Israël en guerre - Jour 423

Rechercher

Avant sa réunion avec les Européens, l’Iran n’écarte pas de se doter de l’arme atomique

Malgré la fatwa interdisant tout recours à l'arme atomique, le ministre iranien des Affaires étrangères indique que l'Iran débat du fait que c'est peut-être une mauvaise politique

Le Ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, s'exprimant lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU, à New York, le 25 septembre 2024. (Crédit : Frank Franklin II/AP)
Le Ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, s'exprimant lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU, à New York, le 25 septembre 2024. (Crédit : Frank Franklin II/AP)

Si les Européens réimposent des sanctions, l’Iran pourrait se doter de l’arme nucléaire, met en garde son chef de la diplomatie Abbas Araghchi dans un entretien au Guardian, avant des pourparlers avec trois pays critiques sur ce dossier.

La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, associés aux Etats-Unis, sont à l’origine d’un texte condamnant la semaine dernière le manque de coopération supposé de l’Iran sur le nucléaire, lors d’une réunion de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

En riposte, Téhéran a annoncé mettre en service de « nouvelles centrifugeuses avancées » pour son programme nucléaire.

Les autorités n’ont toutefois jamais fermé la porte à des discussions.

Le président Massoud Pezeshkian accueillant le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Rafael Grossi (à gauche), lors d’une réunion, à Téhéran, le 14 novembre 2024. (Crédit : Présidence iranienne/Handout/AFP)

Téhéran défend un droit au nucléaire à des fins civiles mais nie vouloir se doter d’une bombe atomique, ce que soupçonnent les pays occidentaux.

L’ayatollah Ali Khamenei, au pouvoir depuis 1989 et ultime décideur dans les dossiers sensibles du pays, a interdit dans une fatwa – décret religieux – tout recours à l’arme atomique.

« Il y a un débat en ce moment en Iran sur le fait que c’était peut-être une mauvaise politique », a déclaré Araghchi dans un entretien publié jeudi par le quotidien britannique The Guardian.

Si les Européens réimposent des sanctions contre Téhéran, « ils auront alors convaincu tout le monde en Iran que, oui, cette doctrine est erronée », insiste-t-il.

Selon l’agence de presse officielle Irna, le représentant iranien Majid Takht-Ravanchi doit rencontrer jeudi à Genève le numéro deux de la diplomatie européenne, Enrique Mora, à la veille des pourparlers sur le nucléaire avec la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni.

« Quatre à six mois »

Les discussions se dérouleront à quelques semaines du retour en janvier à la Maison Blanche de Donald Trump, artisan d’une politique dite de « pression maximale » à l’encontre de l’Iran durant son premier mandat (2017-2021).

Pour Téhéran, le but de ces pourparlers est d’éviter une situation « doublement désastreuse » qui placerait l’Iran de nouveau face à la « pression maximale » des Etats-Unis avec en plus celle des Européens, indique à l’AFP le politologue Mostafa Shirmohammadi.

Une étudiante observant des centrifugeuses construites en Iran lors d’une exposition sur les réalisations nucléaires du pays, à Téhéran, le 8 février 2023. (Crédit : Vahid Salemi/AP)

Pour l’heure, « l’Iran n’a pas les Européens de son côté, en raison d’une série d’allégations dont un soutien militaire à la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine », souligne Shirmohammadi depuis Téhéran.

L’Iran, qui rejette catégoriquement ces accusations, espère ainsi arrondir les angles avec les Européens. Tout en faisant preuve de fermeté.

Le ministre iranien des Affaires étrangères a évoqué mardi la mise en service de « plusieurs milliers de centrifugeuses perfectionnées ».

Araghchi, qui a supervisé en 2015 les négociations sur le nucléaire entre son pays et les grandes puissances, n’a pas précisé le calendrier.

Selon le porte-parole de l’Organisation atomique iranienne, Behrouz Kamalvandi, le processus complet peut prendre de « quatre à six mois ».

Accord moribond

Les centrifugeuses sont des machines qui enrichissent l’uranium transformé en gaz, en le faisant tourner à très grande vitesse, permettant l’augmentation de la proportion de matière fissile isotope (U-235) pour différentes utilisations.

En 2015, l’Iran avait conclu à Vienne un accord avec la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie et les Etats-Unis pour encadrer son programme nucléaire.

Diverses machines à centrifuger alignées dans un hall de l’installation d’enrichissement d’uranium de Natanz, en Iran, sur une photo diffusée le 17 avril 2021. (Crédit : Capture d’écran/Islamic Republic Iran Broadcasting-IRIB/AP)

Le texte prévoyait en contrepartie un allègement des sanctions internationales contre Téhéran.

Mais en 2018, Trump a retiré unilatéralement son pays de l’accord – auquel se conformait Téhéran, selon l’AIEA – et rétabli de lourdes sanctions à l’encontre de l’Iran.

En représailles, Téhéran a considérablement augmenté ses réserves de matières enrichies et porté le seuil à 60 %, proche des 90 % nécessaires pour fabriquer une arme atomique, en vertu de la définition de l’AIEA.

« Nous n’avons pas l’intention d’aller au-delà de 60 % pour le moment », a assuré Araghchi au Guardian.

L’accord sur le nucléaire, désormais coquille vide que des négociations ont échoué à ranimer et qui arrivera à échéance en octobre 2025, plafonnait ce taux à 3,67 %.

Les bases du programme nucléaire iranien remontent à la fin des années 1950, lorsque les Etats-Unis avaient signé un accord de coopération civile avec le dirigeant iranien d’alors, Mohammad Reza Pahlavi.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.