Attaque au couteau: Emmanuel Macron et son épouse au chevet d’enfants blessés
"Deux enfants qui seraient considérés en urgence absolue, en urgence vitale", a déclaré le porte-parole du gouvernement français
Le président français Emmanuel Macron et son épouse se rendent vendredi au chevet des enfants blessés la veille par une attaque au couteau qui a causé un choc dans le pays comme à l’étranger et dont l’auteur doit subir un examen psychiatrique.
Les quatre enfants « ont tous pu être opérés, ils sont sous surveillance permanente médicale et leur état est stable », a indiqué vendredi la Première ministre Elisabeth Borne en déplacement à Salon-De-Provence (sud).
« On est dans le temps de l’émotion, on est encore dans le temps des soins pour ces petits enfants, j’invite chacun à faire preuve de dignité dans ces circonstances », a ajouté Elisabeth Borne, qui s’était rendue la veille à Annecy.
Le porte-parole du gouvernement français Olivier Véran avait indiqué un peu plus tôt vendredi que deux des quatre enfants blessés étaient toujours en « urgence vitale ».
« De ce que je sais, il y aurait encore deux enfants qui seraient considérés en urgence absolue, en urgence vitale », a-t-il déclaré en précisant que « des interventions chirurgicales ont été réalisées ».
Parmi les quatre enfants blessés, l’un est Britannique et un autre est Néerlandais. Agés de 22 à 36 mois, les enfants ont été transférés à Genève et à Grenoble (sud-est) après des premiers soins sur place.
Emmanuel Macron et son épouse Brigitte veulent être aux « côtés des victimes et de leurs familles ainsi que de l’ensemble des personnes qui à Annecy ont contribué à leur apporter aide et soutien », a indiqué l’Elysée en annonçant le déplacement du président français.
L’attaque au couteau, survenue en plein jour dans un parc très fréquenté de la ville au bord du lac, a provoqué une très vive émotion en France.
Les motivations de l’agresseur, un réfugié syrien né en 1991, restent obscures. L’acte est « sans mobile terroriste apparent », selon le parquet d’Annecy qui n’exclut pas un « geste insensé ».
Abdalmasih H. qui a passé la nuit en garde à vue doit être soumis à un examen psychiatrique vendredi matin, selon le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Autel improvisé
Sans antécédent judiciaire et sans domicile fixe, cet homme de 31 ans qui a vécu pendant dix ans en Suède, avait quitté sa famille il y a quelques mois pour partir en France et se trouvait à Annecy depuis l’automne 2022. Quand il est passé à l’acte, il n’était pas sous l’emprise de stupéfiants ou de l’alcool, selon la procureure d’Annecy, Line Bonnet-Mathis .
L’enquête en cours pour « tentative d’assassinat » va « permettre de déterminer le mobile » de l’agresseur, a-t-elle indiqué jeudi, ajoutant qu’elle ne pouvait « pas exclure à ce stade un acte insensé ».
L’assaillant avait obtenu l’asile en Suède en 2013 où il a vécu pendant 10 ans. « Il n’a pas pu obtenir la nationalité suédoise, donc il a décidé de quitter le pays. Nous nous sommes séparés parce que je ne voulais pas quitter la Suède », a confié son ex-épouse, jointe par l’AFP.
Ce père d’une enfant de trois ans était en situation régulière quand il est arrivé en France, il y a quelques mois. Dans une nouvelle demande d’asile déposée en France en novembre 2022, il s’était déclaré « chrétien de Syrie », selon une source policière. Et il portait une croix chrétienne quand il a été interpellé.
Selon Gérald Darmanin, les autorités françaises lui ont notifié dimanche dernier, le 4 juin, qu’il ne pouvait obtenir l’asile en France puisqu’il l’avait déjà en Suède. Interrogé sur le lien possible entre ce refus et le passage à l’acte, il a parlé d’une « coïncidence troublante ».
L’assaillant, short noir et foulard bleu noué sur la tête, visait les enfants lors de son attaque meurtrière, selon des images du drame authentifiées par l’AFP. On le voit aussi dans cette vidéo lever les bras au ciel et crier en anglais « au nom de Jésus! ».
Ce cri ne justifie pas en soi une saisine du parquet anti-terroriste, selon une source proche du dossier.
Un adulte a été hospitalisé après avoir été blessé par l’agresseur puis touché par les tirs de la police pendant l’interpellation, et un autre adulte a été touché plus légèrement.
A Annecy, un petit autel improvisé avec des bougies, des roses blanches et des messages a été dressé jeudi soir dans un coin de l’aire de jeux où s’est déroulée l’agression. Comme de nombreux habitants, Julie, une lycéenne, est venue vendredi matin déposer une rose pour « rendre hommage aux victimes » dans ce parc où elle vient souvent.
L’attaque a suscité une avalanche de réactions dans le monde politique, des élus de droite et d’extrême droite mettant en avant l’origine et le statut de l’agresseur.