Au travail ! Gadi Mozes appelle Nir Oz à se mobiliser pour reconstruire le kibboutz
Dans une lettre adressée aux résidents, l'ex-otage, 80 ans, se dit convaincu qu'en y mettant les bouchees doubles, la communauté peut "redevenir un foyer chaleureux et dynamique"

L’ex-otage, Gadi Mozes, enlevé à Nir Oz le 7 octobre 2023 et relâché par les terroristes palestiniens en janvier après 482 jours de captivité, a lancé un appel à ses anciens voisins pour reconstruire leur kibboutz détruit et l’aider à retrouver sa beauté d’antan.
Dans une lettre manuscrite adressée aux membres de Nir Oz et publiée en ligne par le kibboutz mardi, Mozes écrit qu’il est conscient des « moments d’effroi et de terreur » traversés par la communauté.
« J’ai vu sur vos visages les interrogations existentielles et le sentiment d’insécurité. J’y ai perçu la peur et la colère face à l’abandon et à la négligence de ceux qui étaient censés assurer notre protection. »
Mozes, dont la compagne, Efrat Katz, a été assassinée alors que le Hamas tentait de la kidnapper le 7 octobre, affirme qu’en dépit de toutes les craintes partagées, il avait décidé « de s’atteler à la tâche, de retrousser ses manches et de se joindre à tous ceux qui veulent que notre maison, Nir Oz, redevienne un foyer chaleureux et dynamique, où règnent la culture et l’éducation, la santé et la créativité, l’espoir et la sécurité ».
Mozes, qui a eu 80 ans en captivité, a appelé tous les membres du kibboutz « à se lever, à œuvrer ensemble pour que cela se réalise le plus vite possible ».
Il précise qu’il ne reproche rien à ceux « qui ont épuisé leurs forces et ne peuvent, pour l’instant, se joindre à nous », mais affirme sa confiance « en ma capacité et en notre capacité à tous de nous relever, de nous tenir debout et de reconstruire notre maison, Nir Oz ».
Résident du kibboutz depuis l’âge de 20 ans et longtemps cultivateur de pommes de terre et agronome, Mozes exhorte les membres de Nir Oz à s’impliquer dans cet effort dès que possible.

« Le temps est un facteur crucial. Avec tout le respect que je dois à nos nouvelles maisons spacieuses à Carmei Gat, notre place n’est pas dans des immeubles à Kiryat Gat, mais dans des maisons individuelles, en plein air, près de nos champs à Nir Oz », a ajouté Mozes, parlant des appartements urbains où la plupart des résidents de Nir Oz se sont installés après la destruction du kibboutz lors du pogrom du 7 octobre, 2023.
« Je me joins à tous ceux qui n’ont pas perdu confiance en notre capacité à chasser les ténèbres et à voir la lumière », a-t-il déclaré, citant une chanson populaire de Hanoukka. « Mettons-nous au travail. »
Sur les quelque 400 habitants du kibboutz, 117 ont été assassinés ou enlevés lors de l’attaque du 7 octobre 2023. Quatorze sont toujours captifs à Gaza, et les autorités israéliennes ont confirmé la mort de neuf d’entre eux.
Seules sept des 220 maisons de Nir Oz ont échappé aux massacres du 7 octobre ; beaucoup ont été entièrement détruites.

La lettre de Mozes, publiée cette semaine, fait écho à ses premiers mots après sa libération, le 30 janvier 2025.
« Je ferai tout ce que je peux pour réhabiliter Nir Oz », déclarait-il dans une vidéo tournée depuis une installation de Tsahal, située juste de l’autre côté de la frontière avec Gaza, sa première étape après avoir été libéré des geôles du Hamas.
À sa sortie de l’hôpital, une semaine plus tard, Mozes avait exprimé l’espoir de « retourner bientôt dans les champs et contribuer à la reconstruction de Nir Oz ».
Les membres du kibboutz ont voté à une écrasante majorité en novembre 2024 pour reconstruire leur communauté, mais ils cherchent encore les moyens de concrétiser ce projet.
Par ailleurs, le ministre des Finances Zeev Elkin (Tikvah Hadasha) a été hué mardi par des membres des kibboutzim de la région frontalière de Gaza, alors qu’il s’apprêtait à prendre la parole lors d’une conférence du mouvement des kibboutzim.
De nombreux participants ont quitté la salle, tandis que d’autres l’ont chahuté, exigeant que le gouvernement approuve les prochaines phases de l’accord de cessez-le-feu pour ramener les otages encore détenus. Certains lui ont lancé : « Pourquoi siégez-vous dans un gouvernement dont le Premier ministre n’a toujours pas visité Nir Oz ? »
Benjamin Netanyahu ne s’est en effet jamais rendu à Nir Oz malgré le bilan meurtrier et plusieurs invitations dont la dernière en date est celle de l’ex-otage Yarden Bibas, veuf et père endeuillé dans une lettre qui lui était personnellement adressée et qui a été lue à la Knesset.