Attentats de Toulouse : l’Etat jugé partiellement responsable
Le tribunal administratif a jugé l'Etat responsable, en partie, de l'assassinat du militaire Abel Chennouf, victime de Mohamed Merah
Le tribunal administratif de Nîmes a reconnu la responsabilité partielle de l’Etat dans la mort d’Abel Chennouf, victime de Mohamed Merah.
Abel Chennouf, qui était militaire, a été assassiné par Mohammed Merah le 15 mars 2012 à Montauban. Le même jour un autre soldat était tué.
Ces deux assassinats intervenaient quatre jours après la première tuerie d’un militaire, Imad Ibn Zlaten, le fils de Latifa Ibn Zlaten, par le terroriste et avant l’assassinat de trois enfants et d’un professeur juifs à l’école Otzar hatorah à Toulouse, le 19 mars 2012 – le rabbin Jonathan Sandler et deux de ses enfants, Gabriel, 3 ans, et Aryeh, 6 ans ainsi qu’une autre petite fille de 8 ans, Myriam Monsonégo en mars 2012 à l’école Ozar HaTorah de Toulouse.
Le tribunal administratif avait été saisi par le père de la victime.
« Le tribunal juge que la décision de supprimer toute mesure de surveillance de Mohamed Merah, prise à la fin de l’année 2011 (…) est constitutive d’une faute engageant la responsabilité de l’Etat. »
Le tribunal de Nîmes a souligné que « le profil de Mohamed Merah et (le) caractère hautement suspect de son comportement, établi depuis plusieurs années et renforcé (à l’époque) par ses récents voyages en Afghanistan et au Pakistan ».
Après les tueries de 2012, le ministre de l’Intérieur français de l’époque, Claude Guéant, avait déclaré que « personne (n’avait) jamais décelé d’intention criminelle chez lui », d’où la décision de stopper sa surveillance.
Albert Chennouf-Meyer, le père du soldat, a salué la décision du tribunal administratif qui selon ses termes constitue « une très belle victoire ».
« Cette condamnation est d’une importance capitale, elle démontre les faiblesses de l’Etat. Je suis très satisfait et heureux. Mais cela ne me rendra pas mon petit. Je ne ferai jamais le deuil », a déclaré Albert Chennouf-Meyer à l’Express.
« Il faut qu’on arrête ces criminels ‘nazislamistes’ avant qu’ils ne passent à l’acte », a réagi après le jugement le père du militaire tué par Merah à l’origine des poursuites contre l’Etat.
« Maintenant que j’ai obtenu satisfaction, je vais attaquer les personnes nommément. Il y a des gens qui étaient responsables et qui n’ont pas fait leur travail », a ajouté Albert Chennouf Meyer, dont le fils Abel avait été abattu avec un autre soldat le 15 mars 2012.
Si le tribunal administratif a rejeté la demande d’indemnisation des parents, du frère et de la soeur d’Abel Chennouf, l’Etat a été condamné à indemniser la veuve, l’enfant du soldat, les beaux-parents et le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme, rapporte BFMTV.
Les parents d’Abel Chennouf, ayant déjà reçu une indemnisation.
L’AFP a contribué à cet article.