Aux côtés de Sullivan, Netanyahu souligne son désir de renforcer les liens avec Ryad
Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche a noté des "défis et des opportunités" communs, en référence à l'Iran
Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a rencontré jeudi le Premier ministre Benjamin Netanyahu à Jérusalem, lors de la première rencontre entre un membre haut placé de l’administration Biden et le nouveau Premier ministre.
Un communiqué du bureau du Premier ministre a indiqué que Netanyahu et Sullivan ont discuté « des prochaines étapes pour approfondir les Accords d’Abraham et élargir le cercle de la paix, en mettant l’accent sur une percée avec l’Arabie saoudite ».
Ryad a longtemps affirmé qu’il ne normaliserait pas ses relations avec Israël sans une solution à deux États au conflit israélo-palestinien. Les liens entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, qui sont cruciaux pour un tel accord, ont été mis à mal en raison du bilan du royaume en matière de droits de l’Homme.
Si les Saoudiens se sont adoucis à l’égard d’Israël ces dernières années, autorisant les avions de combat israéliens à utiliser leur espace aérien, il est peu probable que le nouveau gouvernement de Netanyahu offre les conditions propices pour l’adoption d’un tel accord.
Un accord avec l’Arabie saoudite serait un « saut quantique pour la paix entre Israël et le monde arabe » et pourrait faciliter un accord israélo-palestinien, a déclaré Netanyahu récemment sur la chaîne Al Arabiya.
« Je suis convaincu qu’en travaillant ensemble, nous pouvons à la fois relever les défis et saisir les opportunités », a-t-il déclaré jeudi en allusion aux Etats-Unis. « C’est quelque chose qui renforce notre alliance extraordinaire mais qui peut aussi changer la région et changer l’histoire », a-t-il ajouté.
Sullivan et son homologue israélien, Tzahi Hanegbi, ont tenu jeudi une réunion par vidéoconférence avec leurs homologues des Émirats arabes unis et de Bahreïn pour discuter des Accords d’Abraham et des moyens de les étendre davantage, selon le bureau du Premier ministre.
Le bureau du Premier ministre a également indiqué que Netanyahu a remercié Sullivan pour l’engagement pris par Biden de ne pas permettre à l’Iran de se doter de l’arme nucléaire, et a déclaré que les récentes actions palestiniennes contre Israël sur la scène internationale « constituent une attaque contre Israël qui nous oblige à réagir. » Les États-Unis n’ont pas encore publié de compte-rendu officiel de la rencontre.
Si l’administration Biden a condamné la tentative réussie de Ramallah à l’ONU de faire peser la Cour internationale de justice (CIJ) sur la politique israélienne dans les Territoires, elle a également exprimé sa désapprobation quant aux sanctions imposées par Israël en réponse.
Dans leurs commentaires publics au début de leur rencontre, les deux hommes ont fait des remarques assez banales sur l’importance et la force des relations américano-israéliennes et sur les questions à l’ordre du jour, vraisemblablement sans faire référence aux tensions entre la Maison Blanche et le nouveau gouvernement de droite radicale.
« Je sais à quel point Biden vous fait confiance en matière de sécurité nationale. Et vous devez savoir que nous vous considérons comme un partenaire de confiance en ce qui concerne notre sécurité commune et, bien sûr, la promotion de la paix », a déclaré Netanyahu pour souhaiter la bienvenue à Sullivan en Israël.
Sullivan a déclaré à Netanyahu qu’il avait été envoyé à Jérusalem par Biden pour discuter « à la fois des défis mais aussi des opportunités réelles dont les deux pays disposent pour travailler à un avenir meilleur ».
Après ces quelques banalités, les deux hommes se sont assis pour une réunion de travail à Jérusalem à laquelle ont participé Hanegbi ainsi que l’ambassadeur américain en Israël, Tom Nides, l’ambassadeur israélien aux États-Unis, Michael Herzog, l’ancien ambassadeur américain, le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, et le coordinateur de la Maison Blanche pour le Proche-Orient, Brett McGurk.
Après la réunion, Sullivan a rencontré le ministre des Affaires étrangères, Eli Cohen, et les deux hommes ont discuté du programme nucléaire iranien. Selon le ministère des Affaires étrangères, Cohen a affirmé que la seule façon de modifier le comportement de l’Iran était d’exercer une « pression massive, immédiate et globale » sur Téhéran.
Le ministre des Affaires étrangères a également exhorté Sullivan à convaincre les Européens de renforcer les sanctions contre l’Iran.
Sullivan a également rencontré en tête-à-tête Hanegbi ainsi que le chef de l’agence de renseignement du Mossad, David Barnea, pour discuter des « défis stratégiques » auxquels sont confrontés les deux pays.
Sullivan a rencontré le président Isaac Herzog mercredi à Jérusalem, donnant ainsi le coup d’envoi de ses deux jours d’entretiens avec de hauts responsables dans la capitale.
Un responsable américain a déclaré au Times of Israel que le conseiller à la sécurité nationale profitait de ses rencontres pour mieux comprendre la politique du nouveau gouvernement à l’égard des Palestiniens et pour exposer certaines des lignes rouges de l’administration Biden, de l’annexion de la Cisjordanie à la légalisation des avant-postes illégaux et à l’expansion massive des implantations.
Lors de la rencontre entre Sullivan et Herzog, les deux hommes ont souligné que les relations bilatérales étaient « une question qui concerne tous les partis et tous les gouvernements », a déclaré le bureau du président dans une tentative apparente d’aplanir les différences politiques entre le nouveau gouvernement israélien et le parti démocrate de Biden.
Herzog considère son rôle comme celui d’un intermédiaire entre le gouvernement de Netanyahu et l’administration de Biden, étant donné ses positions relativement plus modérées sur les Palestiniens et ses liens de longue date avec plusieurs hauts responsables américains. La réunion de mercredi était sa quatrième avec Sullivan depuis que les deux hommes ont pris leurs fonctions.
Le porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison-Blanche, John Kirby, a déclaré mercredi que Sullivan discuterait de « l’approfondissement de la normalisation entre Israël et certains États arabes », bien que les États-Unis aient également affirmé que ces efforts ne devaient pas remplacer les progrès sur le front israélo-palestinien.
Le maintien du status quo sur le mont du Temple figurera probablement en bonne place dans l’agenda de l’administration Biden lors de ses rencontres avec les responsables israéliens. Kirby a déclaré mercredi que Sullivan mettrait l’accent sur cette question lors de son voyage.
Sullivan doit également rencontrer le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, ainsi que le dirigeant de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.
La visite de M. Sullivan est la première d’un haut responsable américain depuis la prestation de serment du nouveau gouvernement.
Sullivan a souligné « l’engagement de l’Amérique envers Israël (…) enraciné dans une histoire partagée, des intérêts partagés et des valeurs partagées », selon une vidéo envoyée par le bureau de Netanyahu.
Lazar Berman et AFP ont contribué à cet article.
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