pas aller voir tout le monde, et les gens perdent ainsi un membre ou pire, ils se vident de leur sang jusqu’à la mort ».
Vaxman ajoute que le rabais est particulièrement important actuellement, le volume des dons ayant baissé avec le temps. Elle ajoute qu’elle a récolté un million de dollars un mois après le 7 octobre et qu’elle ne récolte aujourd’hui que 200 000 dollars, voire moins.
« C’est devenu très difficile d’obtenir des dons », note-t-elle. « Les gens sont las, il y a une fatigue chez les donateurs, les gens sont passés à autre chose. Les donateurs sont aussi fauchés dans une certaine mesure ».
Le 7 octobre, les terroristes du Hamas avaient tué près de 1200 personnes dans le sud d’Israël. Ils avaient aussi enlevé 251 personnes qui avaient été prises en otage à Gaza.
Israël a riposté en lançant une campagne militaire qui vise à détruire le Hamas, à renverser son régime à Gaza et à obtenir la remise en liberté des otages.