« Avion mystère » vénézuélien en Argentine : Les membres d’équipage quitteront le pays
Le 747 cargo vénézuélien d'Emtrasur, filiale de la Conviasa visée par des sanctions américaines, était immobilisé depuis début juin en Argentine, où il était arrivé du Mexique
La justice argentine a autorisé la sortie du pays des cinq derniers membres d’équipage, iraniens et vénézuéliens, d’un avion cargo retenu depuis quatre mois à Buenos Aires, dans le cadre d’une enquête sur un éventuel lien avec l’organisation iranienne Al-Qods, selon une ordonnance citée dans la presse samedi.
Trois Iraniens avaient été entendus fin septembre dans le cadre de cette enquête, et avaient nié un quelconque lien avec une organisation terroriste. Deux membres vénézuéliens de l’équipage, également retenus en Argentine, avaient aussi été entendus. Tous avaient comparu libres.
Vendredi, le juge Federico Villena, qui avait été pressé par une cour d’appel de hâter une décision eu égard à la lenteur de la procédure, a estimé qu’il n’y avait en l’état pas matière à poursuivre les membres d’équipage et a levé leur interdiction de sortie du territoire, qui devrait leur être notifiée lundi.
« Lorsque les éléments de l’instruction ne permettent pas d’établir un acte d’accusation, et, en même temps, n’autorisent pas à exclure l’existence de l’acte, son caractère criminel ou la responsabilité de l’accusé (…) le juge doit ordonner le manque de mérite » des poursuites, a déclaré le juge dans son ordonnance citée par l’agence officielle Télam.
Quatorze autres membres d’équipage – 12 Iraniens et deux Vénézuéliens – avaient déjà fait l’objet d’un non-lieu et avaient été autorisés à rentrer chez eux mi-septembre.
Le 747 cargo vénézuélien d’Emtrasur, filiale de la Conviasa visée par des sanctions américaines, était immobilisé depuis début juin en Argentine, où il était arrivé du Mexique, transportant des pièces automobiles.
Son équipage s’était vu interdire de quitter l’Argentine, tandis que la justice enquêtait sur leur profil, notamment un éventuel lien avec les Gardiens de la révolution islamique d’Iran et son unité Al-Qods, classée organisation terroriste par les États-Unis.
Un doute portait notamment sur le pilote, Gholmareza Ghasemi, et ses liens actuels ou passés avec Al-Qods. Le ministre argentin de la Sécurité avait écarté tout lien en ce sens, mais un ministre des Renseignements du Paraguay voisin – par où l’avion avait transité – avait au contraire assuré qu’il existait un lien, citant des « agences (de renseignement) alliées ». L’avion appartenait auparavant à la compagnie iranienne Mahan Air, que Washington accuse de soutenir Al-Qods.
Caracas et Téhéran avaient protesté et réclamé que l’équipage puisse quitter l’Argentine. L’Iran assurait que l’avion était « complètement légal » et que l’affaire relevait d’une « opération de propagande » liée aux tensions entre l’Occident et l’Iran sur le nucléaire.