Au Maroc, le judoka israélien autorisé à afficher le nom de son pays
Les autorités marocaines ont menacé de ne pas accorder de visa aux Israéliens, mais ont finalement renoncé, et contrairement aux Emirats Arabes Unis le mois dernier, ils n'ont pas interdit les symboles de l'Etat juif
Le Maroc avait menacé de ne pas accorder de visas à l’équipe israélienne dans les jours précédant le tournoi. La semaine dernière, les membres de l’équipe sont arrivés à l’aéroport Ben Gurion, et ont du faire demi-tour après avoir appris qu’ils n’étaient pas autorisés à entrer dans le pays à prédominance musulmane.
Finalement, le problème a été résolu après l’intervention personnelle du président de la Fédération internationale de judo, Marius Vizer. Les athlètes israéliens sont finalement arrivés à Marrakech, via Munich, jeudi dernier.
Le mois dernier, les athlètes israéliens ont remporté cinq médailles – une médaille d’or et quatre de bronze – au grand chelem de judo à Abu Dhabi, la capitale des Émirats arabes unis. Cependant en raison du refus du régime de reconnaître l’Etat d’Israël, les athlètes israéliens n’ont pas été autorisés à afficher des symboles nationaux.
Samedi, on pouvait voir apparaître sur l’uniforme de Sasson, les initiales de son pays d’origine (ISR), une démarche probablement influencée par Vizer.
Le 26 octobre, lorsque que Tal Flicker d’Herzliya a battu Nijat Shikhalizada, d’Azerbaïdjan, et a remporté la médaille d’or dans la catégorie des moins de 66 kg à Abu Dhabi, l’hymne de la FIJ (Fédération Internationale de Judo) a été joué à la place de l’Hatikva. Ajoutant l’insulte à la blessure d’avoir été battus, les athlètes des Emirats Arabes Unis et du Maroc ont refusé de serrer la main de leurs adversaires israéliens.
Le chef de la fédération israélienne de judo Moshe Ponte a déclaré plus tard au Times of Israël qu’il croit qu’à l’avenir, le drapeau et l’hymne national d’Israël ne seront plus un tabou au sein des Emirats Arabes Unis.
« Ils m’ont assuré que l’année prochaine, ’ils feront tout pour que l’événement se déroule bien, et que ce qui s’est passé cette année ne se reproduira plus », a déclaré M. Ponte, en référence à une réunion qu’il a eue avec le président de la fédération de judo des Emirats.
M. Ponte a ajouté qu’il croyait sincèrement qu’en 2018, au Grand Chelem d’Abu Dhabi, les athlètes israéliens ne seront plus obligés de cacher leur nationalité.
Le 28 octobre, le président de la fédération de judo des Emirats Arabes Unis, Mohammad Bin Thaloub Al-Darie, a rencontré Ponte et l’a félicité pour le succès de l’équipe israélienne dans le tournoi. Al-Darie a également « présenté ses excuses du fait que les athlètes des EAU n’ont pas serré la main aux athlètes israéliens », a déclaré Vizer, le président de la FIJ, sur le site Internet de l’organisation.
« Il s’est excusé pour le traitement que nous avons reçu et a promis que cela ne se reproduira plus », a déclaré M. Ponte.
« Le président de la Fédération Internationale de Judo fait un grand effort pour nous permettre de défiler notre drapeau et notre hymne », a déclaré Ponte.
Dans la déclaration du 28 octobre, Vizer avait accepté les excuses des Émirats comme « un geste de courage, d’humanité et de respect pour le sport » et a fait allusion à ses tentatives pour convaincre les états arabes d’autoriser les symboles nationaux israéliens lors des tournois dans leur pays.
« Parfois, avec courage, respect et politesse, vous pouvez résoudre les tensions et conflits qui n’ont pas été résolus depuis des décennies », a-t-il déclaré.
« Il y a deux ans, l’équipe israélienne participait pour la première fois au tournoi à Abu Dhabi, maintenant c’est la deuxième fois avec une bien meilleure approche, et j’espère que les conditions seront encore meilleures la prochaine fois.»