Arrestation de 3 Gazaouis – dont un armé – tentant d’entrer en Israël
Les soldats israéliens ont arrêté le trio après qu'il a franchi la clôture frontalière ; ils ont été emmenés pour être soumis à un interrogatoire
Les forces israéliennes ont arrêté samedi trois Palestiniens qui avaient franchi la clôture frontalière depuis la bande de Gaza, a annoncé l’armée.
L’un d’entre eux était en possession d’un couteau, selon Tsahal, qui a précisé que les suspects avaient été emmenés pour être soumis à un interrogatoire.
Cet incident est survenu au lendemain d’affrontements meurtriers sur la frontière avec Gaza dans le cadre des manifestations dites de « la marche du retour ».
Les Palestiniens ont indiqué qu’un adolescent de 15 ans était mort sous les tirs des soldats israéliens au cours des rassemblements de vendredi. Les émeutiers ont jeté des pierres et des bombes artisanales pendant ces manifestations, et les soldats ont riposté à l’aide de gaz lacrymogènes et de tirs à balles réelles.
Selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas, à Gaza, l’adolescent, qui s’appelait Maysara Abu Shaloof, a été touché par une balle à l’estomac. Les manifestations auraient fait 66 blessés. Le nombre de personnes touchées par des balles reste, pour sa part, indéterminé.
L’armée n’a pas commenté cette information mais a fait savoir que les troupes avaient arrêté un Palestinien en possession d’une arme à feu « à proximité de la clôture, dans le nord de la bande de Gaza ». Il a été emmené pour être soumis à un interrogatoire, a noté Tsahal.
Selon les militaires, les manifestants étaient 7 400. Ils ont ajouté qu’ils avaient assisté à plusieurs tentatives de s’approcher de la frontière. « L’armée a riposté en utilisant des moyens de dispersion et des tirs à balles réelles, conformément aux règles d’engagement », a fait savoir cette dernière.
Nickolay Mladenov, envoyé des Nations unies pour la paix au Moyen-Orient, a présenté samedi ses condoléances suite à la mort d’Abu Shaloof et a appelé l’Etat juif à s’abstenir d’utiliser des armes létales « sinon en dernier recours ».
I extend my condolences to the family of the #Palestinian child, Maysara, who was shot dead yesterday by #Israeli gunfire in #Gaza protests. #Israel must calibrate its use of force, to not use lethal force, except as last resort, under imminent death threat or serious injury. #UN
— Nickolay E. MLADENOV (@nmladenov) April 13, 2019
Le nombre de participants est en baisse par rapport à la semaine dernière, où 10 000 personnes avaient pris part au mouvement, et à la semaine précédente, à l’occasion du premier anniversaire du début des manifestations, où 40 000 Gazaouis étaient venus sur la frontière.
Ce mouvement de protestation de vendredi est le premier depuis les élections israéliennes. Il y a plusieurs semaines, des protocoles d’accord auraient été conclus entre le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu et le Hamas.
L’Egypte, les Nations unies et le Qatar auraient œuvré à négocier des accords de cessez-le-feu entre l’Etat juif et le Hamas qui auraient permis de mettre un terme aux violences émanant de la bande en échange de l’allègement des restrictions mises en place par Israël sur le mouvement des biens et des personnes depuis et en direction de l’enclave côtière.
Selon Israël, ces limitations sont nécessaires pour empêcher le Hamas et d’autres groupes terroristes de transférer des armes et des matériaux utilisés pour construire des tunnels et des fortifications à Gaza.
Il a semblé y avoir une avancée dans ces efforts de trêve lors de la manifestation organisée pour l’anniversaire du mouvement, au cours de laquelle les Palestiniens ont maintenu un calme relatif le long de la frontière pendant les importants rassemblements du jour.
L’Etat juif, pour sa part, a rouvert les deux carrefours frontaliers avec Gaza et élargi de manière significative la zone de pêche autorisée autour de l’enclave.
L’AFP a contribué à cet article.