Aux Pays-Bas, les autocollants anti-Israël envahissent les centres-villes et les universités
L'un d'eux compare notamment les atrocités du 7 octobre au "massacre de Deir Yassin" pendant la guerre d'indépendance d'Israël
AMSTERDAM – Depuis le mois d’octobre, les universités néerlandaises ont été le théâtre de nombreuses manifestations pour protester la guerre menée par Israël contre le groupe terroriste palestinien du Hamas. La situation aux Pays-Bas n’a toutefois rien de comparable à la vague de manifestations aux Etats-Unis où la police a procédé à de nombreuses arrestations dans une vingtaine d’universités américaines fin avril. En effet, en Hollande, les interpellations lors de manifestations sont généralement plus liées au changement climatique qu’aux guerres au Moyen-Orient.
Cela ne veut pas dire que les choses ne peuvent pas déraper dans les universités surtout s’il s’agit de la guerre actuelle à Gaza.
Alors que de nombreuses villes néerlandaises accueillent des milliers d’étudiants étrangers, la présence d’autocollants politiques anti-Israël est particulièrement marquée au sein des universités, a expliqué Ethan Gabriel Bergman, un étudiant en sciences politiques, au Times of Israel. Ce militant pro-Israël étudie à l’université de Leiden et passe régulièrement du temps à Amsterdam, Rotterdam et La Haye.
Recevez gratuitement notre édition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l’info Inscription gratuite !
« Mais pas besoin de se promener dans un campus pour voir des autocollants anti-Israël », selon Bergman. « Ils sont omniprésents sur les poteaux dans la rue, sur les boîtes électriques, partout où ils peuvent être collés », ajoute-t-il.
Depuis les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre, un appel à l’action a été lancé aux étudiants des universités néerlandaises : « Sensibilisez les étudiants à la Palestine, en toutes circonstances ». Alors que dans la plupart des universités néerlandaises, les étudiants sont tenus d’obtenir une autorisation pour distribuer ou publier des tracts, ce n’est pas le cas avec les autocollants, plus respectueux de l’environnement, qui ne nécessitent pas d’autorisation de la part des administrateurs de l’université.
« Ce slogan sur la sensibilisation ‘en toutes circonstances’ explique la présence d’autocollants palestiniens sur les ordinateurs portables, dans le métro, sur les devantures de magasins et sur les bancs », explique Bergman.
Depuis la guerre qui a été déclenchée à cause de l’assaut barbare et sadique du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre, au cours duquel les terroristes ont assassiné près de 1 200 personnes et pris 252 otages, les villes du monde entier sont devenues la toile de fond de l’opinion publique sur le conflit.
« À Amsterdam, la prolifération d’autocollants anti-Israël a noyé les quelques autocollants pro-Israël qui n’ont pas été dégradés ou arrachés », a précisé Bergman. Par ailleurs, les autocollants pro-palestiniens sont beaucoup plus grands et plus sophistiqués que ceux utilisés lors des précédents conflits entre Israël et la bande de Gaza.
« Les slogans typiques des camps anti-Israël ont évolué pour devenir plus accrocheurs et les images sont devenues plus explicites. Malheureusement, cela signifie aussi que la tendance à déshumaniser et à délégitimer et Israël et les caractéristiques du peuple juif sont de plus en plus criantes », a ajouté Bergman.
Quand la pastèque n’est plus un simple fruit
La pastèque, symbole palestinien de la résistance, était l’autocollant Israël-Gaza le plus répandu dans le vieux centre d’Amsterdam. Ce symbole a été adopté parce que les couleurs de la pastèque sont les mêmes que celles du drapeau palestinien. (Sur Internet, les militants anti-Israël ont utilisé des pastèques pour éviter la censure en ligne et le shadow banning, comme l’a rapporté le site d’informations NPR).
La pastèque peut sembler caricaturale, mais elle est accompagnée de l’affirmation infondée « End the Genocide » (Mettez fin au génocide).
En raison de leur caractère éphémère dans les rues des villes, les autocollants sont difficiles à quantifier. Toutefois, le détaillant en ligne Etsy indique que plus de 17 000 personnes ont acheté un rouleau d’autocollants en forme de cœur pour le drapeau palestinien au cours des derniers mois. Les autocollants pro-Israël les plus populaires sur le site sont en revanche les autocollants du drapeau israélien, qui n’ont été achetés que par 3 600 personnes.
Plusieurs journalistes, dont la mort à Gaza a été imputée à Tsahal, ont fait l’objet d’une série d’autocollants apposés dans tout Amsterdam avec leur photo accompagnée du slogan « Amplify his voice » (Amplifiez sa voix).
D’autres autocollants anti-Israël aperçus à Amsterdam ressemblent à des images de synthèse et sont parfois plus grands qu’un téléphone portable. L’un d’eux compare notamment les atrocités du 7 octobre au « massacre de Deir Yassin » pendant la guerre d’indépendance d’Israël.
La place du Dam, de « Mokum » – le surnom yiddish très répandu d’Amsterdam – est l’endroit où l’on trouve le plus d’autocollants anti-Israël. Depuis des dizaines d’années, des manifestations anti-Israël s’y déroulent devant le Palais royal et le mémorial de la Seconde Guerre mondiale. Un nombre concentré d’autocollants anti-Israël est également visible dans les rues convergeant vers la place.
Aucun autocollant anti-Israël n’a été observé par ce journaliste à proximité des monuments et musées juifs de la ville, tels que le quartier culturel juif et la Maison d’Anne Frank. Ces sites ne se trouvent pas dans le vieux centre de la ville, constitué par la place du Dam et le Red Light District.
Dans d’autres quartiers d’Amsterdam – dont de Pijp – de nombreux autocollants anti-Israël ont été observés, certains d’entre eux collés par les commerçants du plus grand marché de rue d’Europe, Albert Cuypmarkt.
‘Cela nuit aux Israéliens et aux Palestiniens’.
À travers les Pays-Bas, le parti politique DENK – qui s’adresse à la minorité turque du pays – a multiplié les autocollants et les tracts anti-Israël dans le cadre de sa campagne pour le pouvoir, a expliqué M. Bergman.
À Leiden, où Bergman étudie, des militants du DENK ont affiché des centaines de dépliants de la taille d’une carte postale avec le logo du parti retravaillé pour y inclure le drapeau palestinien. Le site web du DENK contient plusieurs photos du dirigeant du parti, Stephan van Baarle, posant à côté de drapeaux palestiniens.
Début mars, des milliers d’émeutiers anti-Israel sont descendus dans le quartier culturel juif d’Amsterdam lors de l’inauguration du musée national néerlandais de la Shoah.
Le rassemblement était organisé par l’organisation juive antisioniste néerlandaise Erev Rav, aux côtés de militants palestiniens néerlandais et de l’Internationale socialiste. Des dizaines de militants ont brandi des panneaux de signalisation fictifs redirigeant le cortège du président israélien Isaac Herzog vers La Haye, siège de la Cour pénale internationale (CPI). Les panneaux ont suivi le cortège de Herzog tout au long de sa visite.
Comme c’est le cas à chaque rassemblement anti-Israël organisé sur la place du Dam, la place est tapissée d’autocollants anti-Israel laissés par les militants dans leur sillage, a indiqué Bergman.
... alors c’est le moment d'agir. Le Times of Israel est attaché à l’existence d’un Israël juif et démocratique, et le journalisme indépendant est l’une des meilleures garanties de ces valeurs démocratiques. Si, pour vous aussi, ces valeurs ont de l’importance, alors aidez-nous en rejoignant la communauté du Times of Israël.
Nous sommes ravis que vous ayez lu X articles du Times of Israël le mois dernier.
C'est pour cette raison que nous avons créé le Times of Israel, il y a de cela onze ans (neuf ans pour la version française) : offrir à des lecteurs avertis comme vous une information unique sur Israël et le monde juif.
Nous avons aujourd’hui une faveur à vous demander. Contrairement à d'autres organes de presse, notre site Internet est accessible à tous. Mais le travail de journalisme que nous faisons a un prix, aussi nous demandons aux lecteurs attachés à notre travail de nous soutenir en rejoignant la communauté du ToI.
Avec le montant de votre choix, vous pouvez nous aider à fournir un journalisme de qualité tout en bénéficiant d’une lecture du Times of Israël sans publicités.
Merci à vous,
David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel