Nucléaire : Téhéran annonce des discussions vendredi avec Paris, Londres et Berlin
Washington et ses alliés, "très préoccupés" par les nouvelles centrifugeuses, ont soumis un texte condamnant le manque de coopération supposé de Téhéran sur son programme nucléaire
L’Iran aura vendredi des discussions portant sur son programme nucléaire avec la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, trois pays qui ont soumis un texte condamnant le manque de coopération de Téhéran sur ce dossier.
Paris, Berlin et Londres associés à Washington sont à l’origine d’un texte critique du programme nucléaire de Téhéran présenté lors d’une réunion à Vienne au siège de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Le texte a été approuvé jeudi par 19 des 35 États membres du Conseil des gouverneurs de l’AIEA, provoquant l’ire de l’Iran qui a annoncé en représailles la mise en service de « nouvelles centrifugeuses avancées » pour son programme nucléaire.
Outre ce dossier, l’Iran échangera avec la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni sur la situation régionale et internationale, « y compris les questions de la Palestine et du Liban », a indiqué dimanche dans un communiqué le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï.
Le lieu exact de ces discussions n’a pas été précisé.
L’Iran est un ferme soutien au Liban du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah et à Gaza du groupe terroriste palestinien du Hamas, tous deux en guerre contre Israël, ennemi juré de Téhéran depuis l’avènement de la République islamique en 1979.
Téhéran défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l’énergie, mais nie vouloir se doter d’une bombe atomique, ce que soupçonnent les pays occidentaux.
Lever « doutes et ambiguïtés »
En 2015, l’Iran avait conclu à Vienne un accord – connu sous le nom de JCPOA – avec la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie et les Etats-Unis pour encadrer son programme nucléaire.
Le texte prévoyait en contrepartie un allègement des sanctions internationales contre Téhéran.
Mais en 2018, Donald Trump, alors président des Etats-Unis, avait retiré unilatéralement son pays de l’accord – auquel se conformait Téhéran, selon l’AIEA – et rétabli de lourdes sanctions à l’encontre de l’Iran.
En représailles, Téhéran a considérablement augmenté ses réserves de matières enrichies et porté le seuil à 60 %, proche des 90 % nécessaires pour fabriquer une arme atomique, en vertu de la définition de l’AIEA.
Le JCPOA, désormais coquille vide que des négociations ont échoué à ranimer et qui arrivera à échéance en octobre 2025, plafonnait ce taux à 3,67 %.
Le président iranien, Massoud Pezeshkian, au pouvoir depuis juillet et partisan d’un dialogue avec les pays occidentaux, a assuré vouloir lever « doutes et ambiguïtés » sur le programme nucléaire de son pays.
L’Iran estime ainsi avoir fait preuve de « bonne volonté » en invitant la semaine dernière le chef de l’AIEA, Rafael Grossi, à se rendre sur les sites nucléaires de Natanz et Fordo (centre).