Israël en guerre - Jour 376

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Audience sur l’antisémitisme à la Chambre des Représentants : un manifestant anti-Israël interrompt une étudiante juive

Amanda Silberstein, étudiante à Cornell, a été interrompue alors qu'elle témoignait de la façon dont des professeurs et organisations étudiantes alimentent la haine des Juifs sur le campus depuis le massacre du 7 octobre dernier

Amanda Silberstein, une étudiante juive de l'Université Cornell, témoigne devant la Chambre des Représentants des États-Unis de l'antisémitisme dont elle a été victime sur le campus ; Des manifestants pro-palestiniens et anti-Israël manifestent derrière elle, Washington, DC, le 8 novembre 2023. (Capture d'écran via YouTube)
Amanda Silberstein, une étudiante juive de l'Université Cornell, témoigne devant la Chambre des Représentants des États-Unis de l'antisémitisme dont elle a été victime sur le campus ; Des manifestants pro-palestiniens et anti-Israël manifestent derrière elle, Washington, DC, le 8 novembre 2023. (Capture d'écran via YouTube)

JTA – Mercredi dernier, alors qu’Amanda Silberstein témoignait devant la Chambre des représentants des États-Unis sur la façon dont un étudiant de son université avait menacé de tuer et violer des étudiants juifs, elle a été interrompue.

« Libérez la Palestine », a crié un manifestant depuis le public lors de cette audience consacrée à la liberté d’expression et à l’antisémitisme sur les campus universitaires. « L’anti-sionisme n’est pas de l’antisémitisme. »

Silberstein est étudiante de premier cycle à l’Université Cornell, où un étudiant a été arrêté il y a peu pour des menaces de mort antisémites.

Silberstein, qui est membre du conseil étudiant de la section du mouvement Habad-Loubavitch de Cornell, venait de décrire comment « les professeurs et organisations étudiantes ont alimenté la haine des Juifs et l’ont répandue sur le campus, avec ou sans l’intention d’inciter à la haine antisémite ».

A plusieurs reprises, les manifestants pro-palestiniens ont interrompu des témoins lors de l’audience de la commission judiciaire de la Chambre des Représentants intitulée « Liberté d’expression sur les campus universitaires ».

Tout au long d’une audience de plus de trois heures, ces manifestants ont appelé à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, dénoncé ce qu’ils qualifient de silence obligé des étudiants palestiniens sur les campus et protesté contre la récente censure, par la Chambre des Représentants, de la Représentante démocrate du Michigan Rashida Tlaib, qui est palestino-américaine, pour son utilisation de l’expression « De la rivière à la mer », que les organisations juives et d’autres qualifient d’antisémite.

La représentante démocrate du Michigan, Rashida Tlaib, prend la parole lors d’une manifestation pro-palestinienne à Washington, le 20 octobre 2023. (Crédit : Jose Luis Magana/AP)

Ces derniers jours, les manifestants pro-palestiniens ont à plusieurs reprises perturbé les travaux du Congrès : la semaine dernière, ils ont tenté de déconcentrer le Secrétaire d’État américain Antony Blinken alors qu’il demandait au Congrès d’allouer des fonds d’urgence à Israël.

La guerre a éclaté suite au massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre dernier, au cours duquel 3 000 terroristes se sont introduits en Israël depuis la bande de Gaza pour tuer quelque 1 200 personnes, essentiellement des civils, et faire 240 otages, dont des bébés, des enfants et des personnes âgées.

Mais la dissonance du moment – Silberstein, contrairement à Blinken, n’utilisait pas son témoignage pour défendre Israël – est le signe d’une atmosphère particulièrement tendue, alors que Républicains et Démocrates réfléchissent sur le point de savoir si, et comment, les discours sur Israël et les Juifs doivent être encadrés sur les campus et à la Chambre.

« Il se trouve que je crois en l’éradication du Hamas. C’est la même liberté d’expression qui protège mon droit de défendre cette position qui est en jeu ici, n’est-ce pas ? a dit le Représentant républicain de Californie, Tom McClintock à Kenneth Marcus, témoin et ex-collaborateur du Département de l’éducation du temps de l’administration Trump, aujourd’hui à la tête du Brandeis Center for Human Rights Under Law, organisation pro-israélienne qui a plusieurs fois intenté des poursuites judiciaires contre des universités qui, selon elle, ne sanctionnent pas comme il se doit les propos anti-sionistes.

L’audience devait à l’origine se concentrer sur la question des étudiants conservateurs qui auraient été réduits au silence. Mais en raison des massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre dernier en Israël, il a été largement consacré à l’antisémitisme sur les campus et ailleurs, au moment où le débat autour d’Israël, entre étudiants et professeurs, atteint des sommets.

Silberstein avait été invitée à témoigner suite à la décision de Cornell d’annuler les cours pendant une journée en raison de menaces contre ses étudiants juifs. Cet incident avait été précédé de l’éloge public des attaques du Hamas par un professeur de cette université de l’Ivy League, faisant de l’établissement une véritable poudrière autour de la question des propos antisémites et antisionistes sur les campus.

Une voiture de police de l’État de New York est garée devant le Centre pour la vie juive de l’université Cornell, à Ithaca (New York), le 30 octobre 2023. (Crédit : David Bauder/AP)

Certains Républicains, comme le Représentant de droite de Floride Matt Gaetz, ont indiqué que les mesures destinées à restreindre les discours pro-palestiniens ou pro-Hamas sur les campus étaient malavisés. Le Représentant californien Kevin Kiley a lui accusé certains doyens – comme celui de Harvard – de se servir de la liberté d’expression comme d’une excuse pour ne pas condamner les étudiants aux opinions pro-Hamas.

Un ancien élève de Cornell, le Représentant du Texas Wesley Hunt a reproché à l’université de ne pas avoir immédiatement licencié le professeur pro-Hamas, suggérant que les administrateurs l’auraient fait s’il avait partagé des opinions anti-trans ou anti-Noirs.

Un Démocrate, le Représentant de Géorgie Hank Johnson, a pour sa part fait savoir que l’audience elle-même était hypocrite, compte tenu du vote de censure de la Chambre à l’encontre de Tlaib pour son discours anti-Israël, la veille.

« Il est ironique de tenir cette audience aujourd’hui sur la censure et la liberté d’expression sur le campus, alors qu’hier soir, les Républicains de MAGA et d’autres ont censuré l’unique voix palestinienne de la Chambre des Représentants parce qu’ils n’aimaient pas ce qu’elle avait à dire », a déclaré Johnson. « Elle n’a menacé personne. Elle n’a pas prôné la violence. Elle a exprimé un point de vue, comme c’est le cas sur les campus universitaires. (Une vingtaine de Démocrates ont également voté en faveur de la censure de Tlaib, pensant que son utilisation de l’expression « De la rivière à la mer » impliquait des menaces de violences contre les Juifs et Israël.)

Le Secrétaire d’État américain Antony Blinken observe des manifestants qui lèvent les mains en l’air lors d’une audition de la commission sénatoriale des crédits pour examiner la demande de crédits supplémentaires pour la sécurité nationale, au Capitole, le 31 octobre 2023. (Crédit : Saul Loeb/AFP)

McClintock a demandé à Silberstein et Marcus si, selon eux, certains discours liés à Israël devaient être encadrés sur les campus. Il a demandé à Marcus si « la simple répétition » de l’expression « De la rivière à la mer » devait être « interdite ou punie ».

Marcus a répondu en évoquant un décret du président Donald Trump incluant les propos anti-Israël dans le cadre des protections des droits civils du ministère de l’Éducation. Le discours, a-t-il dit, pourrait être utilisé « comme un indicateur de la nature de la conduite ». Il a ajouté que si une action antisémite violente suivait un discours anti-Israël, alors les propos antérieurs pourraient être considérés comme une sorte de prédiction de ce comportement.

« La conduite suit souvent les mots », a déclaré Silberstein, liant les chants à Cornell de « De la rivière à la mer » aux menaces antisémites à l’encontre des étudiants. « Les propos qui prônent la violence ne devraient pas être tolérés sur un campus universitaire », a-t-elle ajouté.

Un participant tenant une pancarte alors que des étudiants se rassemblent lors d’un « Walkout pour lutter contre le génocide et libérer la Palestine » sur la Bruin Plaza de l’UCLA, à Los Angeles, le 25 octobre 2023. (Credit : Frederic J. Brown/AFP)

« Eh bien, qu’en est-il de l’éradication du Hamas ? » lui a demandé McClintock. Silberstein a répondu que le Hamas était « une organisation terroriste reconnue », ce qui a conduit McClintock à demander : « Cela dépend donc de votre point de vue, est-ce que c’est ce que vous dites ? »

Gaetz est lui aussi revenu sur la question de savoir si punir les étudiants qui expriment leur soutien au Hamas est une forme d’interdiction d’un discours légitime. Il a laissé entendre que ceux qui appelaient à l’interdiction des discours sectaires étaient incohérents.

« Cela me fait penser au grand philosophe Austin Powers, qui a dit : ‘Il n’y a que deux choses que je ne supporte pas : les gens qui sont intolérants envers les autres, et les Néerlandais », a dit Gaetz, évoquant le personnage principal des comédies d’espionnage interprétées par le comédien Mike Myers. « Il semble que nous ayons le même genre de contradiction aujourd’hui. »

Silberstein et Marcus ont été rejoints par Stacy Burdett, cadre supérieure de l’Anti-Defamation League, deux militants conservateurs non-juifs du campus et enfin Pamela Nadell, directrice du programme d’études juives de l’American University et auteure d’un livre à paraître sur l’antisémitisme en Amérique.

Nadell et Gaetz se sont querellés sur la question de savoir si les critiques des « mondialistes » ou du philanthrope juif progressiste George Soros, tous deux cibles fréquentes de la colère de Gaetz, devaient être considérées comme antisémites.

A un autre moment de l’audience, le président de la commission judiciaire, Jim Jordan, un Républicain, a refusé de répondre aux questions du Représentant démocrate de Californie, Eric Swalwell, sur les raisons pour lesquelles son comité avait laissé passer un tweet disant « Kanye. Elon. Trump. » des mois après que le rappeur Kanye West a répandu des propos antisémites.

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