Avion dérouté : « vous avez une bombe à bord », a dit Minsk à l’équipage
Le ministère bélarusse des Transports a évoqué un email se proclamant du Hamas disant que la bombe exploserait au-dessus de Vilnius si l'UE continuait de soutenir Israël
Les autorités bélarusse ont dit à l’équipage du vol Ryanair que leur avion était piégé et lui ont « recommandé » de se poser à Minsk, selon la transcription des échanges entre le pilote et la tour de contrôle publiée mardi.
« Nous avons des informations des services spéciaux disant qu’une bombe est à bord et qu’elle peut être activée au-dessus de Vilnius », indique cette transcription en anglais diffusée par le département du transport aérien au ministère bélarusse des Transports.
« Pouvez-vous répéter ce message? », répond le pilote, qui se voit ensuite confirmer la même information.
Lors de l’échange, le contrôleur précise que l’indication sur la présence d’une bombe a été envoyée « par email » et que ce message a été partagé avec « plusieurs aéroports ».
Dans un communiqué, le ministère bélarusse des Transports a répété mardi qu’il s’agissait d’un email se proclamant du groupe terroriste palestinien du Hamas disant que la bombe exploserait au-dessus de Vilnius si l’Union européenne continuait de soutenir Israël.
La transcription de l’échange avec la tour de contrôle établit que c’est la tour de contrôle qui a recommandé avec insistance un atterrissage à Minsk.
Lorsque le pilote a demandé de qui venait la « recommandation », le tour répond « ce sont nos recommandations ».
Le chef de l’armée de l’air bélarusse, qui a intercepté le vol avec un chasseur Mig-29, a pour sa part soutenu lundi que l’équipage avait pris sa décision « sans ingérence extérieure » et que le vol de Ryanair aurait pu se poser en Ukraine ou en Pologne.
Les autorités bélarusses sont accusées d’avoir détourné ce vol commercial Athènes-Vilnius sur Minsk pour pouvoir arrêter le dissident Roman Protassevitch, un journaliste d’opposition de 26 ans qui était à bord.
Le déroutage a déclenché un tollé international et l’Union européenne a décidé de fermer son espace aérien aux avions bélarusses pour punir le régime du président Alexandre Loukachenko.
Le Bélarus a invité plusieurs organisations internationales à venir établir « les circonstances » du déroutage.
Le département chargé de l’aérien au ministère bélarusse des Transports a dit avoir invité des représentants de l’Association internationale du transport aérien (IATA), de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), dépendante de l’Onu, des autorités américaines et de l’Union européenne.